
Poésie du jour ...
- Lolo90
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Re: Poésie du jour ...
Merci Robert pour cette belle poésie qui peut malheureusement coller avec la situation d’aujourd’hui 

- Robert
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- Robert
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Re: Poésie du jour ...
Comme on voit sur la branche
Pierre de Ronsard
Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose,
En sa belle jeunesse, en sa première fleur,
Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,
Quand l’Aube de ses pleurs au point du jour l’arrose;
La grâce dans sa feuille, et l’amour se repose,
Embaumant les jardins et les arbres d’odeur;
Mais battue, ou de pluie, ou d’excessive ardeur,
Languissante elle meurt, feuille à feuille déclose.
Ainsi en ta première et jeune nouveauté,
Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté,
La Parque t’a tuée, et cendres tu reposes.
Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,
Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,
Afin que vif et mort, ton corps ne soit que roses.
Pierre de Ronsard, Amours, 1560
Pierre de Ronsard
Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose,
En sa belle jeunesse, en sa première fleur,
Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,
Quand l’Aube de ses pleurs au point du jour l’arrose;
La grâce dans sa feuille, et l’amour se repose,
Embaumant les jardins et les arbres d’odeur;
Mais battue, ou de pluie, ou d’excessive ardeur,
Languissante elle meurt, feuille à feuille déclose.
Ainsi en ta première et jeune nouveauté,
Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté,
La Parque t’a tuée, et cendres tu reposes.
Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,
Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,
Afin que vif et mort, ton corps ne soit que roses.
Pierre de Ronsard, Amours, 1560
- Robert
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Re: Poésie du jour ...
Après une interruption de plusieurs semaines, j’ai repris l’écriture autobiographique. Je ne sais pas si je dois la publier ici.
Le poème ci-dessous m’a inspiré. Ce sera ma poésie du jour.
Je me console, parfois, avec la pensé que je suis moins dans le spleen que Charles Baudelaire !
……..
J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans.
Charles Baudelaire.–les fleurs du mal–spleen et idéal.
Un gros meuble à tiroirs encombré de bilans,
De vers, de billets doux, de procès, de romances,
Avec de lourds cheveux roulés dans des quittances,
Cache moins de secrets que mon triste cerveau.
C'est une pyramide, un immense caveau,
Qui contient plus de morts que la fosse commune.
- Je suis un cimetière abhorré de la lune,
Où comme des remords se traînent de longs vers
Qui s'acharnent toujours sur mes morts les plus chers.
Je suis un vieux boudoir plein de roses fanées,
Où gît tout un fouillis de modes surannées,
Où les pastels plaintifs et les pâles Boucher,
Seuls, respirent l'odeur d'un flacon débouché.
Rien n'égale en longueur les boiteuses journées,
Quand sous les lourds flocons des neigeuses années
L'ennui, fruit de la morne incuriosité,
Prend les proportions de l'immortalité.
- Désormais tu n'es plus, ô matière vivante !
Qu'un granit entouré d'une vague épouvante,
Assoupi dans le fond d'un Sahara brumeux ;
Un vieux sphinx ignoré du monde insoucieux,
Oublié sur la carte, et dont l'humeur farouche
Ne chante qu'aux rayons du soleil qui se couche.
Le poème ci-dessous m’a inspiré. Ce sera ma poésie du jour.
Je me console, parfois, avec la pensé que je suis moins dans le spleen que Charles Baudelaire !
……..
J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans.
Charles Baudelaire.–les fleurs du mal–spleen et idéal.
Un gros meuble à tiroirs encombré de bilans,
De vers, de billets doux, de procès, de romances,
Avec de lourds cheveux roulés dans des quittances,
Cache moins de secrets que mon triste cerveau.
C'est une pyramide, un immense caveau,
Qui contient plus de morts que la fosse commune.
- Je suis un cimetière abhorré de la lune,
Où comme des remords se traînent de longs vers
Qui s'acharnent toujours sur mes morts les plus chers.
Je suis un vieux boudoir plein de roses fanées,
Où gît tout un fouillis de modes surannées,
Où les pastels plaintifs et les pâles Boucher,
Seuls, respirent l'odeur d'un flacon débouché.
Rien n'égale en longueur les boiteuses journées,
Quand sous les lourds flocons des neigeuses années
L'ennui, fruit de la morne incuriosité,
Prend les proportions de l'immortalité.
- Désormais tu n'es plus, ô matière vivante !
Qu'un granit entouré d'une vague épouvante,
Assoupi dans le fond d'un Sahara brumeux ;
Un vieux sphinx ignoré du monde insoucieux,
Oublié sur la carte, et dont l'humeur farouche
Ne chante qu'aux rayons du soleil qui se couche.
- Lolo90
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Re: Poésie du jour ...
Très beau poème de Baudelaire mais ce n'est pas trop gai dis-moi 

- Robert
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Re: Poésie du jour ...
Beaucoup moins bien que les vrais poètes, je vous ai écrit un texte de circonstances. En rimant bien souvent, je m’en rime.
Chansons d’automne.
Les dernières mirabelles
Tombent dans les gazons jaunis
Septembre survient et publie
Les revendications des citoyens rebelles
Les journaux nous l’ont dit
C’est la rentrée des écoliers
Maternelles ou primaires en chantier
vont les grands et les petits
Insensiblement la nuit
A mangé le petit jour
Ainsi le soleil fait son tour
Plus bas plus court sans bruit
Adieu vacances adieu l’été
Bonjour aux noix qui tombent
Aux grappes qui abondent
En vendanges récoltées
Cueillettes faites en fructidor
Viendront les vents de vendémiaire
Et puis les brumes de brumaire
Le froid nous prendra par le nord
Elle court la ronde des saisons
Reverrai-je floréal
Qui porte sur ses pétales
Le renouveau que nous aimons
Chansons d’automne.
Les dernières mirabelles
Tombent dans les gazons jaunis
Septembre survient et publie
Les revendications des citoyens rebelles
Les journaux nous l’ont dit
C’est la rentrée des écoliers
Maternelles ou primaires en chantier
vont les grands et les petits
Insensiblement la nuit
A mangé le petit jour
Ainsi le soleil fait son tour
Plus bas plus court sans bruit
Adieu vacances adieu l’été
Bonjour aux noix qui tombent
Aux grappes qui abondent
En vendanges récoltées
Cueillettes faites en fructidor
Viendront les vents de vendémiaire
Et puis les brumes de brumaire
Le froid nous prendra par le nord
Elle court la ronde des saisons
Reverrai-je floréal
Qui porte sur ses pétales
Le renouveau que nous aimons
- Lolo90
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Re: Poésie du jour ...
Ouah trop beau ce poème
Il n'est pas encore trop connu ce conteur mais il a de l'avenir

Il n'est pas encore trop connu ce conteur mais il a de l'avenir

- Robert
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Re: Poésie du jour ...
J’ai écrit dans « bonjour », le commentaire qui s’imposait.
Et voici un petit extrait de l’art poétique de du Bellay.
«Qui veut voler par les mains et bouches des hommes, doit longuement demeurer en sa chambre : et qui désire vivre en la mémoire de la postérité, doit, comme mort en soi-même, suer et trembler maintes fois, et, autant que nos poètes courtisans boivent, mangent et dorment à leur aise, endurer de faim, de soif et de longues vigiles. Ce sont les ailes dont les écrits des hommes volent au ciel. [...]».
Note : je n’ai pas envie pour écrire de la poésie d’endurer, la faim, la soif et faire de longues vigiles… Comme le préconise Joachim du Bellay !
- Lolo90
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Re: Poésie du jour ...
Evidemment tu n'est pas assez baraqué pour faire le vigile dans les supermarchésRobert a écrit : ↑24 août 2025, 08:01J’ai écrit dans « bonjour », le commentaire qui s’imposait.
Et voici un petit extrait de l’art poétique de du Bellay.
«Qui veut voler par les mains et bouches des hommes, doit longuement demeurer en sa chambre : et qui désire vivre en la mémoire de la postérité, doit, comme mort en soi-même, suer et trembler maintes fois, et, autant que nos poètes courtisans boivent, mangent et dorment à leur aise, endurer de faim, de soif et de longues vigiles. Ce sont les ailes dont les écrits des hommes volent au ciel. [...]».
Note : je n’ai pas envie pour écrire de la poésie d’endurer, la faim, la soif et faire de longues vigiles… Comme le préconise Joachim du Bellay !

Je pense aussi que les romanciers d'aujourd'hui gagnent mieux leur vie qu'à l'époque de du Bellay, même s'ils doivent passer aussi de longues heures devant leur ordinateur.
- Robert
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Re: Poésie du jour ...
Chansons d’automne
Modifié en dernier par Robert le 24 sept. 2025, 14:13, modifié 1 fois.