Mais comment en sommes nous arrivés à cette pratique si contraignante, parfois honnie par nos proches non initiés ?
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En rentrant de Malaucène, alors que l'autoroute déroulait son long ruban, Lolo et moi en sommes arrivés à aborder le sujet de ce post ... et ce que Lolo m'a conté m'a littéralement passionné. Je pourrais en faire un roman mais lui laisse le soin, s'il le veut, d'en faire le récit. Et je suis curieux de savoir comment, chez chacun de nous, est née la passion de cet instrument de bonheur et de torture autrefois dénommé vélocipède, vélo pour faire court, ou bicyclette pour le poète ?
Charité bien ordonnée est, dit-on celle que l'on se prodigue à soi-même. Je vais donc commencer, en tentant de ne pas être trop prolixe.
Je suis venu au sport par l'athlétisme (vitesse et sauts), puis par les sports collectifs, basket, hand et volley ... et puis je me suis marié, j'ai goûté sans réserve au confort de la vie domestique, eu trois enfants, me suis sédentarisé, désintéressé du sport et pris quelques kilogrammes superflus avec de déplorables habitudes de confort sans efforts et j'ai perdu au fil du temps les dons physiques qui avaient été l'apanage de mes vingt ans.
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Alors que vous étions en vacances sur la belle île d'Oléron, tous les matins, je voyais un brave homme, la soixantaine sonnée, équipé comme un pro du vélo, enfourcher son deux-roues rutilant pour un tour de l'île.
Et ce fut l'élément déclencheur, le catalyseur nécessaire à toute réaction, chimique ou autre.
De retour de vacances, je me suis rendu dans la boutique tenue par André Wilhelm, coureur local de haut niveau que je connaissais très bien, et j'ai fait l'acquisition de ma première bicyclette.
C'était un course "Mercier", violine à la Raymond Poulidor.
- Et pour la roue libre, m'avait interrogé André Wilhelm ?
- Un truc facile, je débute ...
- Avec un 26 dents, tu grimperas aux murs, m'avait affirmé le champion.
Lui, sans doute. Et moi, avec ce 42X26, ce fut une toute autre histoire, confronté aux rigueurs des pentes embrunaises.
Et froussard dans les descentes, freinant avec excès, les pneumatiques/boyaux se tordaient en se décollant sous l'effet de la chaleur générée par le frottement des patins de freins sur les jantes. Ils se gondolaient, sinon de rire, du moins de douleur, comme intestins grêles atteints d'entérite ! Les boyaux furent rapidement remplacés par des pneus !
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J'ai arrêté de fumer, surveillé un peu mon poids, et rapidement les progrès sont venus. Les clubs, les copains, les longues randonnées, les semaines fédérales ... une aisance sur mon deux roues ; assez vite, j'ai adopté le vélo comme religion. A vrai dire, je n'en ai jamais eu d'autre !
Et mon mulet d'Embrun, qui a changé sa couleur après ré-émaillage et tout son équipement, modernisé et alourdi au fil des ans, c'est bien cette première et bien lointaine acquisition ... Après tant d'années de vie commune, vous comprendrez à quel point je suis attaché à cette bécane et pourquoi c'est elle que j'ai choisie pour affronter cette année encore les redoutables pentes Du col de la Bonnette.
je ne rêvais que de Tour de France, Merckx puis Hinault étaient mes idoles ... me suis contentée des routes des Combrailles, seule ou avec mes cousins... bah, suis née trop tôt, ou pas dans la bonne famille, c'est comme ça