Il est revenu le temps de la lecture ... Parlons-en.

[Denis]

Je l’avoue, je ne connaissais pas cet écrivain…
Et je fais le constat que je ne lis pratiquement plus de livres, mais à part en vacances, environ 2 par an, donc… Je suis loin de Robert!

[Robert]

Je viens de terminer la lecture du livre intitulé « la fête au bouc » de Mario Vargas Llosa auteur péruvien. Ce livre a obtenu le prix Nobel de littérature 2010.

il m’a Passionné, et j’ai lu d’un seul trait ses 680 pages. J’étais tellement absorbé par ma lecture que parfois, j’oubliais l’heure du déjeuner !

Ce récit est à la fois historique et romancé. La partie historique est parfaitement exacte, je l’ai vérifiée à plusieurs reprises.
Il s’inscrit dans le cadre géographique de la république dominicaine, dans la période qui va de la prise de pouvoir de Rafael Trujillo en 1930 à la mort de ce dictateur en 1961.

Rafael Trujillo dans le roman, est un personnage particulièrement abject, un bouc. Tous les rouages de la République Dominicaine sont contrôlés dans cette période par le dictateur lui-même ou par sa famille. Il a impliqué dans le pouvoir toute sa famille, ascendants, descendants, collatéraux, amis, proches…
Sous son règne, il n’y avait plus d’opposition, ni de la presse écrite, radiophonique, télévisée, ni par les institutions de l’État. Les opposants communistes ou autres étaient torturés assassinés puis jetés à la mer pour être dévorés par les requins, en sorte qu’il n’y ait pas de trace des disparition.La police politique traquait tous les opposants et leur famille.

L’auteur dissèque avec précision les rouages d’un état d’extrême droite, appuyé au début par les États-Unis. Trujillo, lâché par les États-Unis, après l’élection de John Fitzgerald Kennedy, quatre courageux amis fomentent un attentat pour éliminer le dictateur. L’ attentat réussit. Le bouc est criblé de balles. Le pays est débarrassé d’une ordure. Cependant, les auteurs de l’attentat sont démasqués. Le fils aîné du dictateur est une réplique du père peut-être en pire. Sa vengeance est terrible.


Une grande partie du roman est consacrée à un personnage fictif : Urania. Elle est la fille d’un personnage important du régime. Je n’en dis rien pour laisser un lecteur ou une lectrice éventuels découvrir ce personnage et son destin tragique.


« La fête au bouc » est sans le moindre doute l’un des meilleurs livres que j’ai jamais lu. Mes goûts ne sont pas universels et chacun fera de mes conseils de lecture ce qu’il voudra. Dans tous les cas, un livre très fort et qui ne peut pas laisser indifférent. Sa lecture aidera aussi à la formation politique de certains.

N.B.: Sciemment, je n’ai pas raconté le livre, comme j’avais été tenté de le faire, pour laisser les lecteurs le découvrir . Ça en vaut la peine.

[Lolo90]

Si tu as apprécié ce roman malgré la gravité de l'histoire basée sur des faits réels qui se sont malheureusement produits, ça veut dire que l'auteur a réussi son roman, et aussi d'alerté le lecteur sur ce que représente une dictature

[Robert]

Si tu as apprécié ce roman malgré la gravité de l'histoire basée sur des faits réels qui se sont malheureusement produits, ça veut dire que l'auteur a réussi son roman, et aussi d'alerté le lecteur sur ce que représente une dictature

Je serai heureux si j’ai donné à quelqu’un l’envie de lire ce livre. Je me répète, il en vaut la peine. Je suis à la recherche d’un autre livre du même auteur.

[Robert]

Le paradis–un peu plus loin. Mario Vargas Llosa.

Mario Vargas Llosa est décédé, il y a peu, en 2025. Péruvien, auteur, en langue espagnole, membre de l’académie française, prix Nobel de littérature 2022, pour l’ensemble de son œuvre, je viens de lire avec beaucoup d’intérêt, après « la fête au bouc», un deuxième livre de cet écrivain intitulé « le paradis–un peu plus loin. ».

Cet ouvrage est la biographie de deux personnages qui ont une ascendance péruvienne et un lien de famille : Flora Tristan est la grand-mère de Paul Gauguin.
Si Paul Gauguin est bien connu, sa grand-mère l’est moins.


L’ouvrage comporte alternativement un chapitre consacré à Flora Tristan suivi d’un chapitre consacré à Paul Gauguin.

Pour résumer :

Flora Tristan.
Le père de Flora Tristan est péruvien, marié à une française.
À la suite d’un mariage malheureux, Flora décide de consacrer sa vie à la libération de la femme et à l’amélioration de la condition ouvrière.
Elle écrit en particulier un livre sur ce sujet, livre qu’elle décide de diffuser à la suite de réunions qu’elle organise dans le pays, de Paris, à Bordeaux, en passant par Lyon.
Comme elle a vécu au début du XIXe siècle, elle est fortement influencée par le socialisme utopique de Saint-Simon et de Fourier.
Elle meurt à 41 ans, épuisée par sa vie de militante.

Paul Gauguin :
Paul Gauguin est le petit-fils de Flora Tristan.
Sa vie commence bien calmement. Il travaille pour une banque, dispose d’un bon salaire, épouse une jeune femme de la haute société danoise, a quatre enfants…. une vie bourgeoise semble lui être tracée.
Mais… mais il découvre la peinture qui va accaparer complètement sa vie. Il abandonne femme et enfants pour se consacrer à l’art. Et sa vie devient une vie d’artiste, pleine d’aléas.
L’auteur, et c’est un énorme intérêt de ce livre, décrit la vie du peintre à partir de son œuvre. Chaque tableau est replacé dans le contexte de la vie de l’ artiste, Paul Gauguin, et de son environnement.

Encore un livre, passionnant, 600 pages qui tiennent le lecteur en haleine

[Lolo90]

Merci pour ce résumé et tu m'apprends pour Gauguin

[Robert]

Après deux livres signés de Mario Vargas Llosa je suis revenu à un livre plus facile de Colette. J’ai donc relu « Claudine à l’école »,
300 pages environ.
À mon avis ce livre est plutôt destiné à un lectorat de jeunes de 15 à 18 ans. Il traite de la sexualité des adolescents et aussi de l’homosexualité féminine.
J’ai apprécié cependant la description des mœurs dans un village au début du XXe siècle.

……..

Je vais reprendre le livre de Jean-Paul Sartre, intitulé « les mots ». Je l’avais abandonné parce que son texte ne s’imprimait pas correctement sur mon écran.
Il me semble qu’avec le temps, je ne sais pas pourquoi, il s’imprime correctement désormais. C’est une lecture plus difficile que Claudine à l’école. Si je pouvais, je prendrai des notes au fur et à mesure que j’avance dans ma lecture.

[Robert]

Je viens de terminer la lecture du livre intitulé « les mots » de Jean-Paul Sartre. Cette lecture m’a été suggérée par Françoise Sagan qui la recommande explicitement.
Ce livre est une autobiographie écrite par Jean-Paul Sartre, qui nous parle de son enfance de quatre à onze ans.
Un livre qui suscite beaucoup de réflexions ; il est l’œuvre d’un philosophe qui analyse son enfance et l’influence que celle-ci a pu avoir sur sa vie d’adulte écrivain.

Jean-Paul Sartre, avant de choisir le titre de son livre(les mots) a voulu un moment l’appeler: « Jean sans terre». Ce titre aurait pu être interprété par le lecteur en «Jean sans père », car Jean-Paul Sartre a été orphelin de son père et ne l’a jamais connu. Il pourrait également être interprété en : « jean s’enterre» car l’auteur y parle aussi de la mort.

Jean-Paul Sartre se remémore avec une surprenante précision les premières années de sa vie où l’influence des mots a été grande.
La lecture d’abord dans la bibliothèque de son grand-père, Charles Schweitzer, professeur d’allemand, puis celle des livres et des illustrés que le petit Jean-Paul trouve à sa portée et qu’il dévore.
Les mots de ses lectures petit à petit l’orientent vers l’écriture. Ces écrits enfantins sont encouragés par un grand-père souvent admiratif.
Ses premiers pas dans la vie sont soulignés par des éléments tels que la laideur physique dont Jean-Paul Sartre se pense accablé, la difficulté qu’il a pour communiquer avec les enfants de son âge, l’omniprésence de sa maman et de sa grand-mère maternelle.

Ce livre ne se lit pas comme un roman, ce n’est pas un roman, je ne puis donc en recommander la lecture. Certains passages m’ont paru « difficiles».

Cependant, quand j’ai fermé la dernière page de cet ouvrage, j’ai regretté que Jean-Paul Sartre n’ait pu continuer son autobiographie au-delà de son enfance ; il en a été privé par sa santé déficiente après 1963. J’aurais aimé connaître l’adolescence de Jean-Paul Sartre, puis l’homme dans sa jeunesse et ses amours.

Jean-Paul Sartre a été un philosophe influent dans la seconde moitié du XXe siècle. Son œuvre et sa pensée ont marqué ma génération.

Note : Jean-Paul Sartre a totalement perdu la vue avant de perdre la vie. Il a été privé du pouvoir d’écrire dans les dernières années de son existence.

[Robert]

J’ai déjà choisi ma prochaine lecture :
Ce sera « L’amie prodigieuse » d’Elena Ferrante, auteure italienne.

Ce livre m’a été conseillé par une correspondante. En effet, je correspond périodiquement par mail avec une dame médecin gériatre qui a aidé les pompiers lors de mon accident du 7 décembre 2023. Elle se trouvait là , sur la piste cyclable, par hasard en promenade avec une amie. Elle a aussi aidé Josette après mon accident.

[Lolo90]

Merci Robert pour ce retour car je ne connais que de nom Jean-Paul Sartre et encore moins cette auteur italienne