Un CR de plus !
La Jean-François Bernard à Corbigny, 164 km pour 2000 m de D+.
Le ciel est parfaitement dégagé ce dimanche matin mais la température est très fraîche : 6°C à peine peu avant 08h00, lorsque je débute mon "échauffement". Je n'arriverai pas vraiment à me réchauffer d'ailleurs...
Sur la ligne de départ, ça va déjà beaucoup mieux, 9°C ! J'y retrouve avec grand plaisir un Arnaud Marty très concentré. Les copains de club Jean-Pierre et Sylvain sont également impatients de pouvoir s'amuser sur cette belle cyclo qui nous emmène dans le Parc Naturel Régional du Morvan. La cascadeuse Bérengère, convalescente, ne peut pas prendre le départ mais nous fait le plaisir d'être là, prenant quelques belles photos.
Nous sommes une petite centaine à prendre le départ du grand parcours, c'est dans la lignée de l'édition précédente. Les 60 premiers kilomètres sont sans difficulté majeure, seulement la ch'tite bosse de Blismes au km 35, qui ne crée pas de sélection. Sur ce début de course, je serai pendant un bon moment plus en retrait que je ne l'aurais souhaité. Une ouverture se crée vers le 25ème km environ, ce qui me permet de remonter dans les 20-30 premiers, place que je garderai ensuite.
Au km 50, 10 bornes avant le début de la fameuse longue côte de Planchez, quelques attaques fusent. Je fais partie des contre-attaquants mais je me mets à le regretter presque aussitôt car l'effort est très violent. Heureusement pour moi, ça ne dure pas, mais du coup le peloton revient. Ca aura au moins servi à terminer l'échauffement !
Km 60, donc, les choses sérieuses sont censées commencer : Planchez. Il y avait eu un gros ménage lors des deux dernières éditions sur cette longue ascension de 15 km en paliers. En paliers car entrecoupées de quelques descentes et faux plats. La première partie ascensionnelle ne dure que 4 km, sur un très bon revêtement. Surprise, contrairement aux années passées, il n'y a pas ici de franche accélération dès le pied. Néanmoins le rythme imposé fait qu'un groupe d'une vingtaine seulement se détache, je parviens à en faire partie. Derrière, une grosse dizaine suit à courte distance. L'allure se calmant ensuite, c'est le regroupement et plus d'une trentaine d'unités se trouve aux avant-postes désormais.
Vers le km 85, le contournement du Lac des Settons sur des routes plus étroites et sinueuses occasionne quelques accélérations en tête qui finissent par créer des brèches. Beaucoup sont piégés dont Sylvain et Laulesp. Nous sommes une petite vingtaine maintenant dont les principaux leaders du Trophée de Bourgogne que sont Karlito, Pierre-Marc Lamontagne, Christophe Beaufils, Jean-Paul Buchillet... Le pote Yves Simon, autre globe-trotter des cyclos, est aussi là, cool !
Nous allons poursuivre comme ça à bonne allure jusque vers le km 100, peu avant le Saut de Gouloux. A mon grand étonnement, je vois alors revenir Laulesp de derrière avec quelques gars. Waouh !

Un grand coup de chapeau pour ce retour parce que ça ne traînait pas devant ! La côte de Gouloux s'amorce peu après. Je sais qu'ici, il me sera très difficile de garder les roues des premiers, je m'attends à souffrir. Par deux fois, je suis à la limite de la rupture, prenant malgré moi le rythme de gars en début de perdition. Mais je tiens, in extremis, en bouchant un dernier trou comme un mort de faim. Près de la moitié du groupe initial saute, dont Laulesp, Pierre-Marc et Yves. Nous voilà désormais 12.
Il me semblait qu'il y avait une poignée d'échappés en tête depuis un certain temps. Cela m'est confirmé par Christophe Beaufils qui m'informe que Patrick Chavet-Bellot, son coéquipier, concurrent principal de Karlito pour le Trophée, est devant. Je pense alors à 2 coureurs mais ils sont en réalité 4 : Patrick, 2 gars du SCO Dijon et le futur vainqueur Nicolas Schurtz, des Douanes. Patrick et Geoffroy Febvay, l'un des 2 SCO, sont repris sur les pentes de la dernière grosse difficulté, la belle et surprenante ascension de Plainefas, vers le km 135.
Là encore, je m'attends à souffrir. C'est ici que j'avais définitivement été lâché du groupe de tête l'année passée. Cette année, on retrouve encore les mêmes : Karlito, Christophe, Patrick, Xavier Joly, Jean-Baptiste Monnerie du Versailles Sportif, les années se suivent et se ressemblent ! Bien mal parti à l'entame de la côte, peu après Brassy, je me refais la cerise entre-temps et trouve encore le moyen de tenir jusqu'en haut. Mais que les derniers mètres sont difficiles !

Christophe Beaufils me file un p'tit coup de main bienvenu en se faisant légèrement décrocher pour m'aider à boucher quelques mètres. 5 d'entre nous sont encore passés à la trappe, dont Geoffroy, Xavier et Jean-Baptiste.
Nous sommes maintenant 9, à la poursuite, si l'on peut dire, des 2 hommes de tête. Il n'y a plus de grosse difficulté désormais sur les 25 derniers kilomètres, seulement une ch'tite côte à 8 bornes de l'arrivée. Sous l'impulsion de Christophe, notre groupe finit par se scinder en 2 après Lormes : 4 prennent le large, je me retrouve avec les 4 autres, dont Karlito. Des débuts de crampes et une grande lassitude auront finalement raison de moi dans la dernière bosse. Incapable de suivre le rythme de mes 4 compagnons, je finis le parcours en solo comme lors de la précédente édition.
Résultat, une 11ème place très satisfaisante au scratch, 5ème dans la caté d'âge, qui m'assure définitivement une place sur le podium du Trophée de Bourgogne (ce sera vraisemblablement la 3ème).
