La forme d'une ville change plus vite ....
Posté : 25 avr. 2016, 08:15
Charles Baudelaire l'a constaté bien avant moi :
"La forme d'une ville change plus vite, hélas ! que le coeur d'un mortel ... "
Ce samedi pluvieux d'avril, mes anciens élèves m'avaient invité à un après-midi retrouvailles au village d'ARRY où nous avons une tranche de vie commune. Merci à vous, Joëlle, Geneviève, Rose-Marie, chevilles ouvrières de ce moment de bonheur que vous m'avez offert.
J'ai tout revu, et vos visages, ceux qui étaient les vôtres quand vous étiez "mes petits élèves" ont moins changé que le village lui-même !
Passé le petit moment, le temps que la mémoire reprenne la direction et l'esprit les commandes, pour que puissent se remettre les choses à leur place, je vous ai tous retrouvés, tels qu'en vous-mêmes.
Oui, Arry a bien changé ! Petite communauté ouvrière (qui votait à gauche) et qui vivait des usines de la vallée et des compléments apportés par les cultures locales des fraises et des mirabelliers, Arry est devenu un "village dortoir". Affreux vocable, généré par la grande ville toute proche et qui a étendu sur la communauté rurale qu'était ce hameau de quatre cents âmes ses noirs tentacules. Plus de bitrots (il y en avait deux), plus d'épicerie, plus de restaurant, plus d'école non plus ... Et partout les friches et les lotissements anonymes qui s'emparent du paysage. Le vieil Arry, c'est certain, n'existera plus qu'à travers nos mémoires !
Cependant, cet après-midi, que de souvenirs évoqués, du temps jadis, celui que l'on a coutume de qualifier de bon et de vieux ! ... Mais cinquante ans, est-ce vieux ? Pas tant que ça puisqu'il a pu renaître le "bon vieux temps", à l'heure des ces retrouvailles trop brèves. A travers ce moment de convivialité que de souvenirs évoqués, d'être chers dont les noms sont inscrits aux stèles, sur les hauteurs de "la côte", là ou le paysage ouvert laisse la place à la forêt sauvage et qui s'appelle "cimetière". Le village d'autrefois, c'était VOUS !
Il y a ce que nos yeux perçoivent, il y a ce qu'au fond de nos coeurs rien ne gommera jamais.
Saint Exupéry a fait dire à son petit prince :
"On ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux" ... Il avait bien raison, le petit prince !
Et c'est cet aspect sensible des choses qu'en cet après-midi de retrouvailles nous avons cultivé.
Le mot merci est bien trop petit pour vous exprimer à tous, ma reconnaissance. Notre reconnaissance, car mon épouse partage pleinement ce que je viens d'écrire. Nous n'avons pas fini d'échanger, d'évoquer, de compléter entre nous ces souvenirs si lointains et pourtant paradoxalement si proches.
"La forme d'une ville change plus vite, hélas ! que le coeur d'un mortel ... "
Ce samedi pluvieux d'avril, mes anciens élèves m'avaient invité à un après-midi retrouvailles au village d'ARRY où nous avons une tranche de vie commune. Merci à vous, Joëlle, Geneviève, Rose-Marie, chevilles ouvrières de ce moment de bonheur que vous m'avez offert.
J'ai tout revu, et vos visages, ceux qui étaient les vôtres quand vous étiez "mes petits élèves" ont moins changé que le village lui-même !
Passé le petit moment, le temps que la mémoire reprenne la direction et l'esprit les commandes, pour que puissent se remettre les choses à leur place, je vous ai tous retrouvés, tels qu'en vous-mêmes.
Oui, Arry a bien changé ! Petite communauté ouvrière (qui votait à gauche) et qui vivait des usines de la vallée et des compléments apportés par les cultures locales des fraises et des mirabelliers, Arry est devenu un "village dortoir". Affreux vocable, généré par la grande ville toute proche et qui a étendu sur la communauté rurale qu'était ce hameau de quatre cents âmes ses noirs tentacules. Plus de bitrots (il y en avait deux), plus d'épicerie, plus de restaurant, plus d'école non plus ... Et partout les friches et les lotissements anonymes qui s'emparent du paysage. Le vieil Arry, c'est certain, n'existera plus qu'à travers nos mémoires !
Cependant, cet après-midi, que de souvenirs évoqués, du temps jadis, celui que l'on a coutume de qualifier de bon et de vieux ! ... Mais cinquante ans, est-ce vieux ? Pas tant que ça puisqu'il a pu renaître le "bon vieux temps", à l'heure des ces retrouvailles trop brèves. A travers ce moment de convivialité que de souvenirs évoqués, d'être chers dont les noms sont inscrits aux stèles, sur les hauteurs de "la côte", là ou le paysage ouvert laisse la place à la forêt sauvage et qui s'appelle "cimetière". Le village d'autrefois, c'était VOUS !
Il y a ce que nos yeux perçoivent, il y a ce qu'au fond de nos coeurs rien ne gommera jamais.
Saint Exupéry a fait dire à son petit prince :
"On ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux" ... Il avait bien raison, le petit prince !
Et c'est cet aspect sensible des choses qu'en cet après-midi de retrouvailles nous avons cultivé.
Le mot merci est bien trop petit pour vous exprimer à tous, ma reconnaissance. Notre reconnaissance, car mon épouse partage pleinement ce que je viens d'écrire. Nous n'avons pas fini d'échanger, d'évoquer, de compléter entre nous ces souvenirs si lointains et pourtant paradoxalement si proches.