Autour de l'alambic ...

Quand j'étais môme, le garde-champêtre tambourinait sur la place du village, criait alentours "Avis à la population !" pour informer et rappeler les règles.

Dans cette rubrique, quelques rappels de l'attitude Cyberpotes. Vous trouverez aussi, à l'occasion des infos destinées à tous !
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Robert
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Autour de l'alambic ...

Message par Robert »

/Users/robertdevelotte/Desktop/AUTOUR.DOC
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Denis
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Re: Autour de l'alambic ...

Message par Denis »

Ca ne marche pas... :(
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Denis
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Re: Autour de l'alambic ...

Message par Denis »

Fais un copier/coller!
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Tadkozh
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Re: Autour de l'alambic ...

Message par Tadkozh »

....hé...oh...Robert, tu nous le fais ce copié/collé....? :roll:

Tadkozh
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Robert
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Re: Autour de l'alambic ...

Message par Robert »

J'sais pas faire ... Pas important.
Si vous arrivez à m'expliquer l'histoire du copier/coller.
J'ai mon texte sur le bureau ... que faire à partir de là ?
Si je le fais glisser au moyen de la souris, j'obtiens ce qui est ci-dessus, ça ne marche pas.
Je pourrais à la limite recopier le tout, mais ce serait très long et fastidieux !
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Tadkozh
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Re: Autour de l'alambic ...

Message par Tadkozh »

Robert a écrit :J'sais pas faire ... Pas important.
Si vous arrivez à m'expliquer l'histoire du copier/coller.
J'ai mon texte sur le bureau ... que faire à partir de là ?
Si je le fais glisser au moyen de la souris, j'obtiens ce qui est ci-dessus, ça ne marche pas.
Je pourrais à la limite recopier le tout, mais ce serait très long et fastidieux !
a) tu "bleutes" le texte
b) ctrl/c
c) tu vas dans le topic concerné où tu souhaites mettre ce texte
d) ctrl/v
Bon ça c'est pour "PC"...pour les "Mac" j'attends que mon aîné soit rentré si ça ne marche pas.. ;)

Tadkozh
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Denis
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Re: Autour de l'alambic ...

Message par Denis »

Pourr les mac:

-Ouvres le dossier qui contient ton texte
-Appuies sur la touche CTRL + cliques sur ta souris (si tu as la nouvelle souris apple, appuies dans ce cas sur le coté droit de la souris, c'est pareil)
-Dans le menu qui s'ouvre, appuies sur "Copier" après avoir mis en surbrillance ton texte
-Tu vas sur cyberpotes (ici, donc! :mrgreen: )
-Tu appuies à nouveau sur ctrl/clic souris (ou clic droit de la nouvelle souris apple)
-Et dans le menu qui apparait, appuies sur "coller"

Et normalement ton texte apparait...
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Tadkozh
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Re: Autour de l'alambic ...

Message par Tadkozh »

...Robert, j'ai la solution : la touche "ctrl" des "PC" est remplacé par la "pomme" donc : copié = pomme/c et collé = pomme/v

Tadkozh
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Denis
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Re: Autour de l'alambic ...

Message par Denis »

Y'a la touche "ctrl" sur les mac aussi!
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Robert
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Re: Autour de l'alambic ...

Message par Robert »

AUTOUR DE L'ALAMBIC

Jeudi soir. Vingt heures. Le téléphone sonne. Ma fille Cécile qui a décroché le combiné m'avise que la communication est pour moi. C'est notre oncle Bastien. Je me précipite...
- Robert , demain , on distille. A sept heures.
- Tu veux que je vienne?
- Ce n'est pas la peine , on se débrouillera . Mais je voulais te prévenir.
En fait , je ne sais si je suis de corvée ... ou de la fête, c'est selon l'opinion que l'on a de l'action de distiller.
Distiller est une activité de nos villages de la plus haute importance et qui remonte à la nuit des temps. Toutes les maisons de nos villages regorgent de ces fameux alcools, tour à tour appliqués sur les plaies et les bosses, utilisés en gargarisme que l'on peut avaler sans compromettre sa santé, grogs où ils remplacent le rhum des îles lointaines, monnaies d'échange pour services rendus, conviviaux accompagnateurs des longues soirées d'hiver où l'on bat le carton en se racontant plein d'histoires.
D'ailleurs, pourrait-on laisser pourrir sous les arbres ces trésors que sont les mirabelles sucrées ou les oblongues quetsches violettes lorsque la nature est généreuse et consent à nous les offrir au terme de nos étés lorrains parfois ensoleillés à rendre le midi jaloux ? Ce serait un crime !
Bastien, bien qu'il ne ramasse jamais un fruit, sa corpulence imposante et son âge l'en dispensent ipso facto, trouve toujours l'aide nécessaire afin que les fruits de notre terroir ne se perdent, abandonnés à la gourmande convoitise des insectes, des limaces, des oiseaux et des mulots. A son initiative, au contraire, ils se transformeront en ce breuvage à la fois délectable et médicamenteux appelé "schnaps" chez nous. Ainsi l'ont voulu nos pères et les pères de nos pères qui ont planté avec amour ces beaux vergers de pruniers et pommiers rigoureusement alignés et qui posent tant de problèmes aux ingénieurs chargés des remembrements. J'entends encore ce vieux paysan interpellé lors d'une réunion de conciliation relative au remembrement de son village répéter comme un leitmotiv : Oui, tout ça est bien, mais, MON POMMIER...
Le mot pommier prononcé à la Lorraine avec un délicieux accent circonflexe sur le "ô". Et il l'a gardé, son "pômier". L'ingénieur géomètre avait compris que rien ne pourrait séparer le vieil homme et son arbre que la mort . Chez nous, on aime les arbres et les longs rectangles verts de nos vergers .

Demain, donc je seconderai mon oncle autour de l'alambic dont il est à la fois le propriétaire et le gardien zélé.

Notre oncle Bastien est un personnage haut en couleur. Depuis que je le connais, il se bat pour éliminer une surcharge pondérale qui s'est abattue sur lui traîtreusement alors qu'il n'avait que trente ans. Il en a soixante-dix aujourd'hui . Elle ne l'a plus quitté . Il faut dire que le combat qu'il mène pour éliminer les kilos superflus ne figure dans aucun traité relatif à la science diététique ! Lard , saucisses diverses , sauces , gibiers et gâteaux à la crème, le tout accompagné de bons et nobles vins s'ajoutent aux régimes que quelque inconscient médecin de famille tente de lui faire suivre .
BASTIEN est, a été, sera toujours commerçant. Le commerce est porté chez lui à la dignité d'un art et d'une science. "J'VA T'VENDRE" est la proposition faite à tous ses visiteurs à un moment ou un autre de la conversation ... Il achète et revend. Il achète et revend tout : fruits, légumes, bateaux à voiles et à moteurs, récipients, fourneaux, vêtements, chaussures, fusils et armes blanches, outils et meubles, objets hétéroclites dont vous auriez grand peine à déterminer l'usage et qui sont dignes, au gré des modes et du temps, soit de la vitrine de l'antiquaire le plus coté, soit du tas d'ordures le plus proche.
Ce qui fait le vrai commerçant, et notre oncle en est un, c'est d'acheter au tas d'ordures, de redonner à l'acquisition son lustre par la magie d'une rénovation appropriée et de revendre aux riches par le sortilège d'un langage persuasif. Jamais, au grand jamais notre oncle ne se trouve en position de n'avoir rien à vendre.

Bastien est là qui s'affaire à genoux près du foyer. Ici, tout est magie, alchimie, ensorcellement . Magique notre alambic. Il a traversé presque sans dommage, une longue période de notre histoire agrémentée de deux guerres mondiales. Il n'a pu que bénéficier de protections occultes.
Il m'est donné de l'admirer aujourd'hui, rutilant, étincelant de toutes ses marmites et tuyauteries de cuivres astiqués. Son "chapeau" est remarquable, d'une forme parfaite, à faire pâlir de jalousie les coupoles du Kremlin elles-mêmes. Le chapeau est à l'alambic ce que les bijoux sont à une vieille élégante ! Bien sûr, sa jupe porte les stigmates de nombreux services rendus : quelques trous et bosses, ça et là un boulon manquant, ce sont ses rides, mais quelle allure !


On verse dans le ventre du vénérable chaudron, le contenu d'un tonneau où ont fermenté les fruits de nos vergers. Il faut bien se l'avouer, ce contenu a un aspect peu engageant, mélange magmatique de prunes desséchées et collées en radeaux émergeant d'un jus d'une indéfinissable couleur noirâtre. Mais quelle enivrante odeur, déjà !
Le couvercle est abattu, fixé au moyen de boulons de cuivre. Le tuyau qui amènera les vapeurs éthyliques au refroidisseur est mis en place. Sur ordre, j'allume le feu. Il ne reste qu'à attendre. Les flammes dévorent le petit bois et je charge le foyer de bûches que j'ai préparées tout à l'heure. Je referme sa porte. Assis sur le banc, j'écoute le feu chanter.
La mesure attentive au moyen d'un ludion spécial du degré d'alcool du liquide est nécessaire. Seul le gardien de l'alambic est capable de cette délicate lecture, d'autant plus délicate que l'instrument comporte plusieurs échelles de mesures dont personne n'a pu m'expliquer clairement la signification. J'ai simplement compris qu'il ne faut en aucun cas manquer le moment précis où le degré d'alcool passant sous un seuil déterminé, il convient d'arrêter immédiatement la distillation.
"L'eau blanche" coule depuis près d'une heure et tout a été jusqu'à présent marqué du sceau de la rigueur scientifique. Survient l'empirisme sans lequel rien ne serait vraiment magique. Bastien recueille un fond de verre "d'eau blanche", en verse le contenu sur la partie ventrue de la coupole de cuivre, craque une allumette. Si la flamme qui court sur le métal chaud est suffisante, la distillation continue ; sinon, c'est la fin de la cuisson...
Patience , on continue .
Le local qui abrite l'alambic est un lieu de rencontre où se retrouvent tous les désoeuvrés du village. Il remplace pour un temps le bistrot. Celui de Saint-Firmin a fermé ses portes depuis des lustres et j'ose affirmer, au risque de m'attirer les foudres de tous les "grillons du foyer" qu'il manque encore. Alors qu'une certaine bise annonciatrice des mauvais jours arrache aux arbres leurs dernières feuilles et que fanent aux prés les mauves colchiques, on trouve là, sur le banc de bois accueillant, la chaleur amicale et le petit verre de récoltes passées, si doux au gosier de certains.
Le premier à pousser la porte du local, c'est "le Jeannot" ; Le Jeannot est une interrogation pour la médecine. Il n'a pas d'âge. Famélique comme un chat de gouttières, il y a beau temps que l'alcool sous toutes ses formes est le seul aliment qu'il octroie à son enveloppe charnelle. Enveloppe charnelle ne convient guère : de chairs il n'a plus. Les vêtements du Jeannot flottent sur une peau tellement ridée qu'elle semble posée à même son squelette. Il est au chômage depuis fort longtemps, vit des maigres allocations que lui octroie notre pingre République.
Eté comme hiver, le Jeannot erre dans les rues du village, y promène un regard vitreux que seule une promesse de libation peut animer. Il n'est pas possible de traverser le village sans croiser le Jeannot.
Son petit verre avalé, le Jeannot nous quitte à regret.
Bientôt la porte s'ouvre à nouveau pour livrer passage au "Nénelé" , diminutif patoisant et infantilisé de "petit René" . Une longue hérédité alcoolique a créé cette seconde figure locale. Lui aussi est allocataire des services sociaux .
A quarante ans, le Nénelé cherche encore sans en avoir entrevu ne serait-ce que l'ombre, l'âme soeur, celle qui éclairerait enfin sa fruste libido et qui consentirait à passer sa vie dans son sillage enfumé.
Son temps, il le passe à fumer, trois à quatre paquets de cigarettes par jour, dit-on. Personne n'a tenu cette comptabilité tabagique. Je me plais à noter ici un juste retour des choses : son argent revient en partie à l'Etat nourricier par ce canal détourné.
Le "Nénelé" tourne un moment autour de l'alambic, comme pour une inspection, ose un doigt crasseux sous le filet d'eau blanche qui en a de la peine à rester translucide, hume son index puis le suce d'un air réjoui et connaisseur, émet pour nous flatter et nous encourager l’opinion que le schnaps sera bon cette année... Bientôt, il nous quitte, après avoir bu son petit verre : son dernier paquet de cigarettes est vide et il lui faut se réapprovisionner. Il s'éclipse, discret et silencieux, comme il est arrivé.
Ca y est. Mon oncle a jugé le moment opportun de mettre un terme à la première cuisson. Le tuyau enlevé, le chapeau soulevé, le contenu résiduel de l'alambic refroidi au moyen de casseroles d'eau fraîche, Bastien ouvre le bouchon de vidange et s'évacuent dans un gargantuesque bruit de déglutition les restes de nos fruits expurgés d'alcool .
Les opérations seront reprises, sempiternelles avec un cérémonial aussi immuable qu'une messe célébrée par un religieux intégriste. Il faudra aller jusqu'à épuisement de notre réserve de fruits.
La deuxième cuisson sera sans histoire, presque monotone. L'incident surviendra à la troisième.
J’ai consulté ma montre ; compte-tenu de la quatrième opération qui sera nécessaire, je calcule et suppute. L'extraction complète de l'eau blanche, au train de sénateur imposé par Bastien, ne peut être espérée avant midi et demi. D'invisibles fourmis commencent à me monter aux jambes. Mon impatience naturelle, mon incapacité chronique et reconnue à rester en place me reprennent soudainement. L'oncle vient justement de quitter le local et me voilà, comme Lucifer en son antre, seul maître de l'alambic et maître du temps.
Si je chargeais le foyer, l'eau blanche coulerait plus vite. Ni vu, ni connu ; au lieu de midi et demi, je retrouverai l'air libre à midi. Un grand coquin de soleil d'automne dont les rayons transpercent les carreaux sales de la grange et y étale une large flaque de lumière m'invite à sortir rapidement de cet enfermement alcoolique. Je charge donc outrageusement le foyer, en ouvre le tirage au maximum. Albert m'a pourtant prévenu : l'eau blanche doit s'écouler tout doucement et le filet qui sourd de l'alambic doit s'enrouler sur lui-même, comme le foret d'une perceuse qui tournerait au ralenti. Il a même pris soin de me faire observer le phénomène....
Le résultat de mes manoeuvres ne se fait pas attendre. Le feu se met à ronfler fort, puis très fort, comme celui d'une forge dont le forgeron actionnerait le soufflet. Je suis efficace et j'en souris d'aise. Cependant, le filet d'eau blanche grossit, son enroulement qui narguait ma patience, disparaît ; il devient un peu trouble, mais quel jet ! Il se propulse d'un élan puissant jusqu'au milieu du seau que je dois déplacer.
Mon triomphe est de courte durée. Voilà que l'eau blanche a perdu toute transparence. Elle prend une affreuse couleur vineuse qui se répand dans tout le seau. Je me précipite pour couper le tirage du foyer. Trop tard.
Le pas lourd de mon oncle annonce son intrusion prochaine et avec elle, la perte de mes prérogatives.
Il se penche, inquiet, sur le contenu du seau et pousse un cri horrifié. Je me fais tout petit, ainsi que l'apprenti sorcier lors du retour du maître, et balbutie une explication : le feu s'est emballé à cause du bois trop sec et d'un soudain coup de vent qui a augmenté le
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