Partir, c'est mourir un peu dit un adage.
Partir à la guerre, sans doute. Mais partir pour un beau voyage avec un billet de retour en poche ... non. C'est tout le contraire !
Ce séjour en Sicile n'est déjà plus qu'un souvenir et "j'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans" dit le poète. C'est mon sentiment du moment.
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Tout ce qui traînait de ci delà dans les meubles de la chambre a repris place dans nos bagages.
Comme toujours au moment du retour, la tristesse s'estompe car retrouver nos pénates est aussi un bonheur.
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Dans le bus qui nous ramène vers l'aéroport de Catane, éternel insatisfait, je fais un inventaire de tout ce que je n'ai pas fait au cours de ce séjour :
- Voyager pour le tour de l'Etna dans le petit train d'intérêt local
- Visiter un ou deux musées de Catane
- Connaître la Sicile dans sa ruralité et, suprême bonheur, cueillir à l'oranger le fruit que je mangerai
- Randonner jusqu'au bord du cratère de l'Etna par un jour de grand soleil
- Visiter l'incontournable Syracuse
Et puis une autre fois peut être, aller à Palerme, la capitale de l'île, voir aussi les autres côtes, de l'Ouest ou du Sud ...
Il en est des voyages comme de la culture : Plus tu voyages, plus tu mesures la faiblesse de tes connaissances pour en arriver au constat que tu ne sais rien.
Et je glisse à l'oreille de mon épouse : "Tu sais, si nous sommes encore en forme l'année prochaine, je referai volontiers un séjour à Taormina" ... Je m'attendais à des protestations ... elles ne sont pas venues.
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Il fait beau, ce matin, à Catane. Il est neuf heures et la température est printanière (16°) ; las, tout à l'heure, quand notre appareil se posera à Luxembourg, nous retrouverons l'hiver avec 3 petits degrés à midi !
A travers le hublot du Boeing 737 qui va décoller, je m'émerveille au spectacle de ce ciel si bleu.

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Quand j'étais un petit garçon, je collais mon nez à la fenêtre du train et je regardais défiler sans ennui l'infinie variété des paysages.
Je reste dans le même état d'esprit. Et je ne perds rien du spectacle qui s'offre à moi, à travers la loupe ronde du hublot de l'avion.
Quel spectacle que la terre vue en dessous de nous, à plusieurs kilomètres !
Je reconnais le dessin des côtes de l'Italie, les sommets enneigés des Alpes. J'essaie en vain de me situer dans l'espace, crois reconnaître la baie de Naples.
Parfois, nous naviguons sur un océan cotonneux de nuages. J'en profite pour lire un peu.
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A l'approche de notre destination, notre appareil amorce lentement sa descente. Dans les trous que laissent les nuées, j'observe le damier des prés, les champs fleuris de colza, le vert des bosquets et des bois, le cours sinueux des chemins et des routes, le trait rectiligne de l'autoroute avec ses minuscules véhicules, les étangs, la rivière qui serpente, les villages blottis autour de leurs églises, les agglomérations plus importantes auxquelles j'essaie de trouver un nom ...
Et je mesure a quel point l'homme a colonisé la terre. Quelle place reste-t-il encore aux autres êtres vivants ?
Ne nous étonnons pas de la disparitions des espèces animales ... craignons que leur disparition ne précède et n'entraîne la nôtre.
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Atterrissage.
Fin des rêves philosophiques.
L'heure est aux retrouvailles, celle des bagages, de la voiture, de la maison ...
Le voyage est bien terminé !
Sarrebourg, bonjour !