Je jette un oeil par le hublot qui nous ramène au bercail. Alors qu’une collation nous est servie par les deux hôtesses de l’air, nous survolons l’arc alpin encore très enneigé. Je ne sais précisément où je suis, mais je suppute que nous évoluons au-dessus de la Suisse.

Je me faisais un monde des dernières formalités avant notre retour : Faire le plein réglementaire de la voiture de location, revenir avec elle à la Naples que j’ai connue tant encombrée, retrouver l’établissement de location et rendre ce maudit véhicule, m’orienter sans me perdre dans les halls de l’aéroport agité de la troisième ville d’Italie, retrouver la bonne file de notre comptoir d’embarquement ...
Nous avons eu bien tort de nous faire des soucis. En cette aube de dimanche matin, la route était déserte, Naples endormie ... La voiture a été remise sans même être regardée et notre comptoir d’embarquement nous est apparu évident, dans le premier moment ...
Bientôt nous retrouverons la terre ferme, la voiture familière, le jardin que j’irai examiner en priorité, nos habitudes de vie ...
Les voyages forment la jeunesse dit un adage. La vieillesse aussi.
Et mon esprit bat la campagne, pendant qu’à sept mille mètres d’altitude nous survolons ce que je suppose être l’Alsace ...
Si tous les gars du monde, et les filles aussi, voulaient se donner la main, à l’instar de cette japonaise et de cette jeune anglaise que j’ai vu communiquer amicalement dans un bateau au retour de Capri ... l’humanité ferait plus de progrès que le jour où l’un d’entre nous inventa le réputé fil à couper le beurre.
La langue qui permettrait la communication universelle des êtres humains, un rêve d’espéranto ...
Et de ressasser mes regrets personnels : Ne pas avoir étudié le latin pour mieux connaître les racines de notre civilisation, avoir oublié mon anglais qui me permettrait de communiquer avec l’autre au sens large, regret aussi de m’être laissé emporter par le courant de la vie en restant tant ignorant du monde qui m’environne, monde que bientôt je vais quitter sans l’avoir perçu.
Combien faudrait-il de vies pour atteindre la sagesse et le savoir ?
Cependant me revient à l’esprit cette douce litanie :
Et s’il était à refaire, je referai le chemin ... car j’aime la vie !
Je me surprends aujourd’hui à consulter le catalogue de notre voyagiste . La Sicile ? La Grèce ? Chypre ? Demain, peut être !