Ballade du temps qui s’enfuit …
Posté : 02 oct. 2023, 13:49
40 ans !
J’ai achevé la lecture du livre de Jean Guéhenno intitulé : « journal d’un homme de 40 ans ».
Vous trouverez ci-dessous un certain nombre de réflexions que ce livre m’inspire.
40 ans… Chaque décennie qui passe marque un anniversaire particulier. 10 ans , 20 ans, 30 ans… Les anniversaires que je qualifie de joyeux.
-Un enfant de 10 ans a grande hâte d’être plus grand !
- Un jeune de 20 ans a grande hâte d’inscrire son avenir dans le temps. Premières amours, premiers emplois, premiers salaires, premiers choix politiques ….
- 30 ans, l’avenir se conjugue au présent, avec un premier enfant, un deuxième, peut-être…
Et puis arrivent les 40 ans. Et j’ai le souvenir de mes propres 40 ans. Quadragénaire. Voilà le moment où bascule la vie. La jeunesse s’en va. Arrive un autre âge, celui dont on dit : « la force de l’âge », le temps des responsabilités, le temps d’être un adulte vrai.
J’ai gardé le plus mauvais souvenir de ce passage, de cette bascule de l’âge. Je crois même me souvenir d’ un état dépressif, l’absence soudaine d’envies, de projets. Le temps des maladies imaginaires, maux que l’on ressent mais qu’un examen médical dément. Ophtalmologie et dentisterie…
Jean Guéhenno a choisi cet âge de 40 ans pour raconter son histoire, de son enfance à ses 40 ans et au-delà. Et oui 40 ans est bien le centre d’une vie, mathématiquement, puisque désormais les 80 ans nous sont promis par la statistique. La médecine organise nos survies !
L’auteur est né à la fin du XIXe siècle pour arriver à l’âge de 20 ans alors que commençait la guerre dite grande et qui n’a de grande que la bêtise qui l’a motivée.
Il est partagé entre la révolte et la solution de facilité qui consiste à se laisser entraîner par ceux qui décident sans vergogne, nous prennent nos 20 ans.
Finalement, il la fera cette guerre qui n’a pas beaucoup de sens pour lui. Il fera comme tout le monde ! Il prendra l’uniforme, sera blessé, espèrera un monde meilleur et apaisé.
Espoir déçu. 20 ans plus tard, la guerre recommença pour le replonger dans les mêmes horreurs ! la génération suivante aussi, éternel, recommencement de l’histoire.
Après 40 ans la vie continue.
Avec la lettre sociale écrite avec le Fer ! (Lire le poème de Alfred de Vigny ci-dessous)
Avec les mêmes interrogations. Résister ou être le jouet d’une société, s’y fondre anonymement.« Pour vivre, heureux, vivons cachés» dit un adage.
J’en rougis encore, mais ça a été mon choix. À 20 ans comme Jean Guéhenno j’ai pris mon paquetage et je suis parti à la guerre bêtement.
Après 40 ans, la vie continue.
Mais les anniversaires joyeux sont derrière nous.
50 ans. Et la force de l’âge établie, pleine de certitudes. Les enfants sont partis et les petits-enfants arrivent. Bientôt nous vient le grade de grand-père.
60 ans. Le début de la vieillesse. Les rhumatismes et la retraite qui nous entraînent du même pas en se donnant la main. Les enfants envolés et la maison silencieuse. La fin des grands projets, restent les petits, les voyages, les vacances... On les attendait, elles sont éternelles ; si la société vous les donne, c’est que vous n’êtes plus capable de faire ce que vous faisiez.
70 ans. La vieillesse établie. La médecine, les médecins, les consultations, mais la vie encore. Soleil couchant de l’automne. L’automne est bien arrivé. Un peu d’ été dont il faut profiter encore comme de l’été indien.
80 ans, la vieillesse avérée qui sent un peu le sapin ! C’est le temps des bons vins, des bons repas, petits bonheurs futiles avec les copains qui restent. Des restes de bonheur…les autres sont partis !
..…………………
L’ étoile du berger.
Alfred de Vigny.
À Eva
I
Si ton coeur, gémissant du poids de notre vie,
Se traîne et se débat comme un aigle blessé,
Portant comme le mien, sur son aile asservie,
Tout un monde fatal, écrasant et glacé ;
S'il ne bat qu'en saignant par sa plaie immortelle,
S'il ne voit plus l'amour, son étoile fidèle,
Eclairer pour lui seul l'horizon effacé ;
Si ton âme enchaînée, ainsi que l'est mon âme,
Lasse de son boulet et de son pain amer,
Sur sa galère en deuil laisse tomber la rame,
Penche sa tête pâle et pleure sur la mer,
Et, cherchant dans les flots une route inconnue,
Y voit, en frissonnant, sur son épaule nue
La lettre sociale écrite avec le fer …..
……………….
Note : Jean Guéhenno a écrit un beau livre. Une intéressante biographie. Sa lecture m’a donné beaucoup de plaisir.
Si je vous semble pessimiste, mon état actuel, n’y est pas étranger. Ma conclusion tiendra dans la formule bien connue :« carpe diem ».
J’ai achevé la lecture du livre de Jean Guéhenno intitulé : « journal d’un homme de 40 ans ».
Vous trouverez ci-dessous un certain nombre de réflexions que ce livre m’inspire.
40 ans… Chaque décennie qui passe marque un anniversaire particulier. 10 ans , 20 ans, 30 ans… Les anniversaires que je qualifie de joyeux.
-Un enfant de 10 ans a grande hâte d’être plus grand !
- Un jeune de 20 ans a grande hâte d’inscrire son avenir dans le temps. Premières amours, premiers emplois, premiers salaires, premiers choix politiques ….
- 30 ans, l’avenir se conjugue au présent, avec un premier enfant, un deuxième, peut-être…
Et puis arrivent les 40 ans. Et j’ai le souvenir de mes propres 40 ans. Quadragénaire. Voilà le moment où bascule la vie. La jeunesse s’en va. Arrive un autre âge, celui dont on dit : « la force de l’âge », le temps des responsabilités, le temps d’être un adulte vrai.
J’ai gardé le plus mauvais souvenir de ce passage, de cette bascule de l’âge. Je crois même me souvenir d’ un état dépressif, l’absence soudaine d’envies, de projets. Le temps des maladies imaginaires, maux que l’on ressent mais qu’un examen médical dément. Ophtalmologie et dentisterie…
Jean Guéhenno a choisi cet âge de 40 ans pour raconter son histoire, de son enfance à ses 40 ans et au-delà. Et oui 40 ans est bien le centre d’une vie, mathématiquement, puisque désormais les 80 ans nous sont promis par la statistique. La médecine organise nos survies !
L’auteur est né à la fin du XIXe siècle pour arriver à l’âge de 20 ans alors que commençait la guerre dite grande et qui n’a de grande que la bêtise qui l’a motivée.
Il est partagé entre la révolte et la solution de facilité qui consiste à se laisser entraîner par ceux qui décident sans vergogne, nous prennent nos 20 ans.
Finalement, il la fera cette guerre qui n’a pas beaucoup de sens pour lui. Il fera comme tout le monde ! Il prendra l’uniforme, sera blessé, espèrera un monde meilleur et apaisé.
Espoir déçu. 20 ans plus tard, la guerre recommença pour le replonger dans les mêmes horreurs ! la génération suivante aussi, éternel, recommencement de l’histoire.
Après 40 ans la vie continue.
Avec la lettre sociale écrite avec le Fer ! (Lire le poème de Alfred de Vigny ci-dessous)
Avec les mêmes interrogations. Résister ou être le jouet d’une société, s’y fondre anonymement.« Pour vivre, heureux, vivons cachés» dit un adage.
J’en rougis encore, mais ça a été mon choix. À 20 ans comme Jean Guéhenno j’ai pris mon paquetage et je suis parti à la guerre bêtement.
Après 40 ans, la vie continue.
Mais les anniversaires joyeux sont derrière nous.
50 ans. Et la force de l’âge établie, pleine de certitudes. Les enfants sont partis et les petits-enfants arrivent. Bientôt nous vient le grade de grand-père.
60 ans. Le début de la vieillesse. Les rhumatismes et la retraite qui nous entraînent du même pas en se donnant la main. Les enfants envolés et la maison silencieuse. La fin des grands projets, restent les petits, les voyages, les vacances... On les attendait, elles sont éternelles ; si la société vous les donne, c’est que vous n’êtes plus capable de faire ce que vous faisiez.
70 ans. La vieillesse établie. La médecine, les médecins, les consultations, mais la vie encore. Soleil couchant de l’automne. L’automne est bien arrivé. Un peu d’ été dont il faut profiter encore comme de l’été indien.
80 ans, la vieillesse avérée qui sent un peu le sapin ! C’est le temps des bons vins, des bons repas, petits bonheurs futiles avec les copains qui restent. Des restes de bonheur…les autres sont partis !
..…………………
L’ étoile du berger.
Alfred de Vigny.
À Eva
I
Si ton coeur, gémissant du poids de notre vie,
Se traîne et se débat comme un aigle blessé,
Portant comme le mien, sur son aile asservie,
Tout un monde fatal, écrasant et glacé ;
S'il ne bat qu'en saignant par sa plaie immortelle,
S'il ne voit plus l'amour, son étoile fidèle,
Eclairer pour lui seul l'horizon effacé ;
Si ton âme enchaînée, ainsi que l'est mon âme,
Lasse de son boulet et de son pain amer,
Sur sa galère en deuil laisse tomber la rame,
Penche sa tête pâle et pleure sur la mer,
Et, cherchant dans les flots une route inconnue,
Y voit, en frissonnant, sur son épaule nue
La lettre sociale écrite avec le fer …..
……………….
Note : Jean Guéhenno a écrit un beau livre. Une intéressante biographie. Sa lecture m’a donné beaucoup de plaisir.
Si je vous semble pessimiste, mon état actuel, n’y est pas étranger. Ma conclusion tiendra dans la formule bien connue :« carpe diem ».