Petits bonheurs perdus
Posté : 30 sept. 2023, 10:42
Ce matin, en écoutant la radio, j’ai entendu le chroniqueur parler de la récolte des cèpes abondants cette année.
Voilà qui m’a ramené à mes souvenirs !
La cueillette des champignons.
Je ne compte plus mes activités de naguère et qui me sont interdites aujourd’hui. Et j’en ai parfois le cœur qui saigne.
Que j’ai aimé partir armé de mon sac et de mon couteau à lame courbe, destiné à la cueillette des champignons.
Septembre est le mois des mycologues. J’espère que l’on me le pardonnera je suis plus mycophage que mycologue !
J’ai eu mes coins secrets que même sous la torture je n’aurais révélé à personne.
……………
C’est donc un jour gris de septembre. Hier c’était un jour de chaud soleil. Il a plu toute la nuit, des conditions idéales pour une poussée de champignons dont la nature a le secret. Nul ne sait le secret, quand bien même seriez-vous pharmacien et auriez-vous fait des études poussées pour éventer les secrets de la nature les mieux gardés.
Au terme d’une montée rude, je pose ma bicyclette à l’abri des regards contre le tronc d’un épicéa centenaire. Il gardera mon vélo jusqu’à mon retour.
Je ne sais décrire le plaisir que j’ai de partir à l’aventure. Je ne sais encore si j’ai choisi le bon jour et le bon endroit mais le cœur y est. Et puis, avec le temps, d’ instinct je sais , ou plutôt, je sens.
Je foule un sol inégal. Mes yeux balaient la terre, les moindres replis caillouteux, les touffes de mousses, les herbes folles….
Qui vous dira le chant des vents d’ automne dans les grands arbres, qui vous dira les histoires des nuages qui courent effrayés au-dessus de moi, qui vous peindra les couleurs chatoyantes de l’automne naissant. Petits bonheurs des caresses de l’air encore doux.
Soudain, là-bas, un objet insolite. Mon cœur bat plus vite tandis que j’accélère le pas : voilà mon premier cèpe. Ce n’est qu’un bouchon de champagne égaré, mais prometteur d’une jolie récolte. Je le cueille avec précaution, avec soin, j’ai le temps de prendre le temps.
J’aime ce coin familier, la prairie d’ altitude verte , encerclé par la forêt. Les chasseurs y ont édifié des abris pour la chasse à l’affût. Le silence est impressionnant, parfois troublé par un bruit lointain de tronçonneuses.
Et je fais le tour de ce petit domaine qui pour un temps est le miens. Je vais à droite, à gauche, reviens parfois sur mes pas, me baisse de ceci de là… cueille ici une girolle, puis une autre, puis un cèpe, puis un autre…
Parfois, au bout de ma course, je ne trouve qu’une amanite tue- mouche, belle, mais dangereuse, ou sa sœur la mortelle amanite phalloïde, ou une variété sans intérêt de russule. j’écrase alors l’intruse d’un coup de pieds rageur.
Mais bientôt mon sac s’est rempli.
Je reprends le chemin de la maison.
Avec un autre couteau, je préparerai ma cueillette pour la prochaine fricassée dont je raffole.
Voilà qui m’a ramené à mes souvenirs !
La cueillette des champignons.
Je ne compte plus mes activités de naguère et qui me sont interdites aujourd’hui. Et j’en ai parfois le cœur qui saigne.
Que j’ai aimé partir armé de mon sac et de mon couteau à lame courbe, destiné à la cueillette des champignons.
Septembre est le mois des mycologues. J’espère que l’on me le pardonnera je suis plus mycophage que mycologue !
J’ai eu mes coins secrets que même sous la torture je n’aurais révélé à personne.
……………
C’est donc un jour gris de septembre. Hier c’était un jour de chaud soleil. Il a plu toute la nuit, des conditions idéales pour une poussée de champignons dont la nature a le secret. Nul ne sait le secret, quand bien même seriez-vous pharmacien et auriez-vous fait des études poussées pour éventer les secrets de la nature les mieux gardés.
Au terme d’une montée rude, je pose ma bicyclette à l’abri des regards contre le tronc d’un épicéa centenaire. Il gardera mon vélo jusqu’à mon retour.
Je ne sais décrire le plaisir que j’ai de partir à l’aventure. Je ne sais encore si j’ai choisi le bon jour et le bon endroit mais le cœur y est. Et puis, avec le temps, d’ instinct je sais , ou plutôt, je sens.
Je foule un sol inégal. Mes yeux balaient la terre, les moindres replis caillouteux, les touffes de mousses, les herbes folles….
Qui vous dira le chant des vents d’ automne dans les grands arbres, qui vous dira les histoires des nuages qui courent effrayés au-dessus de moi, qui vous peindra les couleurs chatoyantes de l’automne naissant. Petits bonheurs des caresses de l’air encore doux.
Soudain, là-bas, un objet insolite. Mon cœur bat plus vite tandis que j’accélère le pas : voilà mon premier cèpe. Ce n’est qu’un bouchon de champagne égaré, mais prometteur d’une jolie récolte. Je le cueille avec précaution, avec soin, j’ai le temps de prendre le temps.
J’aime ce coin familier, la prairie d’ altitude verte , encerclé par la forêt. Les chasseurs y ont édifié des abris pour la chasse à l’affût. Le silence est impressionnant, parfois troublé par un bruit lointain de tronçonneuses.
Et je fais le tour de ce petit domaine qui pour un temps est le miens. Je vais à droite, à gauche, reviens parfois sur mes pas, me baisse de ceci de là… cueille ici une girolle, puis une autre, puis un cèpe, puis un autre…
Parfois, au bout de ma course, je ne trouve qu’une amanite tue- mouche, belle, mais dangereuse, ou sa sœur la mortelle amanite phalloïde, ou une variété sans intérêt de russule. j’écrase alors l’intruse d’un coup de pieds rageur.
Mais bientôt mon sac s’est rempli.
Je reprends le chemin de la maison.
Avec un autre couteau, je préparerai ma cueillette pour la prochaine fricassée dont je raffole.