Donon 10/11

[Robert]

Bonjour les potes.

5 juin. Ciel bleu et vent de Nord-Est. La météo annonce un petit coup d'hiver pour le 6 juin. Je vais donc sortir ... mais où ?
Je me décide pour le sempiternel Donon avec une variante, la petite route forestière que nous avons baptisée avec les copains du coin "route des chèvres" pour la raison qu'un jour, nous y avons croisé un troupeau de caprins folâtrant aux aubépines, sans bergers et sans chiens ...

Il est deux bestioles qui ont le don de me faire rire : Le dindon pour son attitude glorieuse qui le rend ridicule et ... le bouc, pour son nom qui sonne bien, pour son odeur pestilentielle aussi !
Il y avait un fameux exemplaire de bouc, au refuge Napoléon du col du Noyer, près de Gap. Cet animal, haut perché sur ses pattes maigres avec sa barbichette de Napoléon III, familier du lieu, venait aux tables pour quémander des croûtons et... de la bière auprès des consommateurs. Parfois, une légère overdose alcoolique provoquée sciemment par un groupe de clients facétieux donnait à sa démarche une élégance inhabituelle.
Un jour, il y a longtemps, alors que de passage au col je m'étais enquis de la santé de l'animal, le tenancier m'a appris la triste nouvelle : son décès d'une cirrhose du foie qui l'avait enlevé prématurément à l'affection des siens.
Chaque fois que je passe dans le secteur, j'ai une pensée nostalgique pour le bouc du col du Noyer.

Mais revenons à mon équipée. Ma route est libre, le vent plutôt favorable et mes roues avalent l'asphalte dans un sympathique bruissement de mécanique bien huilée. La Sarre Rouge qui n'est que ruisselet et que je vais remonter jusqu'à sa source, chante son bonheur de ne jamais que descendre. Je siffle une mélodie connue du divin Mozart ... solitude, calme, sérénité ...
A la quatrième épingle je me pose pour goûter au silence profond du lieu et pour soulager un besoin naturel ...

Comme à Jeanne la Lorraine au champ, soudain me parviennent des voix qui ne sont pas divines ; comme je tourne le dos à la route et que je suis en retrait, je ne vois pas l'imposant peloton qui a choisi, comme moi le Donon pour son menu.
- Mais, c'est LE Robert s'écrie Roland.
- Salut Robert, salut Robert, salut Robert ....
Ce sont les cyclos sarrebourgeois qui m'ont reconnu de loin et de dos ... Rançon de la célébrité.

Comme j'avais l'intention de rouler seul, je ne me suis pas pressé. Lorsque je me remets en selle, les derniers sont, déjà à deux cents mètres. Je ne fais aucun effort pour les rejoindre : J'aime grimper seul, sans parler. Il reste trois kilomètres et j'intègre le groupe au sommet. Quelques mots et c'est reparti.

Ils redescendent directement alors que j'ai décidé de faire le crochet de la "route de chèvres".
Il y a d'abord la descente vertigineuse à 15% vers la vallée de la Plaine (c'est un ruisseau) jusqu'au hameau de Raon les L'eau où je complète mes réserves d'eau.
La route des chèvres est une route comme je les aime. Asphaltée et déserte, avec quelques passages un peu pentus qui me rappellent douloureusement aux réalités et ... au DFU qui sera encore une autre histoire ! Elle me ramène au col du Donon où me traverse cette réjouissante pensée : Je viens de faire deux "Donon" en une seule sortie et je pense ainsi distancer sérieusement mon pote Alain qui s'est mis dans la tête de me doubler en nombre de "Donon" grimpés dans l'année !

PS : Aujourd'hui, c'est presque l'hiver en Lorraine, ce qui explique ma logorrhée

[Tadkozh]

..".PS : Aujourd'hui, c'est presque l'hiver en Lorraine, ce qui explique ma logorrhée"...

Un petit "copier/coller" en guise d'entrée en matière... et d'en conclure : l'été te verrait-il coi...?
Foin de cette pseudo "logorrhée" Robert, on s'y croirait tellement dans tes ascensions que je me suis surpris cherchant sur une carte où se situaient les endroits décris !
Tu nous régales...

Tadkozh

[Robert]

Là, Tad, il faut une carte précise car la "route des chèvres" ne dessert que deux maisons forestières et donne accès à un reste de la voie romaine qui franchissait le massif au bon vieux temps des chars à boeufs ; c'est une route pour les locaux que je me propose de te faire découvrir, si d'aventure tu venais dans le coin.
Le mauvais temps me donne du temps à l'ordinateur, le soleil du boulot au jardin ou au verger. Je suis plus bavard les jours où il pleut !

Si je raconte mes petites sorties, c'est pour donner au site une coloration cyclotouristique. Je ne peux pas raconter des exploits sportifs que je suis incapable d'accomplir !

[Tadkozh]

Là, Tad, il faut une carte précise car la "route des chèvres" ne dessert que deux maisons forestières et donne accès à un reste de la voie romaine qui franchissait le massif au bon vieux temps des chars à boeufs ; c'est une route pour les locaux que je me propose de te faire découvrir, si d'aventure tu venais dans le coin.
Le mauvais temps me donne du temps à l'ordinateur, le soleil du boulot au jardin ou au verger. Je suis plus bavard les jours où il pleut !

Si je raconte mes petites sorties, c'est pour donner au site une coloration cyclotouristique. Je ne peux pas raconter des exploits sportifs que je suis incapable d'accomplir !

...possible "incursion" en Alsace chez mon aîné sans doute en septembre...mais cela reste à confirmer. Nous verrons plus "clair" après les vacances allier découverte historique et ballades à vélo n'est pas sans me déplaire Notre emploi du temps a des similitudes... j'allais oublier : il pleut....depuis une bone heure environ ! ç'est pas que ça va suffire à me remplir ma citerne d'eau de pluie mais déjà je vois que le jardin a meilleure "mine"...mon binage de vieux paysan n'a pas été fait en pure perte... Notre exploit est d'être encore à vélo..! Je me souviens qu'il y a quarante ans de cela, les cyclos de plus 50 ans n'étaient pas légion..!
Bonne soirée mon aîné...

Tadkozh