Gilets jaunes ...

[Robert]

Et les gilets jaunes qui commencent à s'engueuler entre eux, au point qu'un groupe d'entre eux, reçu par je ne sais plus quelle ministre, c'est fait traité de " collabo "" pour avoir accepté d'échanger sereinement et tranquillement, ce qui est, il faut bien le dire, un fait assez rare pour le souligner. Pauvre France, où allons nous avec ces pitres ? !
@cyberpotes+ !

Effectivement le mouvement des gilets jaunes est loin de constituer un bloc ; il est ingérable, sans doute.
Mais son existence même ne peut faire l'objet d'une impasse et le pouvoir ne peut poursuivre son chemin sans tenir compte de lui ; sa politique du tout libéral au profit des nantis devra être infléchie sérieusement.

[Robert]

Aujourd'hui encore, Jupiter va rencontrer des maires.

Tandis que "sa cote de copularité" remonte un tantinet grâce à ce subterfuge des rencontres, me vient cette image de notre président : Un pauvre canard qui aurait perdu une patte. Il n'a plus que la solution de naviguer sempiternellement en rond, sur la grande mare du capitalisme international.

Et ses interlocuteurs ont beau, parfois lui suggérer ce qui serait nécessaire : Réduction drastique de l'échelle des revenus, taxation des produits du capital sans travail, révision de la TVA et de l'échelle des impôts sur le revenu, rétablissement de l'impôt sur les grandes fortunes, il ne répond que par la révision de la seule mesure prise qui aille dans le bon sens, à savoir le fameux 80 km/h sur nos routes secondaires.

Le lobby de la vitesse automobile à tout prix a beau émettre ses jérémiades mercantiles, il est indéniable que la vitesse tue, pollue et coûte cher pour rien ! Il n'est qu'à rétablir la vitesse libre que j'ai connue lors de mon accession à l'automobile et nous passerions rapidement de 5 000 morts/ans à 20 000 morts/ans, sans compter l'ajout à la pollution de l'air !
Cet argument emprunt de mauvaise foi crétine d'un lobby d'assassins qui prétend que la réduction de la vitesse automobile est destinée à renflouer les caisses de l'état est à jeter proprement et rapidement aux orties des fossés.
Quand aura-t-on compris, après un siècle d'usage, que l'automobile n'est qu'un outil pour se déplacer ; ce n'est ni un objet pour se montrer en public, ni un gage de virilité, ni un accessoire sportif ?

[Denis]

Je me demandais finalement si la voiture n’est pas un symbole de liberté, de « je vais ou je veux »... Et donc quand on touche à cet instrument de liberté, que ce soit en limitant la vitesse ou en augmentant le prix des carburants, on touche à la liberté des conducteurs, qui considèrent souvent leur véhicule comme une extension de leur domicile (d’ou, d’ailleurs, ces réactions disproportionnées quand on nous coupe une priorité... )...
Et puis après y’a le côté phallique de l’instrument, « la mienne est plus grosse que la tienne ». Quand on est conscient de tout ce qu’elle représente, ça devient marrant de voir faire les conducteurs, de faire un lien entre leur véhicule et leur caractère... facile à faire quand c’est des gros 4X4, des voitures bien voyantes, des voitures rétro, plus difficile avec les nouvelles voitures qui se ressemblent toutes...

[Robert]

Je me demandais finalement si la voiture n’est pas un symbole de liberté, de « je vais ou je veux »... Et donc quand on touche à cet instrument de liberté, que ce soit en limitant la vitesse ou en augmentant le prix des carburants, on touche à la liberté des conducteurs, qui considèrent souvent leur véhicule comme une extension de leur domicile (d’ou, d’ailleurs, ces réactions disproportionnées quand on nous coupe une priorité... )...
Et puis après y’a le côté phallique de l’instrument, « la mienne est plus grosse que la tienne ». Quand on est conscient de tout ce qu’elle représente, ça devient marrant de voir faire les conducteurs, de faire un lien entre leur véhicule et leur caractère... facile à faire quand c’est des gros 4X4, des voitures bien voyantes, des voitures rétro, plus difficile avec les nouvelles voitures qui se ressemblent toutes...

C'est vrai, la voiture est devenue une autre partie de nous-même, comme nos jambes ! Pour certains d'ailleurs, de jambes ils n'auraient plus besoin.
La vie sans automobile est à peine possible ... bien que certains s'en passent ...
Je pense qu'il faut adapter l'automobile à l'usage que l'on en fait, en oubliant le critère de prestige. L'auto est un outil, rien de plus.
Acheter un énorme 4X4 pour en avoir une fois dans l'année l'usage, c'est un gaspillage à bannir, comme les voitures qui roulent à 300 km/h ! Grand Dieu, pour quoi faire ?
La vitesse est devenue un élément incontournable de nos sociétés, parallèle à l'affirmation anglophone "time is money" ...
"Créature d'un jour qui t'agites une heure" ... a constaté Musset. Nous courons sans cesse après le temps que jamais on ne rattrape, comme si nous avions hâte d'en trouver l'issue qui est ... la mort.
Bon Dieu ! Prenons le temps de vivre.

[Denis]

Tu peux me donner le titre du poème de Musset que tu cites, s’il te plait?

[Robert]

Tu peux me donner le titre du poème de Musset que tu cites, s’il te plait?

Poésies nouvelles / A. de Musset.

En voici le texte :

Créature d’un jour qui t’agites une heure,
De quoi viens-tu te plaindre et qui te fait gémir ?
Ton âme t’inquiète, et tu crois qu’elle pleure :
Ton âme est immortelle, et tes pleurs vont tarir.

Tu te sens le cœur pris d’un caprice de femme,
Et tu dis qu’il se brise à force de souffrir.
Tu demandes à Dieu de soulager ton âme :
Ton âme est immortelle, et ton cœur va guérir.

Le regret d’un instant te trouble et te dévore ;
Tu dis que le passé te voile l’avenir.
Ne te plains pas d’hier ; laisse venir l’aurore :
Ton âme est immortelle, et le temps va s’enfuir.

Ton corps est abattu du mal de ta pensée ;
Tu sens ton front peser et tes genoux fléchir.
Tombe, agenouille-toi, créature insensée :
Ton âme est immortelle, et la mort va venir.

Tes os dans le cercueil vont tomber en poussière ;
Ta mémoire, ton nom, ta gloire, vont périr,
Mais non pas ton amour, si ton amour t’est chère :
Ton âme est immortelle, et va s’en souvenir.

[Denis]

C'est bien celui là que j'avais appris à l'école... Merci Robert!

[Lolo90]

C'est bien celui là que j'avais appris à l'école... Merci Robert!

Ben moi, jamais appris ce beau poème de Musset
Et pis j'aimais pas le français à l'école
En tout cas en le lisant, je me dis que j'étais bien con

[pibama]

P*tain c'est presque aussi beau que du Xavier Grall :

Les vieux de chez moi ont des îles dans les yeux
Leurs mains crevassées par les chasses marines
Et les veines éclatées de leurs pupilles bleues
Portent les songes des frêles brigantines

Les vieux de chez moi ont vaincu les récifs d'Irlande
Retraités, usant les bancs au levant des chaumières
Leurs dents mâchonnant des refrains de Marie Galante
Ils lorgnent l'horizon blanc des provendes hauturières

Les vieux de chez moi sont fils de naufrageurs
Leurs crânes pensifs roulent des trésors inouïs
Des voiliers brisés dans les goémons rageurs
Et luisent leurs regards comme des louis

Les vieux de chez moi n’attendent plus rien de la vie
Ils ont jeté les ans, le harpon et la nasse
Mangé la cotriade et siroté l’eau de vie
La mort peut les prendre, noire comme pinasse

Les vieux ne bougeront pas sur le banc fatigué
Observant le port, le jardin, l’hortensia
Ils diront simplement aux Jeannie, aux Maria
"Adieu, les Belles, c’est le branle-bas"

Et les femmes des marins fermeront leurs volets.

Les vieux marins

[callune]

P*tain c'est presque aussi beau que du Xavier Grall :

Les vieux de chez moi ont des îles dans les yeux
Leurs mains crevassées par les chasses marines
Et les veines éclatées de leurs pupilles bleues
Portent les songes des frêles brigantines

Les vieux de chez moi ont vaincu les récifs d'Irlande
Retraités, usant les bancs au levant des chaumières
Leurs dents mâchonnant des refrains de Marie Galante
Ils lorgnent l'horizon blanc des provendes hauturières

Les vieux de chez moi sont fils de naufrageurs
Leurs crânes pensifs roulent des trésors inouïs
Des voiliers brisés dans les goémons rageurs
Et luisent leurs regards comme des louis

Les vieux de chez moi n’attendent plus rien de la vie
Ils ont jeté les ans, le harpon et la nasse
Mangé la cotriade et siroté l’eau de vie
La mort peut les prendre, noire comme pinasse

Les vieux ne bougeront pas sur le banc fatigué
Observant le port, le jardin, l’hortensia
Ils diront simplement aux Jeannie, aux Maria
"Adieu, les Belles, c’est le branle-bas"

Et les femmes des marins fermeront leurs volets.

Les vieux marins