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C'est demain ...

Ce premier lundi de septembre sonnera le glas des vacances pour des centaines de milliers d'enfants, de jeunes, et de leurs professeurs.
Cette rentrée 2O18 a été feutrée avec pourtant deux réformes notoires : Celle du BAC et le dédoublement annoncé des classes de CP en zone d'éducation prioritaire.

Pour ce qui est du bac, cette institution usée n'a plus guère de raison d'être ; ce n'est plus en fait qu'une reconnaissance pour le lauréat d'avoir bouclé des études secondaires ... Diplôme bien secondaire en effet.
Il fut, de mon temps, plus sélectif ; il était naguère la clé pour des études universitaires. Comme désormais tout le monde dispose de la clé (échouer au bac est un exploit !), cet examen mériterait sa suppression pure et simple et son remplacement par un certificat délivré par les lycées. Ce serait une économie non négligeable.

Quant au dédoublement des cours préparatoires en zones d'éducation prioritaires, ce pourrait être une avancée si elle ne s'accompagnait pas d'une dégradation dans les zones non prioritaires, puisqu'elle n'est pas accompagnée de la création des postes nouveau qui devrait l'accompagner. On déshabille les uns pour vêtir les autres. Du flan électoraliste.

Cependant que le traitement des "cas", c'est à dire celui de ces enfants qui perturbent par leur comportement l'enseignement délivré à leurs homologues, c'est l'état néant. Depuis la suppression des classes à effectifs réduits dites de perfectionnement n'ont été trouvés que des emplâtres qui ne résolvent rien.

Je souhaite cependant une bonne rentrée des classes à ceux et celles qui y sont confrontés. L'école telle que je l'ai connue, comme potache puis comme enseignant n'est plus. C'est mon unique certitude.

entièrement d'accord avec toi Robert
mais bon, on reprend pompier pon' oeil demain

J'ai, comment pourrait-il en être autrement, la nostalgie de mes rentrées passées.
J'ai été complètement plongé et intégré dans une petite communauté rurale du pays messin, pendant 25 années, secrétaire de mairie de surcroît et ça ne s'oublie pas ; ni les images, ni les parfums.

Les images d'abord. Une classe bien rangée, les tables alignées en fonction des cours, des enfants et de leur taille, des stratégies pédagogiques élaborées alors que l'été était encore au seuil de la petite école. Une cour et son préau, débarrassés de tout obstacle. Et puis autour, côté jardin, les champs de fraisiers, production majoritaire de l'époque, et des vergers de mirabelliers, et la côte, à l'horizon, couronnée de forêts mélangées. Côté cour, il y avait la vallée où serpente toujours, éternelle, la belle rivière Moselle, sauvage et indomptée encore, entre ses rives boisées.

Des odeurs aussi, celle des parquets bruts imbibés fraîchement d'huile, et celle des fumées des usines de la vallée que les vents d'autan apportaient quand finissait l'été.

Et puis le jour "J" arrivait, comme une surprenante fatalité longuement annoncée.
Balayées les dernières mirabelles tombées qui attirent les guêpes redoutables.
J'ai enfilé ma blouse grise. Le jour souvent chagrin se lève, la cour de l'école va revivre et s'animer des rires et de quelques pleurs aussi des bambins dont va se tourner la page de la petite enfance, laissés là par des mamans aussi émues sans doute que leur enfant.

Restent les états d'âme ...
Oubliées les parties de pêche, les grandes randonnées à bicyclette avec les copains, les séjours familiaux délicieux et aventureux en pays lointains de mers ou de montagnes ...
La page des vacances est tournée. L'horloge du temps compté reprend ses droits. Un rythme nouveau se mettra en place.
C'est la vie.
Vive la vie !

Merci Robert, c'est tellement joli ce que tu écris et cela me donne la nostalgie d'un temps que je n'ai pas connu ...
cependant les rentrées ont toujours ce petit piquant d'incertitude qui les rendent uniques

callune a écrit :Merci Robert, c'est tellement joli ce que tu écris et cela me donne la nostalgie d'un temps que je n'ai pas connu ...
cependant les rentrées ont toujours ce petit piquant d'incertitude qui les rendent uniques

Et puis il y a ce vent renouvelé de nouveautés : Public inédit, programme et projets nouveaux ... Un peu comme une saison nouvelle à vélo. La rentrée, c'est le printemps de l'automne ...
Une classe est un creuset. Un enseignant, un alchimiste en recherche du programme qui fera d'un métal brut presque de l'or ! Un beau métier que je ne regrette jamais d'avoir choisi. A mon époque on choisissait son métier et ce n'est plus toujours le cas aujourd'hui.
Je lisais dans mon quotidien un article qui faisait état des difficultés qu'a aujourd'hui l'état pour recruter des enseignants. Le métier n'attire plus et c'est bien dommage que de penser qu'il peut être un pis aller en lieu et place d'une vocation.
Naguère les concours d'entrée à l'école normale d'instituteurs étaient extrêmement sélectifs à raison d'un lauréat pour huit à dix candidats selon les sexes (EN de filles et de garçons) et les départements. Ce temps est bien révolu !

il faut de la passion, de la créativité et de l'énergie : ce métier est vraiment fait pour moi ... même s'il y a des jours où l'on s'interroge

callune a écrit :il faut de la passion, de la créativité et de l'énergie : ce métier est vraiment fait pour moi ... même s'il y a des jours où l'on s'interroge

Oui, à te lire, je pense que tu as la "vocation".
Au temps lointain de la Moselle allemande, l'école normale d'instituteurs s'appelait : "Lehrer seminar". Point n'est besoin de traduire. On entrait dans le métier comme un séminariste en religion !

Robert a écrit :

callune a écrit :il faut de la passion, de la créativité et de l'énergie : ce métier est vraiment fait pour moi ... même s'il y a des jours où l'on s'interroge

Oui, à te lire, je pense que tu as la "vocation".
Au temps lointain de la Moselle allemande, l'école normale d'instituteurs s'appelait : "Lehrer seminar". Point n'est besoin de traduire. On entrait dans le métier comme un séminariste en religion !