Spleen pour un jour gris.
Posté : 15 mars 2024, 08:47
Réflexion noire pour un jour gris.
…………….
Je suis mort le 7 janvier 2023 sur une piste cyclable.
Une chute idiote.
Depuis, je suis un revenant. Un revenant qui est couvert d’un drap blanc en forme de linceul. Comme tous les revenants j’erre sans but dans un escalier de pierre en colimaçon. je ne sais plus le nom de mon château. Je perds, dans ma course folle, mes amis et mes correspondants… je serai bientôt seul en face de la mort totale.
Le printemps pourtant est à ma porte ou plutôt à ma fenêtre par laquelle je perçois un immuable paysage depuis plusieurs mois. Les ciels souvent gris ou noirs alternent alors que le vent agite les frondaisons ou les branches mortes.
Pourtant les gazons ont reverdi et les pâquerettes en tutus de pétales blancs et cœurs d’or montent à l’assaut des murs blancs des maisons proches. Et parfois le ciel de l’année 2024 est bleu. Bientôt dans mon jardin abandonné les rosiers refleuriront.
Comme je voudrais sentir sur ma peau la douceur nouvelle de l’air.
Je lis d’Anatole France, « les dieux ont soif ». Il s’agit d’une fresque qui dépeint la vie du peuple de Paris sous le régime de la terreur. L’horreur de la guillotine et des peines de mort, distribuées, sans discernement ! et rétrospectivement, je me félicite d’avoir vécu dans une république relativement apaisée.
J’écoute parfois de la musique ; justement, la divine Anastasiya Petryshak interprète au violon pour moi les notes qu’a écrites , naguère, sur une portée, Antonio Vivaldi pour faire vivre les quatre saisons. La belle violoniste, dans sa robe blanche qui souligne ses formes divines, reste sur l’hiver. Le vibrato des cordes de son instrument me pénètre. Sa virtuosité me subjugue.
Cette musique nous est apportée par un vent d’Est.
Ce vent est passé sur les steppes russes glacées , par-dessus l’Oural, sur les rives de la Bérésina ou des vols de corbeaux freux ont transformé les soldats de la grande armée en squelettes blanchis.
Et les descendants des mêmes corvidés passent sous ma fenêtre aujourd’hui.
………
Mes mains immobiles, et désormais insensibles reposent mortes sur ma table.
Et je voudrais parfois écrire un poème que lirait qui veut. je m’enrime dans les rimes d’un sonnet. Un quatrain se désarticule dans les arcanes de ma pauvre tête ; il tente de fuir les inévitables tercets. Un alexandrin manque de pieds et de raison et de rimes aussi . Décidément, la poésie a des formes trop contraignantes pour moi. je l’abandonne avant qu’elle ne le fasse !
Alors, j’écoute à nouveau de la musique classique, de Mozart en Vivaldi, de Beethoven à Brahms. Et aussi des Musiques que j’ai aimées, le concerto d’Aranjuez ou «la Moldau» de Smetana.
Et moi qui pourtant ne suis pas croyant j’imagine la cérémonie qui m’accompagnera dans ma dernière demeure, là-bas, du côté de Saint-Jean de Bassel, à la lisière des grandes forêts de Lorraine où j’ai cherché les cèpes,, avant que je ne sombre dans l’oubli nécessaire. je ne saurais vous manquer. Je serai dans la paix d’un couvent.
Il faut bien que continue la vie !
……………
Après un jour gris, revient le bleu du ciel. « La vie est là, simple et tranquille. ». Verlaine je crois l’a dit bien avant moi.
Mes écrits de la veille s’estompent dans un lendemain moins attristant.
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Je suis mort le 7 janvier 2023 sur une piste cyclable.
Une chute idiote.
Depuis, je suis un revenant. Un revenant qui est couvert d’un drap blanc en forme de linceul. Comme tous les revenants j’erre sans but dans un escalier de pierre en colimaçon. je ne sais plus le nom de mon château. Je perds, dans ma course folle, mes amis et mes correspondants… je serai bientôt seul en face de la mort totale.
Le printemps pourtant est à ma porte ou plutôt à ma fenêtre par laquelle je perçois un immuable paysage depuis plusieurs mois. Les ciels souvent gris ou noirs alternent alors que le vent agite les frondaisons ou les branches mortes.
Pourtant les gazons ont reverdi et les pâquerettes en tutus de pétales blancs et cœurs d’or montent à l’assaut des murs blancs des maisons proches. Et parfois le ciel de l’année 2024 est bleu. Bientôt dans mon jardin abandonné les rosiers refleuriront.
Comme je voudrais sentir sur ma peau la douceur nouvelle de l’air.
Je lis d’Anatole France, « les dieux ont soif ». Il s’agit d’une fresque qui dépeint la vie du peuple de Paris sous le régime de la terreur. L’horreur de la guillotine et des peines de mort, distribuées, sans discernement ! et rétrospectivement, je me félicite d’avoir vécu dans une république relativement apaisée.
J’écoute parfois de la musique ; justement, la divine Anastasiya Petryshak interprète au violon pour moi les notes qu’a écrites , naguère, sur une portée, Antonio Vivaldi pour faire vivre les quatre saisons. La belle violoniste, dans sa robe blanche qui souligne ses formes divines, reste sur l’hiver. Le vibrato des cordes de son instrument me pénètre. Sa virtuosité me subjugue.
Cette musique nous est apportée par un vent d’Est.
Ce vent est passé sur les steppes russes glacées , par-dessus l’Oural, sur les rives de la Bérésina ou des vols de corbeaux freux ont transformé les soldats de la grande armée en squelettes blanchis.
Et les descendants des mêmes corvidés passent sous ma fenêtre aujourd’hui.
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Mes mains immobiles, et désormais insensibles reposent mortes sur ma table.
Et je voudrais parfois écrire un poème que lirait qui veut. je m’enrime dans les rimes d’un sonnet. Un quatrain se désarticule dans les arcanes de ma pauvre tête ; il tente de fuir les inévitables tercets. Un alexandrin manque de pieds et de raison et de rimes aussi . Décidément, la poésie a des formes trop contraignantes pour moi. je l’abandonne avant qu’elle ne le fasse !
Alors, j’écoute à nouveau de la musique classique, de Mozart en Vivaldi, de Beethoven à Brahms. Et aussi des Musiques que j’ai aimées, le concerto d’Aranjuez ou «la Moldau» de Smetana.
Et moi qui pourtant ne suis pas croyant j’imagine la cérémonie qui m’accompagnera dans ma dernière demeure, là-bas, du côté de Saint-Jean de Bassel, à la lisière des grandes forêts de Lorraine où j’ai cherché les cèpes,, avant que je ne sombre dans l’oubli nécessaire. je ne saurais vous manquer. Je serai dans la paix d’un couvent.
Il faut bien que continue la vie !
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Après un jour gris, revient le bleu du ciel. « La vie est là, simple et tranquille. ». Verlaine je crois l’a dit bien avant moi.
Mes écrits de la veille s’estompent dans un lendemain moins attristant.