Zingaro, "Zalacas" et le théâtre équestre...
Posté : 24 janv. 2013, 11:53
Vendredi soir, nous avions ma compagne et moi réservés pour la reprise du spectacle de Zingaro (la troupe de Bartabas) "Zalacas", c'était en fait, son Noël (et un peu le mien) car elle avait très envie de voir ce spectacle depuis sa création il y a presque 2 ans...
Lorsque nous sommes partis, il neigeait depuis la fin d'après-midi et la poudreuse avait recouvert Paris.
Nous prîmes comme prévu, le tramway, nouveau trajet absolument extraordinaire pour faire le tour de Paris par ses portes, nous laissant ainsi profiter du spectacle absolument somptueux des flocons étoilés qui se déposent avec grâce sur les toits gris de la capitale.
Les automobilistes ne sont pas dans cette contemplation, mais mal leur en a pris de prendre la voiture alors qu'on leur à répéter le contraire depuis deux jours !...
Nous arrivâmes à Portes d'Aubervilliers et nous décidâmes de marcher dans la neige jusqu'au Fort, pour finalement y renoncer, car celui-ci e trouve assez loin de l'arrêt du tramway.
Non sans mal et sans bonne rigolade, nous rejoignons alors le métro le plus proche pour nous arrêter une station (longue) plus loin à Fort d'Aubervilliers.
Le spectacle est entier à la sortie de la bouche béante, le Fort est là, et le toit du cirque de Zingaro se dresse en bois recouvert de blanc feutre coton.
Nous avançons en ligne (avec d'autres futurs spectateurs)... Toutes les conversations sont chuchotées car la neige rend silencieuse la rue.
Nous sommes accueillis très simplement sur une passerelle en bois déneigée parfaitement et la personne nous explique que nous devons attendre qu'on nous appelle dans le restaurant de la troupe. Nous suivons donc ses recommandations et pénétrons dans une grande salle superbement décorées, laissant sa charpente haute et ronde nous abrités le temps de l'appel, face à l'immense porte. Des tables simples sont en quinconces et des gens s'y restaurent, soupes, bières, de la simplicité et une ambiance chaleureuse y règnent en maître.
Puis une annonce est faite, nous expliquant que les portes vont s'ouvrir et que nous devons nous diriger sur la droite selon notre escalier. (Nous avons les places 4 et 6, à l'escalier 7).
Ménageant l'effet, les portes s'ouvrent sur la cour du Fort complètement enneigée et le "cirque" est là, avec son grand escalier. Nous traversons doucement la cours et montons les escaliers tandis qu'à son haut un "Monsieur Loyal" très spécial joue d'un orgue de barbarie en fredonnant les consignes de direction... C'est de la signalétique sonore d'une jolie poésie et très décalée que l'on trouve à notre goût.
Nous nous avançons à droite comme recommandés et passons au-dessus des boxes d'écurie. L'odeur est très particulière, pas du tout désagréable. Du foin, du sable chaud, une odeur de bois et d'épices... Nous sommes plongés dans l'ambiance. Nous tournons comme nous y invite une piste au-dessus des gradins et une jolie "placeuse" nous indiquent nos places sur des bancs en bois avec coussins fins. Elle en profite pour nous rappeler qu'ici les portables sont éteints et que les photos, vidéos sont strictement interdits. Je passerai sur l'incivilité des gens qui pendant les 30 minutes d'avant spectacles ne respectent pas les consignes et qui se font systématiquement reprendre par les gens du staff ! Décidément, on ne doit pas faire partie de la même planète...
La piste est petite. Nous sommes en fait au deuxième rang, très proche de l'entrée. Tout autour des gradins une piste circulaire est "habillée" de rideaux en dentelle dont la matière est indéfinissable. Nous éteignons nos portables et je fais la remarque à ma compagne que les images sont à fixées dans notre mémoire et que l'intensité des instants n'en sera que plus forte. Nous sourions, et avons quelques frissons au moment où la lumière s'éteint.
L'annonce est claire, le spectacle va commencer : "éteignez vos blaireauphones, pas de photos, et ne bougez pas brusquement au premier rang, même si vous vous en prenez plein la tronche !"...
Puis dans l'obscurité, seule la piste du haut s'éclaire et une ronde de chevaux au galop, tournent accompagnés de percussionnistes mexicains. L'effet est juste à tomber pare terre... Quand les chevaux disparaissent c'est la piste qui est éclairée et les deux musiciens-danseurs exécutent une chorégraphie qui permet de raccompagner les dindons immenses qui étaient couchés. Un cheval noir monté d'une créature macabre danse aussi et l'ensemble fait de l'ouverture du spectacle une féérie prometteuse.
Commence alors, une succession de scènes, dont le cheval est le centre, et dont les personnages se jouent de la mort. Nous sommes au Mexique, et toute l'imagerie qui permet de se rire de la fatalité commune à tous est utilisée dans un bal trépignant et tourbillonnant. Pas d'esbrouffe, pas de choses complètement folles, dangereuses.... Non !
Ici, c'est le cheval qu'on aime qui se met en scène, complice de l'homme qui sont tous masqués... Impossible de distinguer l'homme de la femme, sauf lorsque la cavalière est en robe et encore !
Squelettes (Zalacas), zombie, fée démoniaque, chorégraphient, volent, dansent, bougent, véritablement et constamment tenus en respect par le cheval !
La vie est toujours là, même si la mort rôde, si elle notre fin, elle le sera dans un bal affolant et joyeux...
Le spectacle alterne l'homme et le cheval, les chevaux en haut des pistes, et des chorégraphies traditionnelles mexicaines d'une rare grâce sous des percussions hypnotiques et festives.
1 heure 45, de force, de calme, de poésie et de moments complètement suspendu dans le temps, dans les airs, au-dessus du sable de la piste, suspendu à cru, accroché aux crinières somptueusement coiffées des chevaux.
Ce n'est pas un spectacle spectaculaire, c'est notre regard et nos émotions qui le deviennent... Sidération, chair de poule, et rire lorsque deux des musiciens s'échangent des mots sur la mort, inventions de syllabes mi-français mi-espagnol, engendrant une confusion absurde pour mieux nous étreindre pour un final où les chevaux virevoltent et tournent pour dire au revoir !
Il s'agit bien d'un théâtre equestre, le qualificatif prend vraiment tous son sens, lorsque un peu auparavant le salut des artistes démasqués, un cheval seul, blanc, immaculé, est lancé au galop, tout autour, au-dessus de la piste, comme si il créait un tourbillon céleste pour nous y emmener tous. Et c'est bien ce qu'il réussi à faire après sa disparition, car ma compagne et moi, nous nous regardons les larmes aux yeux, aussi émus qu'ahuris !
Lorsque tout est fini, et que la lumière se rallume, nous allons fouler la piste du haut, dans les pas des chevaux et rejoignons la cour sous la neige qui tombe encore en gros flocons (il y a au moins 20 cm de neige) pour passer un instant hors du temps autour d'un feu immense, St Jean improvisé dans le Fort, au Portes de Paris la Blanche !
Nous avons beaucoup de mal à reprendre le fil... Nous en parlons, nous dormons calfeutré dans un rêve commun, trottinant et galopant à toute allure, jusqu'au lendemain matin, où sourires aux lèvres, nous ne voulons pas nous réveiller, comme pour singer une " petite mort " et en rire, encore et encore...
Lorsque nous sommes partis, il neigeait depuis la fin d'après-midi et la poudreuse avait recouvert Paris.
Nous prîmes comme prévu, le tramway, nouveau trajet absolument extraordinaire pour faire le tour de Paris par ses portes, nous laissant ainsi profiter du spectacle absolument somptueux des flocons étoilés qui se déposent avec grâce sur les toits gris de la capitale.
Les automobilistes ne sont pas dans cette contemplation, mais mal leur en a pris de prendre la voiture alors qu'on leur à répéter le contraire depuis deux jours !...
Nous arrivâmes à Portes d'Aubervilliers et nous décidâmes de marcher dans la neige jusqu'au Fort, pour finalement y renoncer, car celui-ci e trouve assez loin de l'arrêt du tramway.
Non sans mal et sans bonne rigolade, nous rejoignons alors le métro le plus proche pour nous arrêter une station (longue) plus loin à Fort d'Aubervilliers.
Le spectacle est entier à la sortie de la bouche béante, le Fort est là, et le toit du cirque de Zingaro se dresse en bois recouvert de blanc feutre coton.
Nous avançons en ligne (avec d'autres futurs spectateurs)... Toutes les conversations sont chuchotées car la neige rend silencieuse la rue.
Nous sommes accueillis très simplement sur une passerelle en bois déneigée parfaitement et la personne nous explique que nous devons attendre qu'on nous appelle dans le restaurant de la troupe. Nous suivons donc ses recommandations et pénétrons dans une grande salle superbement décorées, laissant sa charpente haute et ronde nous abrités le temps de l'appel, face à l'immense porte. Des tables simples sont en quinconces et des gens s'y restaurent, soupes, bières, de la simplicité et une ambiance chaleureuse y règnent en maître.
Puis une annonce est faite, nous expliquant que les portes vont s'ouvrir et que nous devons nous diriger sur la droite selon notre escalier. (Nous avons les places 4 et 6, à l'escalier 7).
Ménageant l'effet, les portes s'ouvrent sur la cour du Fort complètement enneigée et le "cirque" est là, avec son grand escalier. Nous traversons doucement la cours et montons les escaliers tandis qu'à son haut un "Monsieur Loyal" très spécial joue d'un orgue de barbarie en fredonnant les consignes de direction... C'est de la signalétique sonore d'une jolie poésie et très décalée que l'on trouve à notre goût.
Nous nous avançons à droite comme recommandés et passons au-dessus des boxes d'écurie. L'odeur est très particulière, pas du tout désagréable. Du foin, du sable chaud, une odeur de bois et d'épices... Nous sommes plongés dans l'ambiance. Nous tournons comme nous y invite une piste au-dessus des gradins et une jolie "placeuse" nous indiquent nos places sur des bancs en bois avec coussins fins. Elle en profite pour nous rappeler qu'ici les portables sont éteints et que les photos, vidéos sont strictement interdits. Je passerai sur l'incivilité des gens qui pendant les 30 minutes d'avant spectacles ne respectent pas les consignes et qui se font systématiquement reprendre par les gens du staff ! Décidément, on ne doit pas faire partie de la même planète...
La piste est petite. Nous sommes en fait au deuxième rang, très proche de l'entrée. Tout autour des gradins une piste circulaire est "habillée" de rideaux en dentelle dont la matière est indéfinissable. Nous éteignons nos portables et je fais la remarque à ma compagne que les images sont à fixées dans notre mémoire et que l'intensité des instants n'en sera que plus forte. Nous sourions, et avons quelques frissons au moment où la lumière s'éteint.
L'annonce est claire, le spectacle va commencer : "éteignez vos blaireauphones, pas de photos, et ne bougez pas brusquement au premier rang, même si vous vous en prenez plein la tronche !"...
Puis dans l'obscurité, seule la piste du haut s'éclaire et une ronde de chevaux au galop, tournent accompagnés de percussionnistes mexicains. L'effet est juste à tomber pare terre... Quand les chevaux disparaissent c'est la piste qui est éclairée et les deux musiciens-danseurs exécutent une chorégraphie qui permet de raccompagner les dindons immenses qui étaient couchés. Un cheval noir monté d'une créature macabre danse aussi et l'ensemble fait de l'ouverture du spectacle une féérie prometteuse.
Commence alors, une succession de scènes, dont le cheval est le centre, et dont les personnages se jouent de la mort. Nous sommes au Mexique, et toute l'imagerie qui permet de se rire de la fatalité commune à tous est utilisée dans un bal trépignant et tourbillonnant. Pas d'esbrouffe, pas de choses complètement folles, dangereuses.... Non !
Ici, c'est le cheval qu'on aime qui se met en scène, complice de l'homme qui sont tous masqués... Impossible de distinguer l'homme de la femme, sauf lorsque la cavalière est en robe et encore !
Squelettes (Zalacas), zombie, fée démoniaque, chorégraphient, volent, dansent, bougent, véritablement et constamment tenus en respect par le cheval !
La vie est toujours là, même si la mort rôde, si elle notre fin, elle le sera dans un bal affolant et joyeux...
Le spectacle alterne l'homme et le cheval, les chevaux en haut des pistes, et des chorégraphies traditionnelles mexicaines d'une rare grâce sous des percussions hypnotiques et festives.
1 heure 45, de force, de calme, de poésie et de moments complètement suspendu dans le temps, dans les airs, au-dessus du sable de la piste, suspendu à cru, accroché aux crinières somptueusement coiffées des chevaux.
Ce n'est pas un spectacle spectaculaire, c'est notre regard et nos émotions qui le deviennent... Sidération, chair de poule, et rire lorsque deux des musiciens s'échangent des mots sur la mort, inventions de syllabes mi-français mi-espagnol, engendrant une confusion absurde pour mieux nous étreindre pour un final où les chevaux virevoltent et tournent pour dire au revoir !
Il s'agit bien d'un théâtre equestre, le qualificatif prend vraiment tous son sens, lorsque un peu auparavant le salut des artistes démasqués, un cheval seul, blanc, immaculé, est lancé au galop, tout autour, au-dessus de la piste, comme si il créait un tourbillon céleste pour nous y emmener tous. Et c'est bien ce qu'il réussi à faire après sa disparition, car ma compagne et moi, nous nous regardons les larmes aux yeux, aussi émus qu'ahuris !
Lorsque tout est fini, et que la lumière se rallume, nous allons fouler la piste du haut, dans les pas des chevaux et rejoignons la cour sous la neige qui tombe encore en gros flocons (il y a au moins 20 cm de neige) pour passer un instant hors du temps autour d'un feu immense, St Jean improvisé dans le Fort, au Portes de Paris la Blanche !
Nous avons beaucoup de mal à reprendre le fil... Nous en parlons, nous dormons calfeutré dans un rêve commun, trottinant et galopant à toute allure, jusqu'au lendemain matin, où sourires aux lèvres, nous ne voulons pas nous réveiller, comme pour singer une " petite mort " et en rire, encore et encore...