Aller, j' y vais ( à Dieppe, pas à Givet dans les Ardennes
), de mon petit CR pour ce BRM 300.
Samedi, je prépare le sac dit de " sport " ou de voyage ", de sport, assurément, de voyage, ça, c'est une autre façon de voir les choses ! ! !
13h30, après le repas de midi, sachant que nous allons partir vers 1h00 du mat et que par conséquence la nuit sera courte, je tente ( pas une canadienne ! Hi ! Hi ! ) une petite sortie canapé en espérant trouver rapidement le sommeil pour une petite sieste. Alors qu'habituellement cela se fait sans aucun problème, là, bizarrement, " que couic ", pas moyen de fermer l'œil ! Serais-je inquiet du plat de " résistance " qui m'attend cette nuit ? C'est pas banal du tout ça, je sens en pleine confiance, en pleine forme, bon, tant pis pour la sieste ! Soudain, je me dis que tout ça, c'est de la faute à
Tad ! Oui oui, de Tad qui a semé le doute dans mon esprit avec sa remarque sur mes roues Eaeston 90 ! Je reviens auprès de ma fidèle monture et me pose et repose la même question: Dois-je conserver mes roues Eaeston équipées des nouveaux pneus Mavic, le Mavic SSC à l'avant, gonflé à 7 bars et le Mavic Yksion Pro à l'arrière, gonflé à 7,5 bars, les 2 en 25 ? ( de mécano chez Shimano ", je deviens "testeur " chez Mavic, mais chut, il faut pas que cela se sache !
) Ou alors, dois-je équiper mes roues Mavic SSC avec des pneus Corsa Evo Pavé en 24 ? Au bout d'un certain temps de réflexion, je décide de rester sur mon 1er choix et bien m'en a pris, aucuns soucis, sur routes sèchent, comme sur routes gorgées d'eau, comme sur la tenue de route.
Arrive le soir, 19h00, je passe à table et consomme une bonne " portion " de jambon-pâtes " cuitent al dente ", comme depuis 3 jours, je pense que le plein de " glycogène " est ainsi fait .
20h30, au pieux, là, c'est sur, je vais dormir jusque minuit ! Comme chaque soir, depuis que je suis seul, j'avale un 1/2 Stilnox et 1/4 d'heure plus tard, plus de son plus d'image, je DORS ! Et bien là, impossible de " fermer l'œil " ! Punaise, mais c'est pas possible ça ! Et à force de tourner et ra-tourner, je pars en pensées négatives.......minuit, la sonnerie du réveil retentie et comme j'avais lu peu de temps auparavant 23h30, l'assoupissement n'a pas été très long !
1h00 du mat, mon pote arrive avec son vieux fourgon Ford, le quartier sera surement au courant de son arrivée !
Je charge le bike et le sac est nous voilà sur la route de Dieppe; inscriptions et nous nous dépêchons de rattraper un groupe d'une quinzaine de cyclos partis quelques minutes avant nous, se sera chose faite au bout de quelques km, c'est préférable de rouler " groupir " au cœur de la nuit. Nous roulons " tranquille " sous la conduite d'un " jeune vieux beau " qui se sent tout " guilleret " du fait de la présence de 2 cyclosportives ! " chasser le naturel, il revient au galop ", et s'il possède une vrai " randonneuse ", superbe part ailleurs, roue Av " dynamo ", garde-boue, rétros au guidon, pédales plates à cran, il a oublié l'essentiel à mes yeux: le casque ! mais c'est vrai que sa longue chevelure " dorée " n'aurait pas pu " flotter " au vent ! ! ! Roulé de nuit sans casque me parait tout à fait inconscient !
Ma lampe " Leysines " que j'utilise pour la première fois me donne entière satisfaction, je l'ai réglé sur éclairage moyen, vu le nombre de cyclos " tous feux allumés " ! La puissante torche fixée sur mon casque va me servir à regarder de temps à autre, soit les panneaux routiers qui indiquent les itinéraires à emprunter, soit mon compteur, et là, je m'aperçois que nous ne roulons qu'à un petit 23 de moyenne, c'est relativement lent, aussi, je décide de passer.......devant le " fantaisiste " de service, j'imprime une allure un peu plus soutenue, me retourne et tout le monde est à.....100 ml, je me relève, attend, que groupe me rattrape, le beau " Papy " en tête, que personne n'ose semble t'il doublé, et là, il m'apostrophe:
- Tu aimes bien doubler tout le monde toi ! ! !
- Ce n'est pas que j'aime bien doubler tout le monde, je souhaite pas spécialement relayer, mais j'aime aider ceux qui roulent devant !
- J'ai pas besoin !
Je ne relève pas, d'autant que j'ai, disons une appréciation personnelle de l'individu !, " je rentre dans le rang " ( et comme aurait dit Coluche: On est pas là pour s'engueuler, on est là juste pour rouler ! ), mais à un moment ou à un autre, il va savoir de " quel bois je me chauffe ! ". J'adore l'amitié, la camaraderie, l'échange en roulant, mais je déteste les " connards " de son espèce !
Arrive notre 1er contrôle à Buchy, 4h00 du mat, km 46, pas de commerce ouvert bien sur, j'ai " oublié " la fameuse carte postale que tu postes ayant auparavant indiqué le km, l'heure de passage et qui fait foi; une cyclote propose gentiment d'inscrire sur la sienne le nom des étourdis ! J 'en profite pour lui posé discrètement cette question:
- C'est qui se mec là ? ( le p'tit blondinet )
- Pour toute réponse: c'est un con ! Ok, je ne me suis donc pas " gourré " !
Nous reprenons la route, toujours très " tranquille ", et là, au bout d'un moment, je fais fi du caractère ténébreux du " beau " et roule devant, ce n'est quand même pas ce genre de personnage qui va imposer ou dicter sa loi non ! et puis, j'aime bien être devant, c'est un " confort " personnel !
Nous arrivons ainsi au second " pointage " à Pont de l'Arche vers 6h15 ( je crois !), au km 94; nous trouvons une boulangerie ouverte, achetons une viennoiserie et faisons tamponner notre carte de route et là,
oh stupeur, que vois-je: le mec entrain de fumer, oui oui, fumer une cigarette mal roulée ( es-ce un pétard ? )
Nous avons parcouru les 96 premiers km dans la vallée, sans la moindre côte, nous avons " mangé notre pain blanc ", maintenant, les choses sérieuses arrivent ! Le groupe repart, je repasse devant, imprime, sciemment je l'avoue, un bon rythme, la sélection " naturelle " ( oh que je suis vilain ! ) s'opère d'elle même et nous retrouvons à 9 cyclos ensemble au sommet d'une bosse, nous nous concertons et décidons de continuer, de ne pas attendre. Une belle partie de manivelle commence alors, et nous atteignons le 3éme contrôle, km 145, halte dans un café, nous dégustons vite fait un p'tit café , faisons le plein des bidons et avec mon pote, nous repartons, jugeant que le groupe passe beaucoup de temps à chaque contrôle, ce qui fait qu'à chaque fois, ce n'est pas la perte de temps qui nous ennuie, mais nous repartons à froid après une coupure trop longue, et ça, nous, on n'aime pas !
Une grosse bosse nous attend à la sortie du village, monté aisément, puis de très longues lignes droites s'offrent à nous et comme nous avons " récupéré " le vent de dos, nous nous " envoyons " de bons gros relais à 35/40 km/h, le reste du groupe ( des costauds de 35 à 55 ans environs, je faisais office de vétérans dedans ! ) nous rattrapera au bout d'un bon moment, tout exténué par leur effort pour " rentrer ", et au passage, l'un d' eux me demande mon âge: 67 ! Bein punaise, j'espère que je roulerai comme toi quand j'aurai ton âge ! ça me flatte, c'est gentil lui dis-je, et roule " ma poule " ! Tout à droite depuis un moment, sensation euphorisante d'être bien ! sensation grisante dans une belle et longue descente, devant bien sur pour me faire plaisir !, et nous voici arrivé au 4ème contrôle, à Routot vers les 12h00,km 200, 2/3 de fait, mais le temps se montre " menaçant, à ce moment là, nous ne savions pas encore ce qui nous attendait !
Arrêt de l'ensemble du groupe dans une boulangerie-pâtisserie, achat de casse-croûte et autres pâtisserie pour " requinquer " les forçats de la route et pointage de nos cartes de contrôle, sauf que tête en l'air, j'ai oublié et que je m'en suis aperçu au contrôle suivant, soit à 55 bornes de là ! Je vais envoyer un mail à l'organisateur pour lui expliquer et sa réponse est super: pas de problème pour confirmation, j'étais ce midi à Routot et je vous ai vu à la boulangerie ! Je suis ( agréablement ) surpris, mais Routot est quand même à 100 bornes de Dieppe ! Avons nous été " espionné " tout le long !
Nous " précipitons " un peu le départ afin de repartir tous ensemble et arrêt quelques km plus loin: la pluie vient de faire son apparition et ne nous quittera plus, nous enfilons les impers ! Nous avons effectué les 100 derniers km sous des trombes d'eau, parfois un véritable déluge qui faisait que nous roulions dans des mini-torrents dans les petites routes de campagne ! Et de me souvenir de la météo passée et de celle prévue pour le lendemain Lundi: grand beau ! Pfffff ! A vous dégoûter d'être sur un vélo ! La montée du Pont de Brotonne, puis d'une nouvelle " belle " côte 5 bornes plus loin sera difficile, aïe, ça coince, une belle crampe dans l'aine gauche me rappelle le judicieux conseil de Denis: une gorgée toutes les 15 mn, je n'ai pas respecté alors que je le fais scrupuleusement depuis 2 ans maintenant, la sanction est sans appel: je vais la trainer + ou - pendant le reste du parcours, soit 80 bornes !
Je m'accroche aux roues avec l'énergie du désespoir, faut pas abdiquer, tenir encore et encore, une crampe ce n'est rien ! ça roule encore fort, je reste sagement derrière me refaire " la cerise ", mes pensées vont vers l'infini, tout là-haut....., merci de m'aider " p'tite mère courage ", elle en a tellement eu ! J'y puise mes forces.
Nous voici arrivés au dernier contrôle, à Cany-Barville, niché au cœur de la vallée de la Durdent et pour bien connaitre le coin, je sais ce qui nous attend pour remonter sur le plateau en direction de Dieppe, une " patate " mes aïeux ! Je prends les devants, pointe et monte là-haut à mon train, je suis rejoins au sommet par mon pote ( une bête à rouler qui me doit 12 printemps ! ) et 3 autres membres du groupe de 9; petit arrêt " pipi ", nous patientons 2/3 minutes, personnes, il tombe des " cordes ", aussi, nous décidons de repartir nous disant: se sont des costauds, ils vont revenir ! Et bien, nous ne les avons jamais revus ! ! ! Pressés de nous mettre " au sec ", nous avons roulé bon train, ce qui engendra une question de mon pote: comment fais-tu pour rouler aussi fort, alors que tu étais dans " le dur " dans les 2/3 côtes que nous venons de passer ? C'est bien revenu lui dis-je, et puis, j'en ai marre de cette flotte ! ! ! Je me concentre sur la fin du parcours pour en connaitre la " consistance ", 3/4 bosses, courtes, mais bien " pentues ", reste plus que - de 50 pitons, ça va le faire !
Nous voici arrivés à Dieppe sous les regards très " étonnés " des promeneurs du Dimanche, bien à l'abri dans leur " automobile " et qui ont probablement du nous traité de " cinglés " ! Je suis transi de froid, mon guidon tremble tout seul, une seule envie: vite me changer, être sec et ressentir la chaleur du moteur afin de vite nous réchauffer ! Nous remplissons la dernière case de notre carte et la déposons dans une boîte aux lettres de la Mairie réservée pour ce brevet BRM 300.
La journée cyclo-pluvio-marathonienne vient de se terminée et c'est " tant mieux ", place désormais au 400 dans 3 semaines !
( j'ai été un petit peu long, je vous prie, amis cyberpotes de bien vouloir m'en excuser ! )
@cyberpotes+ !
