Réflexions pour un jour de pluie ...
Posté : 15 août 2014, 10:59
Ma très chère Lorraine est grise ; elle pourrait resplendir sous un soleil de plomb car nous sommes au coeur de l'été ... mais le temps a parfois le coeur triste !
Je viens de tomber, par le plus pur des hasards, sur une citation de Jean-Jacques Rousseau à laquelle j'ai adhéré, au temps des culottes courtes, des idées de mêmes dimensions et de la foi inébranlable dans la certitude que j'allais changer le monde.
"Le premier qui, ayant enclos un terrain s'avisa de dire : ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile.
Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misères et d'horreurs ,n'eût point épargné au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou comblant le fossé eut crié à ses semblables :
- Gardez-vous d'écouter cet imposteur ; vous êtes perdus si vous oubliez que les fruits sont à tous et que la terre n'est à personne."
Depuis ces temps lointains du lycée où j'usais mes fonds de culotte, il a coulé beaucoup d'eau sous les ponts. Oublieux de mes options philosophiques initiales aussi profondes qu'utopiques, j'ai enclos des terrains et creusé des fossés pour entrer à deux pieds dans la société dite civile et m'établir dans le cadre social général et confortable qu'elle offre ...
Je m'estime bien volé lorsqu'errant dans ses parages, des chemineaux loqueteux récoltent "mes" pommes ou gaulent "mes" noix dans "mon" verger. Et pourtant, il est bien vrai que l'essentiel de l'oeuvre de fructification n'est pas mon travail mais celui du soleil, de la pluie, des minéraux précieux du sol, des abeilles ... et que je dois être content s''il m'en reste un peu !
Lorsque, rendu invalide pendant presque un an à la suite de problèmes de santé, je regardais tous ces outils aratoires accumulés dans mon appentis de jardin, je me suis bien fait cette réflexion que rien de tout cela ne m'appartenait et que bientôt, partant au milieu de la fête, je n'emporterai rien.
Poussière, tu n'es que poussière, toi qui te penses le centre du monde !
Je viens de tomber, par le plus pur des hasards, sur une citation de Jean-Jacques Rousseau à laquelle j'ai adhéré, au temps des culottes courtes, des idées de mêmes dimensions et de la foi inébranlable dans la certitude que j'allais changer le monde.
"Le premier qui, ayant enclos un terrain s'avisa de dire : ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile.
Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misères et d'horreurs ,n'eût point épargné au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou comblant le fossé eut crié à ses semblables :
- Gardez-vous d'écouter cet imposteur ; vous êtes perdus si vous oubliez que les fruits sont à tous et que la terre n'est à personne."
Depuis ces temps lointains du lycée où j'usais mes fonds de culotte, il a coulé beaucoup d'eau sous les ponts. Oublieux de mes options philosophiques initiales aussi profondes qu'utopiques, j'ai enclos des terrains et creusé des fossés pour entrer à deux pieds dans la société dite civile et m'établir dans le cadre social général et confortable qu'elle offre ...
Je m'estime bien volé lorsqu'errant dans ses parages, des chemineaux loqueteux récoltent "mes" pommes ou gaulent "mes" noix dans "mon" verger. Et pourtant, il est bien vrai que l'essentiel de l'oeuvre de fructification n'est pas mon travail mais celui du soleil, de la pluie, des minéraux précieux du sol, des abeilles ... et que je dois être content s''il m'en reste un peu !
Lorsque, rendu invalide pendant presque un an à la suite de problèmes de santé, je regardais tous ces outils aratoires accumulés dans mon appentis de jardin, je me suis bien fait cette réflexion que rien de tout cela ne m'appartenait et que bientôt, partant au milieu de la fête, je n'emporterai rien.
Poussière, tu n'es que poussière, toi qui te penses le centre du monde !