Etats d'âme ...
Posté : 11 mai 2016, 09:42
La vie sans cesse nous confronte à des situations inédites ...
J'ai connu le temps des baptêmes, celui des communions ou mariages ... Et me voilà souvent plongé, sous les voûtes séculaires de bâtiments religieux, au temps attristant des enterrements. Temps ... attristant ... enterrements ... mots en ans comme temps qui passe.
J'étais hier dans l'église d'ARRY ; on y célébrait un office en hommage à l'épouse d'un ancien maire du village, maire avec lequel j'avais en tous temps eu les meilleures relations ... en plus de mes fonctions d'instituteur, j'étais aussi le secrétaire de la mairie du village.
Je suis un mauvais chrétien, ne m'intéresse que très peu à ce que lit ou dit l'officiant, encore moins à la sempiternelle gestuelle des offices. Mon esprit vagabonde et s'envolent mes pensées qui jamais ne restent confinées sous les voûtes, fussent-elles centenaires.
Et j'ai tout revu ... Une cour d'école, ses bambins en récréation qui jouent, leurs parents qui passent, un instituteur encore jeune, en blouse grise ... et là-bas, sur les coteaux, les champs de fraisiers et les vergers de mirabelliers.
Cinquante ans ont passé.
Mes petits élèves sont désormais grisonnants, les noms de leurs parents souvent aux stèles des monuments du cimetière, le miroir me renvoie du jeune instituteur un visage buriné et ce coteau naguère si amoureusement cultivé est désormais livré aux friches.
L'épreuve arrive à la fin de l'office ; je me trouve confronté à une situation qui me met mal à l'aise : C'est un peu comme un film dont j'aurais vu le début, et brutalement en retrouverait la fin, l'épilogue, sans connaître l'essentiel, absent de la longue histoire qui est le corps du récit. Et je parle à des anciens concitoyens que j'ai connus et fréquentés jeunes et que je retrouve blanchis et déformés par l'usure des ans.
Et je voudrais revenir à la source, reprendre le fil de l'histoire que la faiblesse de ma mémoire m'interdit de reconstituer dans ses détails, refaire à l'envers le chemin qui s'est tracé, sans moi ...
Mes chers concitoyens du passé, je vous en demande pardon. Remonter le temps est un exercice difficile, qui demanderait un apprentissage ... et je ne me sens pas à la hauteur de l'événement.
J'ai connu le temps des baptêmes, celui des communions ou mariages ... Et me voilà souvent plongé, sous les voûtes séculaires de bâtiments religieux, au temps attristant des enterrements. Temps ... attristant ... enterrements ... mots en ans comme temps qui passe.
J'étais hier dans l'église d'ARRY ; on y célébrait un office en hommage à l'épouse d'un ancien maire du village, maire avec lequel j'avais en tous temps eu les meilleures relations ... en plus de mes fonctions d'instituteur, j'étais aussi le secrétaire de la mairie du village.
Je suis un mauvais chrétien, ne m'intéresse que très peu à ce que lit ou dit l'officiant, encore moins à la sempiternelle gestuelle des offices. Mon esprit vagabonde et s'envolent mes pensées qui jamais ne restent confinées sous les voûtes, fussent-elles centenaires.
Et j'ai tout revu ... Une cour d'école, ses bambins en récréation qui jouent, leurs parents qui passent, un instituteur encore jeune, en blouse grise ... et là-bas, sur les coteaux, les champs de fraisiers et les vergers de mirabelliers.
Cinquante ans ont passé.
Mes petits élèves sont désormais grisonnants, les noms de leurs parents souvent aux stèles des monuments du cimetière, le miroir me renvoie du jeune instituteur un visage buriné et ce coteau naguère si amoureusement cultivé est désormais livré aux friches.
L'épreuve arrive à la fin de l'office ; je me trouve confronté à une situation qui me met mal à l'aise : C'est un peu comme un film dont j'aurais vu le début, et brutalement en retrouverait la fin, l'épilogue, sans connaître l'essentiel, absent de la longue histoire qui est le corps du récit. Et je parle à des anciens concitoyens que j'ai connus et fréquentés jeunes et que je retrouve blanchis et déformés par l'usure des ans.
Et je voudrais revenir à la source, reprendre le fil de l'histoire que la faiblesse de ma mémoire m'interdit de reconstituer dans ses détails, refaire à l'envers le chemin qui s'est tracé, sans moi ...
Mes chers concitoyens du passé, je vous en demande pardon. Remonter le temps est un exercice difficile, qui demanderait un apprentissage ... et je ne me sens pas à la hauteur de l'événement.