phiphi76 a écrit :En revenant de notre ballade humide dans la vallée de la Clarée, qui monte doucement, mais surement, surtout pour atteindre le refuge Laval, et dont le ressenti routier est bien plus parlant que le profil " papier ", n'en déplaise à Monsieur Tad, nous nous sommes arrêté chez le meilleur boulanger d'Embrun y acheter une baguette pour le repas du soir, et là, j'ai remarqué derrière une vitrine, la présence de ce qui devait être de succulent casse-croûte ! Donc, dans ma petite tête, cela n'a fait qu'un tour et je me suis dit que demain, avant de prendre la route pour un long et difficile périple, je viendrai y chercher mon ravitaillement indispensable pour le lendemain midi.
Le lendemain, après une nuit de réflexion où chacun sait qu'elle porte conseil, j'étais décidé à effectuer le tour à Robert, le fameux tour du Lac ! L'ayant loupé en Juin pour les raisons que chacun connaît, cette fois, j'avais la ferme intention de l'inscrire à mon tableau de chasse, seule un petit doute sur le nombre km effectués à l'entrainement depuis l'opération me tracassait. Le lendemain matin, le soleil levant brillait déjà de mille feux derrière l'appartement, et l'hésitation entre une sortie " locale " et le tour du Lac fut vite dissipée, se sera le Tour à Robert !
La musette bien garnie pour le repas pique-nique du midi, plus les gels énergétiques et la boîte de boisson du même acabit en place bien calée sur le dos, me voilà parti direction St Appolinaire, et là mes amis, j'ai été au bout d'un moment tenté de faire demi tour tant les 1er km sont difficiles ! C'est vrai que partir vers Chorges en passant par là à froid, c'est du " suicide " ! Puis, chemin faisant, l'allure se réglant petit à petit, les magnifiques paysages se découvrant au fur et à mesure des km et au détour de chaque virage, le plaisir est arrivé ! Difficile, très difficile ce coin là, mais quelle beauté ! Enfin une longue et belle descente me menant vers Chorges se présente à moi, inutile de vous dire que j'ai profité de cette opportunité pour me faire plaisir en descendant " plein pot " ! Me voici arrivé dans le col Lebraut qui n'en finit pas de monter, à la vue de chaque virage, je me dis que c'est le dernier, et non, ça monte encore pour enfin arrivé au parking à touristes au sommet avec belvédère et vue imprenable sur le barrage; petit arrêt obligatoire, tout comme du coté de St Appolinaire, afin d'immortaliser l'instant jouissif qui s'offre à moi sur le portable. Un regard vite fait sur ma montre et je me dis que je peux être dans le début de la Vallée de Blanche pour pique-niquer, donc, je ne m'attarde guère sur le site du barrage et je déboulle " à fond les manettes " dans la descente du Lebraut. Arrivé à Lespinasse, une petite photo du début du canal de la Durance dont les paysans ont bien besoin, et me voilà parti vers cette vallée que j'avais admiré en voiture l'année dernière et que j'avais tant envie de redécouvrir, mais en vélo cette fois. Les premiers kilomètres sont absolument magnifiques et j'arrive très vite à l'arche taillée dans le roc, là même où l'année dernière je m'étais arrêté pour pique-niquer, les jambes quasi dans le vide au dessus de " La Blanche " qui serpente doucement au fond du ravin, instant divin ! Et comme à chaque fois que je grimpe et que j'arrive à un sommet, ou à un refuge comme le Laval, je me dis que je me rapproche un peu plus d'elle, mes pensées s'envolent vers celle qui me manque tant, je suis sur que Christine aurait aussi apprécié cet endroit, elle est de toute façon avec moi sur ce merveilleux itinéraire.
Arrivé à Sélonnet, je prend directement la route du col St Jean en oubliant de faire un petit détour vers le centre du village où je crois, de mémoire, se trouve une belle fontaine, tant pis, j'ai déjà effectué quelque hectomètres lorsque j'y pense et ne fait donc pas demi tour. J'avale le St Jean les doigts dans le nez, je ne bifurque pas à gauche pour aller voir le pavillon où ont habités ceux qui se trouvent maintenant en Lorraine, et puis, j'avais hâte d'arriver au sommet, persuadé qu'il y avait une fontaine, mes réserves liquides commençant à s'épuiser. Arrivé là-haut, j'ai beau chercher, point de fontaine ! Je décide alors d'aller au centre de la station ou se trouve une supérette pour y acheter de l'eau, et là, que couic ! Fermée ! Je repars donc en cherchant dans ma mémoire et il semble me souvenir que dans la descente du col, après le carrefour avec la route de Gap à gauche et de Barcelo à droite, il doit un avoir un point d'eau. La descente est belle, de quoi bien se régaler, mais je cherche du regard le point d'eau, le voilà, il se trouve dans une cavité sur le mur de soutien du talus, et un mince filet d'eau en coule, suffisamment pour remplir les bidons ! Je fais donc le plein et reprends ma descente jusqu'au carrefour de la route du Sauze du Lac à pleine vitesse.
Me voici entrain de traverser le pont au bout du Lac, les sédiments déposés par l'Ubaye y sont bien visible, le niveau est très bas, j'aperçois des vestiges de l'ancien village engloutie lors du remplissage de la vallée après la construction du barrage, le vieux cimetière sur la gauche, et je m'approche du tunnel qu'il faut traverser dans la nuit noir, une hantise ! Je m'arrête pour allumer mes feux, je les positionne en clignotant à l'arrière, je pense que cela se remarque mieux, en fixe devant, mais pour la forme, cela ne sert à rien, trop faible ! J'essai de m'habituer à la pénombre quelques minutes à l'entrée, mais c'est vraiment stressant ce passage ! Je roule maintenant vers la montée du Sauze, que je connais et que j'appréhende aussi un peu au vu de la distance déjà parcouru, à tord ma fois, ça passe tout seul, est-ce le fait que j'adore cet endroit, je ne sais, mais c'est une montée raide en lacets, presque un petit col au revêtement routier impeccable, j'ai envie de m'arrêter à chaque épingle tant la vue y ai belle et différente à chaque fois ! L'entrée du village est remarquablement fleurie avec de nombreuses jardinières d'où débordent de beaux géraniums aux multiples couleurs, superbe ! Ce village est un endroit que j'apprécie pour son calme reposant, sa beauté enchanteresque, et son resto/bistro de village; je regarde ma montre et vu l'heure positive, je décide de m'y arrêter boire une petite mousse salvatrice.
- Bonjour Monsieur-Dame
- Bonjour courageux cycliste, combien de KM ?
- Je suis parti d'Embrun ce matin, passé par là, puis là, etc ...une fois rentré, cela fera 120 km
- Bin " vin'diou ", faut l'faire me répond la patronne !
- Qué vous buvez ?
- Une bonne bière brune avec 3 sucres ! ( un vieux " truc " de compétiteurs pour un " coup de fouet " )
- Pas de brune me dit t'elle, et puis façon Lio: Faut pas prendre les brunes pour des prunes ! ! !
- Oh là, c'est qu'elle a de l'aplomb la p'tite dame ! N'ayant pas ma langue dans ma poche, je lui rétorque : Mais je ne vous prend pas pour une prune, d'ailleurs, vous êtes blonde !
- Oui blonde, mais pas c.... ! Bière bière blanche ou 1664 !
- Je coupe court à une conversation atypique qui pourrait bien partir en vrille ! Server moi une 1664 svp
Je déguste lentement ce breuvage salvateur, mais ne m'éternise pas, je reprend la route pour arriver à un lieu que je connais: les Demoiselles Coiffées, au lieu du tourisme de la région. Des colonnes de pierre coiffées d'un chapeau, comme taillées, sculptées par le vent ou je ne sais quoi, mais vraiment originales; clic-clac, c'est dans la boîte. Me voici arrivé dans la partie la plus délicate de ce périple, le retour par la grande route entre Savines le Lac et Embrun, il faut être attentif et prudent, ne pas s'écarter de sa ligne tant passe de voitures, de camions et autres bus ! Savines le Lac, voilà une autre bourgade que j'aime bien, super propre, très bien fleurie et bien sur, une magnifique vue sur le lac, mais aussi sur les montagnes qui sont toutes proches et qui offre un spectacle permanent. Me voici à l'entrée d'Embrun, mais peu de temps avant, je suis passé devant le village de Crots et le souvenir d'une belle soirée entre cyberpotes au resto me revient en mémoire, bon moment de convivialité par excellence ! Encore un petit effort pour la grimpette à l'entrée d' Embrun et s'en sera terminé. Mes pensées vont vers CHristine et Robert, ma moitié qui m'a accompagné tout au long de la journée, et à Robert que je remercie de m'avoir parlé avec tant de passion du Tour du Las, le Tour à Robert, merci mon ami pour cette belle ballade que je n'aurais surement point découvert seul !