Voyage à Cluny (Saône et Loire)
Posté : 30 mai 2015, 08:18
Nous avons fait un beau voyage.
Nous avons fait un beau voyage, sous un ciel pur d'azur, un soleil sans voile, des températures estivales.
Nous avons fait un beau voyage, partagés entre le culturel et les vieux souvenirs, les plus anciens ont plus de soixante dix ans et remontent aux limbes de ma première enfance.
Nous avons fait un beau voyage, pour moi très partagé entre le bonheur de redécouvrir et la nostalgie, ce cruel constat des pages tournées, des endroits méconnaissables ... sentiment attristant de la cruelle marche du temps.
Premier arrêt à Tournus, petite ville posée au bord de la rivière Saône. J'y ai résidé chez mes grands parents quelques mois, sur les quais de la rivière, pendant la seconde guerre mondiale et dans ma mémoire enfantine s'est gravé une année dont je revois avec précision les chiffres au calendrier : 1943 ... Je me souviens avoir pêché l'ablette au déversoir des égoûts de la ville, vu cet hiver, il avait été rude, la débâcle des glaces sur le fleuve, comme sur une Volga occidentalisée. Et revu cette ville, bien plus tard, lorsque j'étais en vacances chez mon oncle et ma tante qui résidaient alors dans la proche Bresse louhannaise.
Peu de choses ont changé, ni la rivière que je voyais plus large, ni les quais de la Saône ombragés d'arbres centenaires, ni la superbe cathédrale romane dédiée à St Philibert.
Assis sur les murs centenaires qui endiguent les crues de la Saône, nous avons regardé couler un instant le flot dans sa marche éternelle vers la capitale des Gaules et le Rhône désormais tout proches.
Ce fut ensuite Cluny où ont vécu mes grands parents paternels. Là aussi, j'y ai vécu quelques mois pendant la guerre ; j'ai tout revu, la rue Joséphine Desbois, ruelle en forte pente où nous faisions, gamins, des barrages hydrauliques aux caniveaux, les jours de gros orages ; les gosses de l'époque n'avaient ni télé, ni jouets en plastique, ni tous ces jeux électroniques actuels : La nature seule offrait ses joies et distractions ! J'ai revu aussi le parc qui domine la ville, juste sur le haut de la rue Joséphine Desbois, le fameux "Fouetin" (orthographe incertaine). Ce parc me semblait immense ; je le vois plus petit aujourd'hui. Il est toujours bordé de ses tilleuls multi-centenaires et souvent creux qui nous servaient de cachette. J'ai revu le petit jardin de mon grand père, la maison familiale de la rue joséphine Desbois, les rues du vieux Cluny ou déguisés de blouses blanches ou grises selon "l'ancienneté du porteur) se baladent des centaines de "Gad'Zarts", garçons et filles, élèves de la grande école locale de la petite ville, qui amènent une animation de bon aloi ... et de me souvenir que mon père, en son temps, a été élève de cette prestigieuse école.
J'ai fait, dans le cadre de la volonté de me souvenir, le tour des cimetières, des maisons d'autrefois, des lieux où j'ai été enfant puis adolescent, de Cuisery à Huilly, des rives de la saône à celles de la plus modeste rivière Seille si bucolique. J'ai eu un énorme pincement au coeur en passant à Huilly devant la maison de mon oncle (tonton Henry, dans ce temps là). Cette superbe maison villageoise n'est plus qu'une ruine, entourée d'un fouillis végétal incontrôlé et d'arbres morts. Et de penser que cette maison, appelée par les gens du village "LE CHATEAU", est appelée à s'effondrer sous peu tant le bâtiment est laissé à l'abandon ...
Et j'ai gardé pour la fin, l'aspect culturel de notre voyage : La visite de l'abbaye de Cluny, un monument dont les restes sont l'incontournable document pour comprendre l'importance de ce centre autour duquel s'articule la vie des deux premiers siècles du millénaire qui vient à peine de trouver son terme, pour tout le monde chrétien occidental dont nous sommes héritiers.
Dans les années de l'immédiate après-guerre, (1947-1952), mon grand-père, retraité des haras de Cluny, avait obtenu le poste de guide des monuments de France pour commenter la visite des vestiges ce monument, mis à mal dans les années qui ont suivi la révolution de 1789 : L'abbaye avait été vendue à des marchands de pierres qui l'ont démantelée pour alimenter leur commerce !
Gamin en culottes courtes, j'ai accompagné des dizaines de fois mon aïeul et ses auditeurs dans un parcours d'une abbaye presque ruiniforme après le guerre. Je revois mon grand-père, à la fin de la visite, tendre sa casquette marqué du sigle M.H. (monuments historiques), aux fins de recueillir l'obole des visiteurs ; je me demande, d'ailleurs si ce n'était pas sa seule rémunération ... Souvent, il en extrayait pour moi une piécette afin que j'aille m'acheter une sucrerie ...
Aujourd'hui, tout a changé. Soixante dix années de fouilles, d'aménagements, de mises à jour, d'utilisations de moyens audio-visuels de dernière génération ont donné à cette visite une qualité de premier ordre.
De plus, nous avons visité l'abbaye avec une guide d'une indéniable qualité culturelle, claire, s'exprimant dans un langage de haut niveau ... un vrai régal.
Il me faut conclure car je sens lassé un éventuel lecteur : Une visite de Cluny et de sa région s'impose indéniablement à tous ceux et celles qui aiment l'histoire de notre beau pays.
Nous avons fait un beau voyage, sous un ciel pur d'azur, un soleil sans voile, des températures estivales.
Nous avons fait un beau voyage, partagés entre le culturel et les vieux souvenirs, les plus anciens ont plus de soixante dix ans et remontent aux limbes de ma première enfance.
Nous avons fait un beau voyage, pour moi très partagé entre le bonheur de redécouvrir et la nostalgie, ce cruel constat des pages tournées, des endroits méconnaissables ... sentiment attristant de la cruelle marche du temps.
Premier arrêt à Tournus, petite ville posée au bord de la rivière Saône. J'y ai résidé chez mes grands parents quelques mois, sur les quais de la rivière, pendant la seconde guerre mondiale et dans ma mémoire enfantine s'est gravé une année dont je revois avec précision les chiffres au calendrier : 1943 ... Je me souviens avoir pêché l'ablette au déversoir des égoûts de la ville, vu cet hiver, il avait été rude, la débâcle des glaces sur le fleuve, comme sur une Volga occidentalisée. Et revu cette ville, bien plus tard, lorsque j'étais en vacances chez mon oncle et ma tante qui résidaient alors dans la proche Bresse louhannaise.
Peu de choses ont changé, ni la rivière que je voyais plus large, ni les quais de la Saône ombragés d'arbres centenaires, ni la superbe cathédrale romane dédiée à St Philibert.
Assis sur les murs centenaires qui endiguent les crues de la Saône, nous avons regardé couler un instant le flot dans sa marche éternelle vers la capitale des Gaules et le Rhône désormais tout proches.
Ce fut ensuite Cluny où ont vécu mes grands parents paternels. Là aussi, j'y ai vécu quelques mois pendant la guerre ; j'ai tout revu, la rue Joséphine Desbois, ruelle en forte pente où nous faisions, gamins, des barrages hydrauliques aux caniveaux, les jours de gros orages ; les gosses de l'époque n'avaient ni télé, ni jouets en plastique, ni tous ces jeux électroniques actuels : La nature seule offrait ses joies et distractions ! J'ai revu aussi le parc qui domine la ville, juste sur le haut de la rue Joséphine Desbois, le fameux "Fouetin" (orthographe incertaine). Ce parc me semblait immense ; je le vois plus petit aujourd'hui. Il est toujours bordé de ses tilleuls multi-centenaires et souvent creux qui nous servaient de cachette. J'ai revu le petit jardin de mon grand père, la maison familiale de la rue joséphine Desbois, les rues du vieux Cluny ou déguisés de blouses blanches ou grises selon "l'ancienneté du porteur) se baladent des centaines de "Gad'Zarts", garçons et filles, élèves de la grande école locale de la petite ville, qui amènent une animation de bon aloi ... et de me souvenir que mon père, en son temps, a été élève de cette prestigieuse école.
J'ai fait, dans le cadre de la volonté de me souvenir, le tour des cimetières, des maisons d'autrefois, des lieux où j'ai été enfant puis adolescent, de Cuisery à Huilly, des rives de la saône à celles de la plus modeste rivière Seille si bucolique. J'ai eu un énorme pincement au coeur en passant à Huilly devant la maison de mon oncle (tonton Henry, dans ce temps là). Cette superbe maison villageoise n'est plus qu'une ruine, entourée d'un fouillis végétal incontrôlé et d'arbres morts. Et de penser que cette maison, appelée par les gens du village "LE CHATEAU", est appelée à s'effondrer sous peu tant le bâtiment est laissé à l'abandon ...
Et j'ai gardé pour la fin, l'aspect culturel de notre voyage : La visite de l'abbaye de Cluny, un monument dont les restes sont l'incontournable document pour comprendre l'importance de ce centre autour duquel s'articule la vie des deux premiers siècles du millénaire qui vient à peine de trouver son terme, pour tout le monde chrétien occidental dont nous sommes héritiers.
Dans les années de l'immédiate après-guerre, (1947-1952), mon grand-père, retraité des haras de Cluny, avait obtenu le poste de guide des monuments de France pour commenter la visite des vestiges ce monument, mis à mal dans les années qui ont suivi la révolution de 1789 : L'abbaye avait été vendue à des marchands de pierres qui l'ont démantelée pour alimenter leur commerce !
Gamin en culottes courtes, j'ai accompagné des dizaines de fois mon aïeul et ses auditeurs dans un parcours d'une abbaye presque ruiniforme après le guerre. Je revois mon grand-père, à la fin de la visite, tendre sa casquette marqué du sigle M.H. (monuments historiques), aux fins de recueillir l'obole des visiteurs ; je me demande, d'ailleurs si ce n'était pas sa seule rémunération ... Souvent, il en extrayait pour moi une piécette afin que j'aille m'acheter une sucrerie ...
Aujourd'hui, tout a changé. Soixante dix années de fouilles, d'aménagements, de mises à jour, d'utilisations de moyens audio-visuels de dernière génération ont donné à cette visite une qualité de premier ordre.
De plus, nous avons visité l'abbaye avec une guide d'une indéniable qualité culturelle, claire, s'exprimant dans un langage de haut niveau ... un vrai régal.
Il me faut conclure car je sens lassé un éventuel lecteur : Une visite de Cluny et de sa région s'impose indéniablement à tous ceux et celles qui aiment l'histoire de notre beau pays.