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Une phrase du genre:
Je pose la tasse et me tourne vers mon esprit. C'est à lui de trouver la vérité. Mais comment ? Grave incertitude, toutes les fois que l'esprit se sent dépassé par lui-même ; quand lui, le chercheur, est tout ensemble le pays obscur où il doit chercher et où tout son bagage ne lui sera de rien. Chercher ? pas seulement : créer. Il est en face de quelque chose qui n'est pas encore et que seul il peut réaliser, puis faire entrer dans sa lumière.

C'est incroyable cette richesse d'écriture qui amène à penser à chaque instant de lecture

callune a écrit : ↑15 mai 2024, 12:54 Une phrase du genre:
Je pose la tasse et me tourne vers mon esprit. C'est à lui de trouver la vérité. Mais comment ? Grave incertitude, toutes les fois que l'esprit se sent dépassé par lui-même ; quand lui, le chercheur, est tout ensemble le pays obscur où il doit chercher et où tout son bagage ne lui sera de rien. Chercher ? pas seulement : créer. Il est en face de quelque chose qui n'est pas encore et que seul il peut réaliser, puis faire entrer dans sa lumière.

C'est incroyable cette richesse d'écriture qui amène à penser à chaque instant de lecture

Oui, et souvent quand l’esprit s’endort un peu, il nous faut relire la phrase pour en bien saisir le sens et la richesse. Marcel Proust ne peut pas être lu « en diagonale ».

Je me suis lancé dans la lecture de Proust, et je n’en sors plus. J’ai l’impression que l’on entre dans la lecture de Proust comme on entre en religion. On finit par s’habituer à l’imparfait du subjonctif, aux phrases aux multiples tiroirs qui laissent au lecteur l’impression qu’il n’en sortira pas. Et pourtant on s’habitue à Proust comme le drogué à sa cigarette.
Je suis plongée dans ma recherche du temps perdu, et je crois que je vais y rester un bon moment.
Peut-être la lassitude me prendra-t-elle et je changerai de drogue !

Merci pour ton rapport de lecture Robert qui nous incite à lire l'ouvrage que tu présentes !
J'ai fai le Tourmalet 2 fois dans d'excellentes conditions et vu que j'adore les forts pourcentages , je n'en garde que de superbes souvenirs .
A chacun sa montée

je viens de terminer « un amour de Swann », premier volet de l’œuvre de Marcel Proust intitulée à la recherche du temps perdu. Je l’avoue, avant de prendre la suite de cette lecture, j’ai éprouvé le besoin de souffler un peu. Je me suis donc attelé à d’autres lectures :

- « un bruit de balançoire » de Christian Bobin. Il s’agit d’un grand poème en prose de moins de cent pages. Une lecture très particulière. Chaque phrase, chaque paragraphe, chaque chapitre est un poème, un poème à lui seul, en sorte que l’on peut passer de la lecture de la page 25 à la lecture de la page 50, sans que la compréhension du livre en soit altérée.

- « le barman du Ritz » de Philippe Collin. Il s’agit d’un livre d’histoire. L’auteur nous fait vivre un triste moment de notre histoire, à travers le récit qu’en fait un barman d’un établissement de luxe, le Ritz. Cette période difficile pour notre pays qui a été le temps de l’occupation allemande en 1940 et l’arrivée en 1941 du gouvernement de la collaboration française avec les nazis en 1941. Un récit instructif, une honte pour la France… Et le moment serait propice pour nous en souvenir.

Je suis très éclectique dans mes lectures. je passe de la littérature classique, à la poésie, de la poésie à un roman moderne …

Je viens de terminer la lecture « du barman du Ritz ». La fin du livre s’ouvre sur le triste spectacle des règlements de comptes. Celui des femmes tondues, des gens plus ou moins inquiétés pour rien… Intéressante analyse. on peut, en conclure que rien, jamais n’est tout blanc, ou tout noir…

Je viens de terminer aussi un autre livre, de Stéphane Zweig intitulé : « la lettre d’une inconnue », un récit particulière émouvant. Il raconte l’amour qu’une enfant, puis une adolescente, puis une femme enfin, voue à un homme. Cette relation deviendra sexuelle et la jeune femme sera enceinte et accouchera d’un petit garçon. Le lecteur au fil des pages comprend que l’homme en cause est un véritable goujat. Cependant, la jeune femme restera amoureuse jusqu’à sa propre mort. un livre très court dont je vous recommande la lecture.

………

Je vais reprendre « Jean-Christophe » de Romain Rolland, que j’ai abandonné aux deux tiers de ma lecture. Il faut dire que c’est un gros pavé de 4000 pages.
Romain Rolland et Stéphane Sweig ont été amis dans l’existence, ont échangé des centaines de lettres; ils avaient en commun des vues avant-gardistes à l’époque, sur l’Europe. La suite de l’histoire leur a donné raison.

4000 pages
il me faudrait deux ans pour le lire

Bravo Robert pour toutes tes belles lectures

Je suis toujours dans ma lecture du livre de Romain Roland intitulé « Jean-Christophe ». Voici un petit extrait d’un chapitre très long consacré à la politique afin de vous donner une idée de l’écriture de ce livre.
Note : Olivier est un ami avec lequel Jean-Christophe a une relation intime.






« La pièce sociale était double. Celle que jouaient les intellectuels était la comédie dans la comédie : le peuple ne l’écoutait guère. La vraie pièce était la sienne. Il n’était pas facile de la suivre ; lui-même n’arrivait pas très bien à s’y reconnaître. Elle n’en avait que plus d’imprévu.


Ce n’était pas qu’on n’y parlât beaucoup plus qu’on n’agissait. Bourgeois ou peuple, tout Français est gros mangeur de parole, autant que de pain. Mais tous ne mangent pas le même pain. Il y a une parole de luxe pour les palais délicats, et une plus nourrissante pour les gueules affamées. Si les mots sont les mêmes, ils ne sont pas pétris de la même façon ; la saveur et l’odeur, le sens, est différent.


La première fois qu’Olivier, assistant à une réunion populaire, goûta de ce pain-là, il manqua d’appétit ; les morceaux lui restèrent dans la gorge. Il était écœuré par la platitude des pensées, la lourdeur incolore et barbare de l’expression, les généralités vagues, la logique enfantine, cette mayonnaise mal battue d’abstractions et de faits sans liaison. L’impropriété »

« du langage n’était pas compensée par la verve du parler populaire. C’était un vocabulaire de journal, des nippes défraîchies, ramassées au décrochez-moi-ça de la rhétorique bourgeoise. Olivier s’étonnait surtout du manque de simplicité. Il oubliait que la simplicité littéraire n’est pas naturelle, mais acquise : conquête d’une élite. Le peuple des villes ne peut pas être simple ; il va toujours chercher, de préférence, les expressions alambiquées. Olivier ne comprenait pas l’action que ces phrases ampoulées pouvaient avoir sur l’auditoire. Il n’en possédait pas la clef. On nomme langues étrangères celle d’une autre race ; mais, dans une même race, il y a presque autant de langues que de milieux sociaux. Ce n’est que pour une élite restreinte que les mots sont les voix de l’expérience des siècles ; pour les autres, ils ne représentent que leurs propres expériences et celles de leur groupe. Tels de ces mots usés pour l’élite et méprisés par elle sont comme une maison vide, où, depuis son départ, se sont installées des énergies nouvelles. Si vous voulez connaître l’hôte, entrez dans la maison.


C’est ce que fit Christophe. »





Extrait de 
Jean-Christophe
Romain Rolland
https://books.apple.com/fr/book/jean-ch ... 1261069535
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Il a dû sûrement entendre un discours du père de Macron alors

Lolo90 a écrit : ↑01 juil. 2024, 11:47 Il a dû sûrement entendre un discours du père de Macron alors

C’est un discours a déguster lentement. Le vocabulaire en est riche. Les phrases ont souvent des structures complexes. J’aime bien l’écriture de Romain Rolland.