Etats d'âme ...
Posté : 30 oct. 2018, 06:50
Charles Baudelaire, le fraternel ...
Ce matin me trotte dans la tête ce poème de Baudelaire dont le premier quatrain m'est resté en tête, comme s'accrochent en nos mémoires bons et mauvais souvenirs.
A l'époque où j'étais potache, temps très lointains, notre professeur de français nous avait proposé de disserter, après la lecture de ses "fleurs du mal", sur le thème de la fraternité réconfortante à travers quelques poèmes de Charles Baudelaire.
Ce sonnet m'avait fortement impressionné.
L’Ennemi
Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage,
Traversé çà et là par de brillants soleils;
Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
Qu’il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.
Voilà que j’ai touché l’automne des idées,
Et qu’il faut employer la pelle et les râteaux
Pour rassembler à neuf les terres inondées,
Où l’eau creuse des trous grands comme des tombeaux.
Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
Trouveront dans ce sol lavé comme une grève
Le mystique aliment qui ferait leur vigueur?
— O douleur! ô douleur! Le Temps mange la vie,
Et l’obscur Ennemi qui nous ronge le coeur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie!
Aujourd'hui, il me suffit de remplacer "ma jeunesse" par "ma vieillesse" et ce poème garde tout son sens.
Pérennité indéniable de la poésie.
Votre vie Mr Baudelaire a été un navire en permanence sous la tempête, mais quelle source de retour sur soi ! Une image pour ce joli mot : Solidarité.
Ce matin me trotte dans la tête ce poème de Baudelaire dont le premier quatrain m'est resté en tête, comme s'accrochent en nos mémoires bons et mauvais souvenirs.
A l'époque où j'étais potache, temps très lointains, notre professeur de français nous avait proposé de disserter, après la lecture de ses "fleurs du mal", sur le thème de la fraternité réconfortante à travers quelques poèmes de Charles Baudelaire.
Ce sonnet m'avait fortement impressionné.
L’Ennemi
Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage,
Traversé çà et là par de brillants soleils;
Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
Qu’il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.
Voilà que j’ai touché l’automne des idées,
Et qu’il faut employer la pelle et les râteaux
Pour rassembler à neuf les terres inondées,
Où l’eau creuse des trous grands comme des tombeaux.
Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
Trouveront dans ce sol lavé comme une grève
Le mystique aliment qui ferait leur vigueur?
— O douleur! ô douleur! Le Temps mange la vie,
Et l’obscur Ennemi qui nous ronge le coeur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie!
Aujourd'hui, il me suffit de remplacer "ma jeunesse" par "ma vieillesse" et ce poème garde tout son sens.
Pérennité indéniable de la poésie.
Votre vie Mr Baudelaire a été un navire en permanence sous la tempête, mais quelle source de retour sur soi ! Une image pour ce joli mot : Solidarité.