En arrivant ce samedi 11 avril à Ligugé, dans la banlieue sud de Poitiers, une heure avant le départ, ma première surprise est de prendre connaissance de la modification du parcours initialement prévu : en raisons des départs en congés, la Préfecture de la Vienne a restreint son autorisation au petit circuit de 80 km ! Il faudra donc faire ce circuit à 2 reprises, soit un total de 148 km au lieu des 154 initialement prévus.
Après avoir salué Eric et Pierre-Marc, je file me préparer. Comme la semaine passée à Coulaines, j'opte pour le maillot manches longues sur un sous-vêtement chaud et le corsaire. De la pluie est prévue par intermittence avec des températures n'excédant pas 12°C.
Sur la ligne de départ, je rejoins Sébastien et Eric et à 9h, c'est parti pour les participants du "grand parcours" ou plutôt pour les 2 tours du petit circuit, environ 270. Ca part plus nerveusement que l'an dernier, déjà sous une petite bruine et j'essaie de rester résolument au contact de la tête du peloton.
Je reconnais certaines portions du circuit, comme ce passage dans Iteuil et son taquet en sortie de virage qui passe finalement très bien ou encore la petite bosse de Laverré, où je me porte vers l'avant pour rejoindre Sébastien et sa tunique de la CSC (ah non, c'est CCSérigné !). Je vais lui demander s'il compte passer au JT, car juste devant le motard est en train de filmer le long ruban bigarré...
Nous venons de faire 11 km et je vais faire ce que je sais faire de mieux ces derniers temps : emmener tout le monde sur une mauvaise route !


Une fois les choses rentrées dans l'ordre, nous alternons les accélérations et ralentissements suivis de regroupements, mais j'essaie de rester le plus possible devant.
Malgré la pluie, qui reste assez fine et n'est donc pas encore handicapante, je reconnais encore certains passages comme ce très pittoresque bourg de Gençay que l'on aborde en passant sur 2 ponts en pierre successifs ou encore la plongée vers le village d'Anché, petit coin de paradis verdoyant sur la rivière "Clain".
Côté course, j'ai essayé de rejoindre un groupe de 4 parti devant, mais pas assez rapidement, le peloton a suivi et la tentative avorte. Comme Pierre-Marc me suggère de ne pas en faire trop, je m'efforce de suivre son conseil. Dans la commune des Minières, un virage à droite dangereux est difficilement négocié, car j'ai rétrogradé un peu trop dans le peloton et ça relance fort derrière. L'avantage de faire 2 fois le circuit, c'est de repérer les passages délicats pour s'y préparer à l'avance au tour suivant. Je ferai donc particulièrement attention à cet endroit au second passage !
Déjà nous arrivons à proximité de Ligugé et les signaleurs nous indiquent la direction à suivre pour entamer le second tour. Mais beaucoup jugent plus prudent de rentrer directement, ce qui expliquera en partie le nombre réduit de participants classés au final, 206 seulement. La pluie se fait depuis quelques minutes plus drue. Nous démarrons ce deuxième tour tambour battant, Iteuil et Laverré sont avalés à vive allure, mais les tentatives d'échappée sont rapidement contrariées. Je fais très attention lorsque le peloton se met en file indienne à remonter rapidement, quitte à faire un peu plus d'efforts, mais rouler en file indienne, ce n'est pas du tout mon truc ! Ca roule tellement vite par moments que j'ai la sensation de planer, comme dans ce second passage à Gençay, sur les ponts en entrée de bourg, à plus de 50 km/h... la côte suivante, à cette vitesse d'amorce, est un pur plaisir ! Ca s'anime encore sur la portion entre Anché et Voulon, mais même les côtes un peu plus raides ne permettent pas de faire la décision. Une grosse accélération peu après permet de provoquer une cassure, et j'ai réussi à rester à l'avant relativement facilement sans subir. Par contre derrière, une chute a empêché à une grosse partie du peloton de revenir et notre groupe ne constitue plus qu'une soixantaine d'éléments. Cette fois-ci je fais très attention dans le virage des Minières et après être passé en très bonne position dans le village de Comblé, nous retrouvons une route plus large, la D742 venant de Vivonne.
J'ai viré en 3ème position, il ne reste que 25 km et je commence à y croire un peu ! Mais à ce moment j'entends un "tic tic" inquiétant, je me demande d'où cela peut venir... je tombe une dent, toujours ce "tic tic"... Un dérèglement du dérailleur ? Un coup d'oeil plus bas, rien ! Un deuxième plus prolongé et c'est la vision d'horreur : le pneu est dégonflé

C'est la mort dans l'âme que je m'arrête. Je m'apprête à enlever la roue pour mettre une chambre neuve, tout en regardant passer le peloton, que je trouve très amoindri, chose que je n'avais pas remarquée jusque lors. Une voiture de l'organisation s'arrête à ma hauteur et me demande si je veux une roue! Si j'en veux une, et comment ! Mais l'opération de changement de roue prend 2 bonnes minutes, remontant sur le vélo avant d'avoir repositionné la chaîne sur son plateau, pfff! quel baltringue !
Je repars en trombe, craignant un retour du peloton suivant, mais j'imagine déjà que le retour va être dur, avec 25 km à faire seul, contre le vent. Je vois 2 gars 100 mètres derrière moi, je pense les attendre pour partager les efforts, mais en haut de la côte suivante en me retournant, je vois qu'ils ont perdu du terrain, alors je continue seul. Un gars est 200 m devant, je le dépasse dans le village de la Celle Levescault, puis un autre est au ralenti un peu plus loin... Le retour est parsemé de faux-plats montants (de l'ordre de 1% le plus souvent) et de petites côtes, c'est très usant... J'aperçois au loin un autre gars portant le maillot des Gentlemen d'Anjou, le 152, qui a bien donné dans le peloton. J'arrive à sa hauteur et il arrive à prendre ma roue, puis à prendre un premier relais, et un deuxième, mais finit par lâcher prise à 5 km de l'arrivée. Je termine seul, assez surpris d'avoir maintenu un tel rythme sur 25 km (il faudra que je m'en souvienne

Après une bonne douche et après avoir récupéré ma roue (que j'ai cherchée partout et qui était sur le podium...elle !

Au final, une organisation et une sécurité impeccables, en dépit du cafouillage suite à l'erreur de parcours et une ambiance sympathique.