Fin de vie ... Etats d'âme.
Posté : 27 déc. 2018, 16:03
Je rentre d'une visite à une tante très âgée, en séjour dans un EHPAD ...
L'hiver installé, le jour mangé par la nuit, les brouillards qui limitent notre horizon, l'inactivité, les heures qui s'écoulent lentement comme sable dans un sablier, c'est le temps du spleen et des lendemains qui déchantent, des à quoi bon, des pourquoi, des comment ...
.........................................
La porte de la chambre est ouverte.
La "Nénette" qui fut Antoinette naguère git bouche ouverte dans son lit.
Elle ne vit plus, elle survit, par le truchement de perfusions qui pénètrent ses veines et du respirateur qui lui insuffle l'oxygène afin qu'elle ne meure pas trop vite, pas tout de suite.
De la femme si active, si forte, si amoureuse de la vie ne subsiste qu'un corps décharné comme un cep de vigne en décembre. Mon regard caresse le spectacle d'une fin, impuissant ...
Elle dort et seul le léger frémissement de sa respiration laisse supposer qu'elle vit encore.
- Nénette, tu me reconnais interroge ma femme penchée sur le lit ?
....................
Nénette soulève ses paupières, lourdes comme si elles pesaient une tonne, et qui retombent aussitôt comme à regret, lentement, doucement sur un regard inerte.
Nous restons dans cette chambre, fantômes qui veilleraient sur un quai où le train silencieux va partir mais s'éternise dans son immobilité, toutes lumières éteintes.
Et puis il faut bien que finisse ce bout de tristesse infinie ...
- Au revoir Nénette .... Nous reviendrons ...
Soudain éveillée et cruellement lucide elle susurre dans un souffle :
- Vous ne reviendrez plus ... Je vais mourir.
L'hiver installé, le jour mangé par la nuit, les brouillards qui limitent notre horizon, l'inactivité, les heures qui s'écoulent lentement comme sable dans un sablier, c'est le temps du spleen et des lendemains qui déchantent, des à quoi bon, des pourquoi, des comment ...
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La porte de la chambre est ouverte.
La "Nénette" qui fut Antoinette naguère git bouche ouverte dans son lit.
Elle ne vit plus, elle survit, par le truchement de perfusions qui pénètrent ses veines et du respirateur qui lui insuffle l'oxygène afin qu'elle ne meure pas trop vite, pas tout de suite.
De la femme si active, si forte, si amoureuse de la vie ne subsiste qu'un corps décharné comme un cep de vigne en décembre. Mon regard caresse le spectacle d'une fin, impuissant ...
Elle dort et seul le léger frémissement de sa respiration laisse supposer qu'elle vit encore.
- Nénette, tu me reconnais interroge ma femme penchée sur le lit ?
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Nénette soulève ses paupières, lourdes comme si elles pesaient une tonne, et qui retombent aussitôt comme à regret, lentement, doucement sur un regard inerte.
Nous restons dans cette chambre, fantômes qui veilleraient sur un quai où le train silencieux va partir mais s'éternise dans son immobilité, toutes lumières éteintes.
Et puis il faut bien que finisse ce bout de tristesse infinie ...
- Au revoir Nénette .... Nous reviendrons ...
Soudain éveillée et cruellement lucide elle susurre dans un souffle :
- Vous ne reviendrez plus ... Je vais mourir.