Les tribulations d'un patient.
Posté : 08 oct. 2010, 17:14
Je ne savais pas. A présent, je sais qu'il est très précieux de disposer d'une bonne santé !
Le mot "patient" qui figure au dictionnaire de langue française se justifie parfaitement pour désigner le pauvre hère qui doit se soumettre à la médecine et aux médecins. Si je devais faire un récit complet de ce que je viens de vivre depuis six mois, d'hôpitaux en cabinets et faire un descriptif des examens subis, le cadre de mon écrit ne tiendrait pas dans les limites offertes par notre site. Je vais donc me borner aux dernières 24 heures.
Hier, j'avais donc rendez-vous à 14 heures à l'hôpital civil de Strasbourg - rayon chirurgie B - rachis ...
Il faut savoir que l'hôpital de Strasbourg est situé en plein centre ville et que stationner avec une voiture dans les parages n'est pas une mince affaire. Pas une mince affaire ... impossible devrais-je écrire. Pour moi qui me déplace très péniblement avec deux béquilles, ce serait mission impossible. Heureusement, j'ai une cousine très serviable qui est de Strasbourg et connaît la ville à la perfection ; elle s'est proposée de me déposer devant le bâtiment en cause et de venir me reprendre.
Me voilà donc déambulant dans le hall dévolu à la chirurgie B. Je suis avec mon gouvernement qui trimballe un énorme dossier bourré de radios, Scanners, Scintigraphie, IRM, CR d'analyses diverse que je me suis à grand peine efforcé de classer.
Une dame attend derrière un guichet surmonté de la pancarte accueil. J'explique mon cas et on me dirige vers un autre bureau où règne un brave homme à la trogne rouge qui atteste de son amour pour la production viticole locale. Ce monsieur fort aimable écoute avec attention le récit que je fais pour la seconde fois afin d'expliquer ma présence en ce lieu. Il prend quelques notes puis me dit :
- Suivez-moi, je vous accompagne au bureau ...
Et me voilà claudiquant à sa suite dans des couloirs interminables et froids comme la rimaye d'un glacier. Une dame imposante m'accueille. Et moi, de réciter pour la troisième fois en quelques minutes le petit couplet explicatif de ma présence ; elle sait. Je suis même attendu.
Elle se saisit de mon dossier, en étale quelques pièces sur sa table de travail.
- Avez vous une radio récente ?
- Oui, madame.
Et de lui extirper d'un fatras de paperasses mélangées le document demandé.
- Bon, dit elle péremptoire, il va falloir refaire des radios !
Je me demande le pourquoi de la nécessité de refaire un examen déjà fait ... Mais bon, la médecine étant d'essence divine quand elle opère sur son terrain, je me fais tout petit pour faire observer à la dame qu'il est 14 heures et que c'est précisément l'heure de mon rendez-vous.
- Ne vous en faites pas, le docteur est en retard ...
Et me revoilà claudiquant vers le service où les radios sont faites. L'opération est rapide. Il est 14h 10 quand la dame imposante me désigne la salle d'attente.
Nous y sommes seuls, mon épouse et moi ...
Lorsque je suis dans une salle d'attente, au lieu de lire les revues obsolètes et écornées mises à la disposition des patients (tiens, tiens ...) j'observe ce qui m'entoure, murs, mobilier et gens quand il y en a ; il m'arrive même d'engager une conversation qui fait le temps moins long.
Comme nous sommes seuls, j'observe ; la salle d'attente a été l'objets de rafistolage divers, faux plafonds, peintures défraîchies, radiateurs en fonte antédiluviens à la peinture écaillée. Tout est très vieux, très grand et très sale pour reprendre la description que Marcel Pagnol faisait de son brocanteur.
Je suis surpris par l'impression lourde et oppressante provoquée par le fait d'être seul dans ce décor carcéral.
14 h 30 ... un couple de patients s'installe... nous ne sommes plus seuls !
15 h 00 des patients encore.
15 h 30 la salle d'attente se remplit.
16 h 00 le patient que je suis commence à s'impatienter.
16 h 30 je suis carrément un patient impatient ! cela fait deux heures trente que nous croupissons là.
Enfin, un petit bruit de couloir, un froissement de blouse blanche et je suis devant LE chirurgien. Et la grosse dame annonce à la cantonade le début de la consultation. L'homme de l'art ne s'excuse pas de son retard, il était (paraît-il) au bloc opératoire. C'est un médecin au fort accent de l'Est, roumain me semble-t-il, très sympathique au demeurant.
Heureusement que le téléphone portable m'a permis de ne pas immobiliser ma cousine dans une longue attente.
Et cependant me revoilà avec mon problème : Ce médecin du rachis m'affirme que j'ai un problème de hanche qui, par conséquent, ne le concerne pas ; la semaine dernière, le chirurgien orthopédiste spécialiste de la hanche m'a affirmé que j'avais un problème de rachis !
Pour rester de mon sexe, je dirais que je deviens ... bouc !
Le mot "patient" qui figure au dictionnaire de langue française se justifie parfaitement pour désigner le pauvre hère qui doit se soumettre à la médecine et aux médecins. Si je devais faire un récit complet de ce que je viens de vivre depuis six mois, d'hôpitaux en cabinets et faire un descriptif des examens subis, le cadre de mon écrit ne tiendrait pas dans les limites offertes par notre site. Je vais donc me borner aux dernières 24 heures.
Hier, j'avais donc rendez-vous à 14 heures à l'hôpital civil de Strasbourg - rayon chirurgie B - rachis ...
Il faut savoir que l'hôpital de Strasbourg est situé en plein centre ville et que stationner avec une voiture dans les parages n'est pas une mince affaire. Pas une mince affaire ... impossible devrais-je écrire. Pour moi qui me déplace très péniblement avec deux béquilles, ce serait mission impossible. Heureusement, j'ai une cousine très serviable qui est de Strasbourg et connaît la ville à la perfection ; elle s'est proposée de me déposer devant le bâtiment en cause et de venir me reprendre.
Me voilà donc déambulant dans le hall dévolu à la chirurgie B. Je suis avec mon gouvernement qui trimballe un énorme dossier bourré de radios, Scanners, Scintigraphie, IRM, CR d'analyses diverse que je me suis à grand peine efforcé de classer.
Une dame attend derrière un guichet surmonté de la pancarte accueil. J'explique mon cas et on me dirige vers un autre bureau où règne un brave homme à la trogne rouge qui atteste de son amour pour la production viticole locale. Ce monsieur fort aimable écoute avec attention le récit que je fais pour la seconde fois afin d'expliquer ma présence en ce lieu. Il prend quelques notes puis me dit :
- Suivez-moi, je vous accompagne au bureau ...
Et me voilà claudiquant à sa suite dans des couloirs interminables et froids comme la rimaye d'un glacier. Une dame imposante m'accueille. Et moi, de réciter pour la troisième fois en quelques minutes le petit couplet explicatif de ma présence ; elle sait. Je suis même attendu.
Elle se saisit de mon dossier, en étale quelques pièces sur sa table de travail.
- Avez vous une radio récente ?
- Oui, madame.
Et de lui extirper d'un fatras de paperasses mélangées le document demandé.
- Bon, dit elle péremptoire, il va falloir refaire des radios !
Je me demande le pourquoi de la nécessité de refaire un examen déjà fait ... Mais bon, la médecine étant d'essence divine quand elle opère sur son terrain, je me fais tout petit pour faire observer à la dame qu'il est 14 heures et que c'est précisément l'heure de mon rendez-vous.
- Ne vous en faites pas, le docteur est en retard ...
Et me revoilà claudiquant vers le service où les radios sont faites. L'opération est rapide. Il est 14h 10 quand la dame imposante me désigne la salle d'attente.
Nous y sommes seuls, mon épouse et moi ...
Lorsque je suis dans une salle d'attente, au lieu de lire les revues obsolètes et écornées mises à la disposition des patients (tiens, tiens ...) j'observe ce qui m'entoure, murs, mobilier et gens quand il y en a ; il m'arrive même d'engager une conversation qui fait le temps moins long.
Comme nous sommes seuls, j'observe ; la salle d'attente a été l'objets de rafistolage divers, faux plafonds, peintures défraîchies, radiateurs en fonte antédiluviens à la peinture écaillée. Tout est très vieux, très grand et très sale pour reprendre la description que Marcel Pagnol faisait de son brocanteur.
Je suis surpris par l'impression lourde et oppressante provoquée par le fait d'être seul dans ce décor carcéral.
14 h 30 ... un couple de patients s'installe... nous ne sommes plus seuls !
15 h 00 des patients encore.
15 h 30 la salle d'attente se remplit.
16 h 00 le patient que je suis commence à s'impatienter.
16 h 30 je suis carrément un patient impatient ! cela fait deux heures trente que nous croupissons là.
Enfin, un petit bruit de couloir, un froissement de blouse blanche et je suis devant LE chirurgien. Et la grosse dame annonce à la cantonade le début de la consultation. L'homme de l'art ne s'excuse pas de son retard, il était (paraît-il) au bloc opératoire. C'est un médecin au fort accent de l'Est, roumain me semble-t-il, très sympathique au demeurant.
Heureusement que le téléphone portable m'a permis de ne pas immobiliser ma cousine dans une longue attente.
Et cependant me revoilà avec mon problème : Ce médecin du rachis m'affirme que j'ai un problème de hanche qui, par conséquent, ne le concerne pas ; la semaine dernière, le chirurgien orthopédiste spécialiste de la hanche m'a affirmé que j'avais un problème de rachis !
Pour rester de mon sexe, je dirais que je deviens ... bouc !