Abandon des notes à l'école ...

C'est plutôt "café du commerce" où l'on refait le monde.
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Robert
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Abandon des notes à l'école ...

Message par Robert »

Voilà le texte d'une intervention que j'ai faite sur vélo 101, après avoir vu aux infos de midi le sujet revenir ... comme s'il n'existait pas d'autres urgences à l'éducation nationale.

Abandon des notes chiffrées à l'école.

Voilà encore un joli serpent de mer qui refait surface ... et qui initie un débat digne de celui qui, au sein de l'église, interroge les doctes théologiens à propos du sexe des anges.

L'abandon des notes chiffrées et moyennes à l'école et leur remplacement par une périphrase du genre "en cours d'acquisition" vient d'être qualifié par l'ancien ministre de l'éducation Luc Ferry "d'affligeante connerie".

Je suis parfaitement d'accord avec lui ... et pour pousser le bouchon un peu plus loin, pourquoi ne pas proposer aux potaches d'agrémenter leurs échecs à un examen ou concours de la mention : "Peut réussir la prochaine fois" ; le traumatisme de l'insuccès serait sans aucun doute moindre !

Là-dessus, j'ai un souvenir, certes lointain mais significatif. Les notes chiffrées jugées traumatisantes (déjà), elles furent un temps remplacées par des lettres (A-B-C-D-E). Mais bientôt les usagers trouvèrent l'écart entre deux lettres trop important et l'on assortit chacune d'elle d'un + et d'un -, ce qui donna A+,A,A- ...etc. Le ridicule ne tue personne ce qui est confirmé par le fait que les grands ânes qui entourent et conseillent les services de l'éducation nationale, souvent sans jamais avoir enseigné quoi que ce soit, sont encore en action aujourd'hui.

Oui, l'autruche qui, pour se dissimuler cache sa tête sous son aile sert encore de modèle en matière pédagogique !
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Manyairs
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Re: Abandon des notes à l'école ...

Message par Manyairs »

L'évaluation est à séparer des débats actuels sur la réussite à l'école.
L'évaluation est à mon sens le pire dans l'éducation.
Surtout lorsqu'elle SANCTIONNE.
Je m'explique.
Une évaluation, devrait permettre à l'élève de savoir d'où il part, où il en est et surtout pour arriver où.
En effet, un exemple est criant sur la notation de la dictée.
Un élève qui est très bon en orthographe aura toujours Entre 15 et 20 si il ne fait que 5 ou zéro fautes.
Un élève très moyen en orthographe aura toujours 0, qu'il fasse entre 25 ou 20 fautes.
Pourtant il y aura un progrès si lors d'une dictée il ne fait que 20 fautes au lieu de 25.
Ce que j'essaie d'expliquer, avec un exemple extrême, c'est que l'évaluation doit permettre d'évaluer la marge de progression d'un élève dans ses acquisitions de compétences et non sanctionner un travail.
L'éducation n'est pas un concours.
J'ai pour habitude d'expliquer à mes élèves l'évaluation sur une droite, D'un point 0 à un point 100.
Chaque élève partant d'un point différent le but étant d'atteindre le point 100.
Celui qui partira de 50, n'aura que 50 pour arriver à 100.
Mais celui qui part de 0, aura 100 pour arriver à 100
Mais si il arrive à 50, il aura tout comme l'autre élève parcouru 50...
Il aura fait les mêmes efforts mais à un niveau différent.
L'évaluation juste, c'est d'évaluer sur des critères précis, connus par l'élève, le travail (les graduations en quelques sortes) entrepris par l'élève pour atteindre ses objectifs.
Et en rien la note sanctionne. Elle donne une indication, elle est une image, une photographie d'un instant précis de travail, avec des critères précis.

Je réfléchis toujours sur la meilleure façon de noter. C'est avec ma compagne une douloureuse étape lorsque l'administration nous oblige à NOTER sur 20 des élèves qui ne sont pas du tout adapter à ce type de SANCTION par la note.

L'éducation change, car les élèves changent et parce que notre monde change.
Jacques Rancière à écrit un livre magnifique sur l'accompagnement du maître.
A plein de point je le rejoint sur le rôle de l'enseignant qui est plus un accompagnateur qu'un distributeur de savoir.
Et l'évaluation à pour mission de savoir où on en est !
Malheureusement, elle a trop tendance à reproduire les inégalités flagrantes des classes.
Même si l'éducation en général continue d'avoir ce rôle tout en clamant l'égalité des chances (qui est une belle connerie) puisque chaque personne est différent et que la chance n'est pas égale envers les contextes de vies de chacun.

Bref, j'aurai bien plus à dire, qu'à écrire, j'ai fait trop long, pas très clair en plus, on pourra en reparler.
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Robert
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Re: Abandon des notes à l'école ...

Message par Robert »

Manyairs a écrit :L'évaluation est à séparer des débats actuels sur la réussite à l'école.
L'évaluation est à mon sens le pire dans l'éducation.
Surtout lorsqu'elle SANCTIONNE.
Je m'explique.
Une évaluation, devrait permettre à l'élève de savoir d'où il part, où il en est et surtout pour arriver où.
En effet, un exemple est criant sur la notation de la dictée.
Un élève qui est très bon en orthographe aura toujours Entre 15 et 20 si il ne fait que 5 ou zéro fautes.
Un élève très moyen en orthographe aura toujours 0, qu'il fasse entre 25 ou 20 fautes.
Pourtant il y aura un progrès si lors d'une dictée il ne fait que 20 fautes au lieu de 25.
Ce que j'essaie d'expliquer, avec un exemple extrême, c'est que l'évaluation doit permettre d'évaluer la marge de progression d'un élève dans ses acquisitions de compétences et non sanctionner un travail.
L'éducation n'est pas un concours.
J'ai pour habitude d'expliquer à mes élèves l'évaluation sur une droite, D'un point 0 à un point 100.
Chaque élève partant d'un point différent le but étant d'atteindre le point 100.
Celui qui partira de 50, n'aura que 50 pour arriver à 100.
Mais celui qui part de 0, aura 100 pour arriver à 100
Mais si il arrive à 50, il aura tout comme l'autre élève parcouru 50...
Il aura fait les mêmes efforts mais à un niveau différent.
L'évaluation juste, c'est d'évaluer sur des critères précis, connus par l'élève, le travail (les graduations en quelques sortes) entrepris par l'élève pour atteindre ses objectifs.
Et en rien la note sanctionne. Elle donne une indication, elle est une image, une photographie d'un instant précis de travail, avec des critères précis.

Je réfléchis toujours sur la meilleure façon de noter. C'est avec ma compagne une douloureuse étape lorsque l'administration nous oblige à NOTER sur 20 des élèves qui ne sont pas du tout adapter à ce type de SANCTION par la note.

L'éducation change, car les élèves changent et parce que notre monde change.
Jacques Rancière à écrit un livre magnifique sur l'accompagnement du maître.
A plein de point je le rejoint sur le rôle de l'enseignant qui est plus un accompagnateur qu'un distributeur de savoir.
Et l'évaluation à pour mission de savoir où on en est !
Malheureusement, elle a trop tendance à reproduire les inégalités flagrantes des classes.
Même si l'éducation en général continue d'avoir ce rôle tout en clamant l'égalité des chances (qui est une belle connerie) puisque chaque personne est différent et que la chance n'est pas égale envers les contextes de vies de chacun.

Bref, j'aurai bien plus à dire, qu'à écrire, j'ai fait trop long, pas très clair en plus, on pourra en reparler.
Mais si, Richard, tu as été très clair.

Ton point de vue est tout à fait compréhensible et respectable et ... diamétralement contraire à celui que j'ai défendu et exposé.
Tout dépend de la manière dont les choses sont présentées. La note chiffrée n'est pas nécessairement une sanction ; elle est une mesure, comme se mesure la taille, la température, le temps que tu mets en course pour parcourir une distance déterminée ; on admet que l'évaluation est incontournable ; chiffrée, elle peut, j'en conviens, être traumatisante mais cela dépend surtout des rapports du maître à l'élève. La note chiffrée mesure aussi les progrès et peut être valorisante. On peut aussi ne pas tout noter.
J'ai été noté, à l'école élémentaire, au lycée, à l'école normale et professionnellement les notes chiffrées ont continué à ma poursuivre ; habitué à la note chiffrée, je n'en ai jamais été traumatisé (et je n'ai pas eu que des bonnes notes) ; souvent, au contraire j'en ai éprouvé de belles satisfactions. Les temps, dis-tu, ont changé ... Je ne suis pas persuadé que nous vivions aujourd'hui dans un bain de sirop de sucre aseptisé et adouci.
Les connaissances d'un enfant évaluées constamment par la périphrase "en cours d'acquisition" ne le valorise pas tellement et donne, à mon sens, dans une coupable facilité ...
J'ai connu des enseignants qui se facilitaient l'évaluation dans les bulletins en écrivant "très bien" à l'endroit de tous les élèves en toutes les matières en sorte qu'ils ne faisaient pas un gros effort d'analyse et ne renseignaient sur leurs capacités, ni les élèves, ni leurs parents ; j'ai connu une autre enseignante qui ne donnait qu'une note : 20/20, à tous ses élèves et pour tous leurs travaux.
On n'utilise plus le stylo rouge pour souligner les erreurs, mais alors, on fait quoi ? On les laisse passer ?
Ca relève sans doute d'une gentillesse excessive ... Ca cache pour un temps la cruelle réalité qui elle, revient au galop !
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Tadkozh
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Re: Abandon des notes à l'école ...

Message par Tadkozh »

Manyairs a écrit :L'évaluation est à séparer des débats actuels sur la réussite à l'école.
L'évaluation est à mon sens le pire dans l'éducation.
Surtout lorsqu'elle SANCTIONNE.
Je m'explique.
Une évaluation, devrait permettre à l'élève de savoir d'où il part, où il en est et surtout pour arriver où.
En effet, un exemple est criant sur la notation de la dictée.
Un élève qui est très bon en orthographe aura toujours Entre 15 et 20 si il ne fait que 5 ou zéro fautes.
Un élève très moyen en orthographe aura toujours 0, qu'il fasse entre 25 ou 20 fautes.
Pourtant il y aura un progrès si lors d'une dictée il ne fait que 20 fautes au lieu de 25.
Ce que j'essaie d'expliquer, avec un exemple extrême, c'est que l'évaluation doit permettre d'évaluer la marge de progression d'un élève dans ses acquisitions de compétences et non sanctionner un travail.
L'éducation n'est pas un concours.
J'ai pour habitude d'expliquer à mes élèves l'évaluation sur une droite, D'un point 0 à un point 100.
Chaque élève partant d'un point différent le but étant d'atteindre le point 100.
Celui qui partira de 50, n'aura que 50 pour arriver à 100.
Mais celui qui part de 0, aura 100 pour arriver à 100
Mais si il arrive à 50, il aura tout comme l'autre élève parcouru 50...
Il aura fait les mêmes efforts mais à un niveau différent.
L'évaluation juste, c'est d'évaluer sur des critères précis, connus par l'élève, le travail (les graduations en quelques sortes) entrepris par l'élève pour atteindre ses objectifs.
Et en rien la note sanctionne. Elle donne une indication, elle est une image, une photographie d'un instant précis de travail, avec des critères précis.

Je réfléchis toujours sur la meilleure façon de noter. C'est avec ma compagne une douloureuse étape lorsque l'administration nous oblige à NOTER sur 20 des élèves qui ne sont pas du tout adapter à ce type de SANCTION par la note.

L'éducation change, car les élèves changent et parce que notre monde change.
Jacques Rancière à écrit un livre magnifique sur l'accompagnement du maître.
A plein de point je le rejoint sur le rôle de l'enseignant qui est plus un accompagnateur qu'un distributeur de savoir.
Et l'évaluation à pour mission de savoir où on en est !
Malheureusement, elle a trop tendance à reproduire les inégalités flagrantes des classes.
Même si l'éducation en général continue d'avoir ce rôle tout en clamant l'égalité des chances (qui est une belle connerie) puisque chaque personne est différent et que la chance n'est pas égale envers les contextes de vies de chacun.

Bref, j'aurai bien plus à dire, qu'à écrire, j'ai fait trop long, pas très clair en plus, on pourra en reparler.
...d'une génération différente de la tienne, Robert et moi aurons bien du mal à te suivre.
Déjà, les passages surlignés ne sont-ils pas antinomiques..?
J'ai connu les notes. Elles n'ont pas toujours été bonnes mais au moins quand j'avais un 2 en algèbre (matière que je n'ai jamais comprise...) et bien ce n'était pas une sanction mais la valeur du travail que j'avais fourni. Je m'attelais à la tâche pour les améliorer et comme en Français mes notes étaient plus que correctes, je ne travaillais pas cette matière, investissant ainsi ce temps supplémentaire pour étudier cet algèbre honni...!!
Que ce soit un A, un B etc ou "vert" orange" "rouge", quoique la dialectique formatée actuelle en dise, ce sont des notes et les mômes ne sont pas dupes.. ;)
Chaque élève possède une capacité à "absorber" ce que le système lui "infuse". D'aucuns pourraient faire une année en 3 mois, d'autres en deux ans. Plus de redoublement, plus de classes de transition...!!
Le débat est vaste..........

Tadkozh
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Manyairs
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Re: Abandon des notes à l'école ...

Message par Manyairs »

Ce que je tentais de dire, c'est qu'il n'y a pas ou la disparition des notes ou les notes comme seule mode d'évaluation.
Le problème avec ces réformes idiotes, ridicules et politiques, c'est qu'elles sont le fruit non pas d'une pensée, mais d'une idéologie. On fait tout contre, toujours.
Chaque élève est différent, chaque classe est différente, chaque contexte d'étude est différent.
Ne souhaitez que la disparition des notes est une bêtise, ne souhaitez que les notes en est une autre.
Ce que j'aimerai une fois dans ce pays (mais ce sera sans doute les raisons pour lesquelles je quitterai l'éducation nationale) c'est qu'on laisse vraiment l'éducation devenir ce qu'elle doit être, un accompagnement pour que les gens puisse s'élever et se spécialiser si ils en ont envie.
Les maîtres mots, devraient être culture, civisme, langues, histoire et ne spécialiser les élèves que lorsqu'ils ont une certaine maturité.
Les obliger à choisir un métier alors qu'ils n'ont que 14 ans est une connerie immense !
Mais le débat est vaste, et je m'égare...

En fait, ce matin je suis en colère... C'est très con.

Je vous embrasse ! Malgré tout j'aime ce que je fais...
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Robert
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Re: Abandon des notes à l'école ...

Message par Robert »

Il s'agit aussi d'un petit conflit de génération.

Voilà mon intervention sur le même forum ce matin.
Mon excuse : il pleut !





envoyé le 03/12/2014 07:37

Je viens de lire un article de mon quotidien régional qui traite du sujet de la notation à l'école. C'est "le conseil supérieur des programmes" qui a, semble-t-il remis le sujet sur la sellette. Le conseil supérieur des programmes, encore un organisme que le général De Gaulle aurait qualifié de machin !

Comme à l'habitude, afin de ne pas se fatiguer trop les méninges, cet organisme glisse un oeil vers les autres afin d'y trouver une solution toute faite à copier. Manque de pot, on évalue partout, souvent de manière moins fine et plus traumatisante.

En Allemagne, la notation utilise les chiffres de 1 à 6 ... Je voudrais bien que l'on m'explique en quoi être abonné à 1 en Allemagne est moins traumatisant que d'avoir un 4 en France ... Voilà une évaluation "à la louche" qui ne me semble pas présenter le plus petit avantage. Aux Etats-unis a été adoptée la notation par lettres de A à E ... Ca a déjà été testé puis abandonné chez nous il y a presque 1/2 siècle.

En cherchant un peu, peut-être trouvera-t-on en Chine un système qui ne "traumatise pas". Sans être grand psychologue ou philosophe de haute volée j'affirme que :a) l'évaluation est nécessaire - b) l'on a beau retourner le problème dans tous les sens et se torturer les méninges, chercher partout, celle-ci sera toujours "traumatisante" pour celui qui sera évalué en bas de l'échelle.

Reste à donner la meilleur note à tout le monde et dans toutes les disciplines ... 20/20 dans tous les cas ! Dans l'esprit, la démarche a été amorcée pour le baccalauréat en deux étapes :a) Appeler bac tous les examens de fin de scolarité, b) donner le quitus à tout le monde. Résultat : Un examen qui n'a plus aucune valeur et qui peut, sans dommages, être supprimé. Il faut au moins la mention "Bien" pour que la réussite soit considérée ...

Décidément le serpent de mer se mord la queue ! Ca occupe quelques "zintellectuels" du ministère !

A quand ma nomination au "conseil supérieur des programmes" ?
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Tadkozh
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Re: Abandon des notes à l'école ...

Message par Tadkozh »

Manyairs a écrit :Ce que je tentais de dire, c'est qu'il n'y a pas ou la disparition des notes ou les notes comme seule mode d'évaluation.
Le problème avec ces réformes idiotes, ridicules et politiques, c'est qu'elles sont le fruit non pas d'une pensée, mais d'une idéologie. On fait tout contre, toujours.
Chaque élève est différent, chaque classe est différente, chaque contexte d'étude est différent.
Ne souhaitez que la disparition des notes est une bêtise, ne souhaitez que les notes en est une autre.
Ce que j'aimerai une fois dans ce pays (mais ce sera sans doute les raisons pour lesquelles je quitterai l'éducation nationale) c'est qu'on laisse vraiment l'éducation devenir ce qu'elle doit être, un accompagnement pour que les gens puisse s'élever et se spécialiser si ils en ont envie.
Les maîtres mots, devraient être culture, civisme, langues, histoire et ne spécialiser les élèves que lorsqu'ils ont une certaine maturité.
Les obliger à choisir un métier alors qu'ils n'ont que 14 ans est une connerie immense !
Mais le débat est vaste, et je m'égare...

En fait, ce matin je suis en colère... C'est très con.

Je vous embrasse ! Malgré tout j'aime ce que je fais...
...en espérant que ta "ire" ne soit pas liée à mon intervention qui, comme à l'accoutumée, n'a rien de diplomatique... :roll:
Il faut que l'on arrête de se torturer les boyaux de la tête avec cette phobie du "traumatisme" que peuvent occasionner les "notes". Les notes sont le prix d'un travail....après le débat est sans fond...
T'es un bon p'tit gars Richard, ne t'inquiète pas... ;)

Tadkozh
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Re: Abandon des notes à l'école ...

Message par Tadkozh »

Robert a écrit :Il s'agit aussi d'un petit conflit de génération.

Voilà mon intervention sur le même forum ce matin.
Mon excuse : il pleut !





envoyé le 03/12/2014 07:37

Je viens de lire un article de mon quotidien régional qui traite du sujet de la notation à l'école. C'est "le conseil supérieur des programmes" qui a, semble-t-il remis le sujet sur la sellette. Le conseil supérieur des programmes, encore un organisme que le général De Gaulle aurait qualifié de machin !

Comme à l'habitude, afin de ne pas se fatiguer trop les méninges, cet organisme glisse un oeil vers les autres afin d'y trouver une solution toute faite à copier. Manque de pot, on évalue partout, souvent de manière moins fine et plus traumatisante.

En Allemagne, la notation utilise les chiffres de 1 à 6 ... Je voudrais bien que l'on m'explique en quoi être abonné à 1 en Allemagne est moins traumatisant que d'avoir un 4 en France ... Voilà une évaluation "à la louche" qui ne me semble pas présenter le plus petit avantage. Aux Etats-unis a été adoptée la notation par lettres de A à E ... Ca a déjà été testé puis abandonné chez nous il y a presque 1/2 siècle.

En cherchant un peu, peut-être trouvera-t-on en Chine un système qui ne "traumatise pas". Sans être grand psychologue ou philosophe de haute volée j'affirme que :a) l'évaluation est nécessaire - b) l'on a beau retourner le problème dans tous les sens et se torturer les méninges, chercher partout, celle-ci sera toujours "traumatisante" pour celui qui sera évalué en bas de l'échelle.

Reste à donner la meilleur note à tout le monde et dans toutes les disciplines ... 20/20 dans tous les cas ! Dans l'esprit, la démarche a été amorcée pour le baccalauréat en deux étapes :a) Appeler bac tous les examens de fin de scolarité, b) donner le quitus à tout le monde. Résultat : Un examen qui n'a plus aucune valeur et qui peut, sans dommages, être supprimé. Il faut au moins la mention "Bien" pour que la réussite soit considérée ...

Décidément le serpent de mer se mord la queue ! Ca occupe quelques "zintellectuels" du ministère !

A quand ma nomination au "conseil supérieur des programmes" ?
...mais bien sur...!! quoique l'on fasse, tout le monde ne peut avoir le bac ou ça ne rime plus à rien..!! Une fois encore, je vais employer la formule des vieux combattants :" dans le temps" !! et bien oui, dans le temps il n'y avait que trois bacs : philo, sciences ex et mathelem, passés en deux parties...et ils représentaient quelque chose..!! Dans ma "boîte" on rentrait sans concours avec son "bac" et on accédait rapidement à un poste de responsabilité alors que maintenant même avec un "master" on fait la fine bouche...le contexte économique n'est pas le même je vous l'accorde...
C'est la fuite en avant...!! on retrouve un peu ce processus dans de plus en plus d'ENSI ou le niveau de sortie est très moyen en grande partie...mais là, non seulement on rencontre les mêmes questions sur l'enseignement mais s'ajoutent problèmes politiques, tant politique pure qu'interne...

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Denis
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Re: Abandon des notes à l'école ...

Message par Denis »

Ah la la que c'est dur tout ça... Dans l'ecole de mes enfants on en est àu. Mélange de ces deux methodes, ou certaines capacités sont évaluées, d'autres notées... Je peux vous dire que mes gosses preferent les notes, car le premier, par exemple, a eu un "en cours d'acquisition", et a du mal à se situer par rapport à ça...
Ensuite, je trouve plus gratifiant d'avoir un 18/20 qu'un "acquis"... Ou est l'excellent d'un 18 (qui a été obtenu par sans doute du boulot) dans "acquis"?
Bon je dis ça parce que peut etre mes mes gosses n'ont pas de soucis majeur face à la note, mais l'arret des notes, je ne suis pas franchement pour...
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Robert
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Re: Abandon des notes à l'école ...

Message par Robert »

Denis a écrit :Ah la la que c'est dur tout ça... Dans l'ecole de mes enfants on en est àu. Mélange de ces deux methodes, ou certaines capacités sont évaluées, d'autres notées... Je peux vous dire que mes gosses preferent les notes, car le premier, par exemple, a eu un "en cours d'acquisition", et a du mal à se situer par rapport à ça...
Ensuite, je trouve plus gratifiant d'avoir un 18/20 qu'un "acquis"... Ou est l'excellent d'un 18 (qui a été obtenu par sans doute du boulot) dans "acquis"?
Bon je dis ça parce que peut etre mes mes gosses n'ont pas de soucis majeur face à la note, mais l'arret des notes, je ne suis pas franchement pour...
Les notes sont "traumatisantes", effectivement, pour les enfants qui sont en permanence dévalorisés par des cotations voisines de zéro ... Les "bons élèves" ne se plaignent pas d'être notés, bien entendu. Tout au contraire, les notes leur sont un stimulant.
C'est au maître d'user de psychologie afin que ses petits disciples donnent le meilleur d'eux-mêmes ... la pédagogie, c'est ça, précisément et non de casser le thermomètre pour ne rien voir !
L'histoire du acquis-non acquis-en cours d'acquisition est une vaste fumisterie ; c'est tout simplement le passage d'un thermomètre à 20 graduations précises (notes de 0 à 20) à un thermomètre à trois graduations, qui, de plus, ne signifient rien. Un enfumage !
Je précise ma pensée : Rien n'est vraiment jamais "acquis" (je fais encore des fautes d'orthographe !), ni jamais "non acquis" (on sait toujours un petit quelque chose) donc tout, absolument tout est "en cours d'acquisition". Reste à se situer dans la vaste échelle du "en cours d'acquisition ".
Et je me demande comment les éminentes intelligences qui gravitent autour du ministère de l'éducation n'aient pas compris cette vérité pourtant élémentaire et persistent dans la terreur de la note chiffrée, seule évaluation précise d'un travail scolaire. Assortir cette évaluation de psychologie, c'est précisément du ressort du pédagogue ! Il est formé pour cela, et ça doit être ACQUIS !
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