Demi tour en Bretagne

[Frédo92800]

Demi-tour en Bretagne
Samedi 8h00. Steph, un collègue et Sophie, sa compagne, viennent d’arriver chez moi. Le temps de transférer les sacs d’une voiture à l’autre et nous voici parti pour Vannes.
Quelques heures plus tard, nous retirons nos dossards contre un méticuleux contrôle du contenu de nos sacs de course. Après un passage à l’hôtel, nous nous acheminons jusque Locmariaquer, lieu du départ de notre trail. Il s’agit du raid du Golfe du Morbihan. Chemin faisant, nous somme arrêtés par les signaleurs qui sécurisent le parcourt pour les concurrents qui courent le Grand Raid.
Ceux-ci sont partis de Vannes le Vendredi à 19h00 pour faire le tour complet du golfe. Ils ont suivis les chemins côtiers jusqu’à port Navalo. Ensuite, ils ont traversés en Zodiac pour se rendre à Locmariaquer. Quand nous les croisons, ils ont déjà près de 95 km dans les pattes. Ils ont à peine passés la moitié de leur périple. 177km à parcourir en moins de 42 heures.

Pour ce qui nous concerne, Steph et moi, le programme est bien plus light. On retourne simplement à Vanne. Un demi-Golfe, soit 88 km à couvrir en moins de 20 heures.
Il fait 28 au thermomètre de la voiture. Et pas un souffle d’air. J’étale une généreuse deuxième couche de crème solaire indice 50+. Plus fort comme protection ? De la peinture noire. Ceux qui me connaissent savent que pour moi qui prends des coups de soleil à la lueur d’une bougie, ce n’est pas du luxe si je ne veux pas finir aux grands brulés. (Hé oui Denis, y’avait du grand soleil !!)
A 17h00, c’est parti. Steph, comme de coutume, s’est placé devant la ligne. En 500 mètres à peine, il a déjà disparu. Je prends un rythme très cool. Je suis doublé par une multitude de concurrents. Soit ils ne sont pas au courant de la distance à couvrir, soit ils ne sentent pas la chaleur.
Le parcourt se divise en promenades bétonnées aux abords des villages, agrémentées parfois de quelques volées de marches, en chemins de terre, taillés au travers de la végétation, suivant au plus près la cote, avec nombres racines et pierres et de courts passages sur la route, toujours protégés par des bénévoles attentifs.
La chaleur est intense. De charitables âmes ont disposées devant leurs portails des récipients où nous trempons nos casquettes afin de récupérer un peu de fraicheur. De nombreuses personnes nous regardent passer et nous encouragent. Les enfants nous acclament en lisant nos prénoms sur les dossards. L’ambiance est à la fête.

Le Bono, premier ravitaillement, après environ 25 Km. Je ne suis pas dans mon assiette, un peu vasouillard. Quand je sors la poche à eau de mon sac pour faire le niveau, je me rends compte que je n’ai bu qu’un demi-littre d’eau. Avec cette chaleur, c’est beaucoup trop peu. Il me faut boire d’avantage. Je vide la moitié de ce qui reste et je complète avec de l’eau bien fraiche. J’en profite pour boire deux verres de Coca. Prochain arrêt : Baden à 7 bornes.

A Baden, contrôle de sacs au hasard. Plus pointage des cartons de route. 20 minutes d’attente. Discutions sereines avec d’autres trailleurs. Je reprends mon souffle, je me sens mieux. Il faut dire que la température à légèrement baissée et que j’ai pris soin de m’hydrater.
Le soleil rase l’horizon, la lumière est magnifique. Nous longeons l’anse de Locmiquel avant d’arriver à Larmor Baden, contrôle et ravitaillement du kilomètre 42. Certains concurrents ne peuvent rien manger. Sans doute les effets de la chaleur. D’autres dorment allongés à même le sol, enroulés dans leurs couvertures de survie. Des douches, des lits, des kinés ainsi qu’un poste de secours avec médecin sont à disposition des trailleurs. La nuit finie de s’installer durant mon repas.
Quand je repars, c’est avec la frontale. Je me sens beaucoup mieux et mène bon train (Enfin un train qui me semble être bon) Je calcule déjà une première estimation de mon heure d’arrivée. Quelle prétention de ma part.
Soudainement je me vautre de ton mon long. Une racine m’a coupée la route sans se signaler, et c’est moi qui en fais les frais. Les genoux et la main écorchés. Après deux ou trois autres alertes où je me rattrape de justesse, je décide de ne plus courir que sur les portions asphaltées. Je marcherai sur les chemins. Je n’ai pas envie de me blesser.
Kilomètre 66 : Pointe d’Arradon. Quand nous arrivons à l’entrée, nous croisons ceux qui en ont déjà fait le tour. Pas le choix, un contrôle est situé au bout de la pointe. Une fois mon carton poinçonné, je retire ma chaussure droite pour la énième fois afin d’en déloger le caillou sur lequel je marche depuis des kilomètres. Finalement ce n’est pas un caillou, mais une magnifique ampoule ce situant juste derrière les orteils. Elle n’a pas finie de me faire boiter.
Kilomètre 80 : le jour c’est levé. Le temps promet d’être aussi beau que la veille. Nous passons sur l’ile de Conleau. Nous nous croisons sur le pont. La tentation de couper est grande, mais je ne suis pas là pour tricher je fais donc le tour. J’ai repris la course, mais mon pied me fait souffrir. J’alterne donc avec la marche qui est à peine moins douloureuse.
Plus que 4 Kilomètres. Une longue avenue longe l’entrée du port plaisance de Vannes. Je regarde au loin, cela n’en fini pas. Sur ma droite, derrière un grillage, un énorme trimaran sur son ber attire mon regard. Photo. Mais c’est l’arbre qui cache la forêt. A coté se trouve Orange, le catamaran de course. Quel engin ! Un monstre !
Le site d’arrivé est en vue. Traversé du port sur une passerelle, passage devant les restaurants du port. Une bonne odeur de pain chaud provient des boulangeries. Il est 7H45. Je franchi la ligne d’arrivée. Steph est là pour m’accueillir. Il me donne l’accolade et me félicite. Arrivé depuis presque trois heures, il avait été se coucher. Il s’est relevé pour m’attendre.
Au final, j’aurais mis 14H48 pour couvrir les 86 km. Steph, avec une place de 88ème fini en 11h22. Pendant le repas partagé avec d’autres trailleurs, nous parlerons du 177km prévu pour 2012(2011, ce sera Marmotte). Comme quoi le grain de folie ne nous a pas quitté et la difficulté ne nous a pas dégoutée.
A plus
Fred

[Tadkozh]

.....j'ai entendu parler de ce "trail" par des amis qui résident à Larmor Baden...!! les seuls "trails" que j'ai pu faire c'était à l'armée, assez chargé (en équipement.. ) Bravo Fredo....puis c'est un coin superbe...et en Bretagne ce temps est quotidien...

Tadkozh

[Frédo92800]

Bonsoir Tad,
Durant mon service, j’ai fais moi aussi quelques trails. Comme tu dis ‘’chargé’’. Je m’étais juré que l’on ne m’y reprendrait plus. Mais ce n’était pas en Bretagne.
L’année dernière, nous avions eu le même temps. De toute façon, quand je sors, normalement il fait beau. Sauf des fois comme à Coulaines ou à La Charité.

[Tadkozh]

Bonsoir Tad,
Durant mon service, j’ai fais moi aussi quelques trails. Comme tu dis ‘’chargé’’. Je m’étais juré que l’on ne m’y reprendrait plus. Mais ce n’était pas en Bretagne.
L’année dernière, nous avions eu le même temps. De toute façon, quand je sors, normalement il fait beau. Sauf des fois comme à Coulaines ou à La Charité.

....ce n'était pas, non plus, en Bretagne....!! ah, cette "Coulainaise"...

[Laulau]

bravo Frédo !!!!!
J'ai bien noté que la Marmotte était au programme de 2011

[Tadkozh]

....j'ai bien noté qu'il y aura une marmotte en 2011...

Tadkozh

[Aline]

Bonsoir Tad,
Durant mon service, j’ai fais moi aussi quelques trails. Comme tu dis ‘’chargé’’. Je m’étais juré que l’on ne m’y reprendrait plus. Mais ce n’était pas en Bretagne.
L’année dernière, nous avions eu le même temps. De toute façon, quand je sors, normalement il fait beau. Sauf des fois comme à Coulaines ou à La Charité.

Pas mal cette petite promenade de santé
Sans rire, il s'agit d'une super épreuve et d'un très beau CR. Bravo pour ta performance.
Au fait, comment t'as trouvé le circuit du TNM mise à part la météo ? Quand je me suis levée et que j'ai vu le temps, j'ai rendu les armes ou du moins j'ai laissé accroché le vélo au clou

[Frédo92800]

Bonsoir à tous,
Si cela marche, quelques photos prisent durant le trail.
A Aline: Déçu de ne pas t'avoir vu. En même temps, si le parcourt est sympa, la météo doit pouvoir être améliorée sur a prochaine édition.
A Laulau: Il me faut persuader Stephane de venir. Il est inquiet car il n'a jamais fait de montagne. Mais l'ayant vu tourner les jambes sur la route ou à VTT, moi je ne suis pas inquiet pour lui.

[Frédo92800]

Pour les photos, il faut les regarder de bas en haut

[Laulau]

La photo vers le Mans, ça m'étonne pas, j'ai connu même rigueur en Avril !
Fait jamais beau là bas