Tuer le temps ...
Posté : 05 juin 2020, 09:50
Je jette un regard attristé de chien battu par ma fenêtre close. Le ciel est toujours dans son uniforme gris et les arbres de mon jardin agitent mollement leurs branches qui s'ennuient. Bien sombre est mon bureau.
Je viens de passer de mon ordinateur à mon téléphone désespérément muet. Je viens de lire un article de mon magazine cycliste qui relate l'ennuyeux moment qu'un chroniqueur a passé sur son home trainer pour y accomplir le pari d'un soporifique 200 km en décor fixe.
J'abandonne ma revue pour lire un chapitre du bouquin commencé avant-hier ...
Je résiste à l'envie d'allumer ma télé en ce matin qui devrait être d'été ; ce serait une solution de facilité qui soulignerait mon désoeuvrement et serait de nature à me culpabiliser car il y aurait bien d'autres tâches ingrates à accomplir comme, ranger des paperasses, passer l'aspirateur, balayer le garage, laver la voiture ... et si je faisais appel à mon gouvernement, celui-ci ne manquerait pas de me trouver plein d'activités dont la nature est de tuer à la fois le temps et ceux qui les accomplissent.
Je reviens à l'ordinateur resté en veille. Le temps mort d'écrire un post.
Tuer le temps ... Aujourd'hui, cette expression imagée prend toute sa signification et fait de moi un assassin. Je vais tuer le temps, et lors de mon procès qui ne saurait tarder, mon juge est à l'étage, je n'aurai ni alibi, ni la circonstance atténuante attachée à l'absence de préméditation.
En effet, je prémédite mon crime et bientôt, je me laisserai sans doute aller au pire : m'installer devant la télévision, grande collaboratrice pour les gens qui tuent le temps et dont je viens d'intégrer, à ma grande honte, l'exécrable confrérie.
Et j'ai une pensée émue pour ceux qui s'agitent, usent laborieusement leur temps et qui n'ont une minute qui leur appartienne.
Moi, je suis maître du temps ! Il risque d'être long, aujourd'hui.
Je viens de passer de mon ordinateur à mon téléphone désespérément muet. Je viens de lire un article de mon magazine cycliste qui relate l'ennuyeux moment qu'un chroniqueur a passé sur son home trainer pour y accomplir le pari d'un soporifique 200 km en décor fixe.
J'abandonne ma revue pour lire un chapitre du bouquin commencé avant-hier ...
Je résiste à l'envie d'allumer ma télé en ce matin qui devrait être d'été ; ce serait une solution de facilité qui soulignerait mon désoeuvrement et serait de nature à me culpabiliser car il y aurait bien d'autres tâches ingrates à accomplir comme, ranger des paperasses, passer l'aspirateur, balayer le garage, laver la voiture ... et si je faisais appel à mon gouvernement, celui-ci ne manquerait pas de me trouver plein d'activités dont la nature est de tuer à la fois le temps et ceux qui les accomplissent.
Je reviens à l'ordinateur resté en veille. Le temps mort d'écrire un post.
Tuer le temps ... Aujourd'hui, cette expression imagée prend toute sa signification et fait de moi un assassin. Je vais tuer le temps, et lors de mon procès qui ne saurait tarder, mon juge est à l'étage, je n'aurai ni alibi, ni la circonstance atténuante attachée à l'absence de préméditation.
En effet, je prémédite mon crime et bientôt, je me laisserai sans doute aller au pire : m'installer devant la télévision, grande collaboratrice pour les gens qui tuent le temps et dont je viens d'intégrer, à ma grande honte, l'exécrable confrérie.
Et j'ai une pensée émue pour ceux qui s'agitent, usent laborieusement leur temps et qui n'ont une minute qui leur appartienne.
Moi, je suis maître du temps ! Il risque d'être long, aujourd'hui.