Très beau temps ! Quelques nuages blancs nous apporteront une (relative) fraîcheur salvatrice.
Première participation pour moi à cette belle cyclosportive. Ayant répondu à l’appel du pied de Jean-Pierre, coach du CS Brétigny, je me rends à Serre-Chevalier le samedi, veille de la cyclo et ai le plaisir de le retrouver ainsi que d'autres CSBCiens : Bérengère, Jean-Fi et Cédric, ce dernier en famille.
Au programme du dimanche, deux cols pour s’échauffer, le Montgenèvre et l’Echelle, avant d’affronter l’Izoard par son versant sud, le tout à travers les Hautes-Alpes et une courte visite chez nos amis italiens. Le CSB a l’honneur d’être dans le sas des prioritaires, excepté Cédric qui a la curieuse idée de partir un peu après nous…
07h30, c’est parti. M’élançant parmi les derniers des premiers, je ne parviens pas comme d’habitude à remonter à travers la meute, me faisant même doubler par de nombreux cyclistes partis après moi. Pas doué le Raph…
Briançon arrive très vite et se profile déjà la fameuse côte de l’hôpital, sorte de préambule au Col du Montgenèvre. Je réussis enfin à me glisser quelque peu vers l’avant, sans toutefois forcer. J’ai d’ailleurs la drôle d’impression que la cyclo n’a pas vraiment débuté. Peut-être ne suis-je pas bien réveillé ?
J’aperçois Bérengère, pas de JP en vue, je retrouve Jean-Fi au pied du col. A peine 9°C au départ, je commence pourtant à avoir chaud.Soudain, gros ralentissement sur toute la largeur de la route, quelqu’un a semble t-il seulement déraillé... Je m‘en tire sans encombre mais une p’tite accélération est nécessaire afin de recoller au paquet de tête. Cédric est en vue maintenant. Parti bien derrière nous, je me dis qu’il a dû effectuer un départ en boulet de canon, très impressionnant !
Dès lors, nous ne nous quitterons pratiquement plus. Le beau Col du Montgenèvre est avalé de manière soutenue à travers les mélèzes, et nous passons en Italie. Les plus forts ont déjà pris la poudre d’escampette. La descente s’effectue sur une route bien large, aucunement dangereuse. Le rythme n’est pas si élevé, cependant notre peloton arrive à recoller à la tête. Nous devons être une bonne cinquantaine, voire plus.
Deux féminines sont particulièrement actives dans ce groupe, une Italienne et une Française. La Française, c’est Christine Seiller-Muller, qui a participé à la Marmotte la veille, et pas pour y faire de la figuration. Elle aimerait savoir quand débutera le Col de l’Echelle et questionne sur ce point chacun d’entre nous. Impatiente, va !
Il arrive, ce Col de l’Echelle, qui va nous permettre de revenir sur les routes françaises. Le paysage est ici tout simplement splendide. Un régal pour les yeux. Le revêtement a semble t-il été refait à neuf. Un régal pour les roues. Dès les premières rampes, il y en a partout et les plus costauds s’envolent définitivement. Je m’accroche tant bien que mal et parviens à rester avec Cédric. Nous sommes tous plus ou moins éparpillés façon puzzle… Cédric, buvant comme un trou, décide de faire une halte au ravitaillement situé au sommet. Je continue avec une poignée de coureurs. La descente et les premières parties plus planes ne sont pas effectuées à vive allure, ce qui permet à Cédric de revenir, mais avec beaucoup plus de difficultés que prévu, celui-ci ayant mis pratiquement tout seul la main à la pâte alors qu’un groupe important était juste derrière lui !
Nous sommes à nouveau nombreux pour revenir sur Briançon. Les participants du petit parcours (89 km), partis avec nous, filent alors directement vers Chantemerle et ont bientôt fini leur périple. Une bonne moitié des coureurs s’évapore donc, il nous reste plus de 100 bornes et l’Izoard est encore loin !
Les petites routes empruntées pour rallier L’Argentière-la-Bessée sont bien usantes avec plein de mini-bosses, je traîne un peu ma misère en fin de paquet mais me délecte quand même du paysage. Après ces passages difficiles, c’est une looooongue nationale qui nous emmène à Mont-Dauphin puis Guillestre.
Les Gorges du Guil font office de mise en bouche avant l’Izoard : un long faux plat montant dans une vallée très encaissée, très chouette. J’ai eu largement le temps de récupérer et je tente maintenant de me replacer au mieux, le fidèle Cédric toujours à mes côtés. Je pensais qu’Arvieux marquait le début du col, et pourtant… nous n’y sommes pas encore tout à fait et ça monte déjà fort, là, non ? La Christine et sa concurrente italienne prennent alors le large. Je profite d’un léger répit dans la pente pour tenter de recoller, mais en vain. Par contre, je ne reverrai plus Cédric.
Pente toujours forte en ligne droite jusqu’à Brunissard, je commence à reprendre quelques éléments. Ici débutent enfin les lacets qui vont nous amener au sommet situé à 2360 mètres. Glurps ! Et la déclivité augmente encore, ma parole !
Je passe une Christine qui doit en avoir plein les pattes après sa p’tite balade de la veille.Le 38x25 s’avère bien gros à emmener pour un tel morceau, je me surprends plusieurs fois à vouloir mettre plus à gauche mais pas moyen… Mais j’avance bien malgré tout, à allure régulière, et je ne compte plus les participants repris (dix ? quinze ?). Avant le sommet, le passage par la Casse Déserte est mémorable , même si cette portion est descendante et ne permet pas d’en profiter aussi longtemps qu’on le voudrait.
Encore 2 km d’ascension bien difficiles et ouf ! Enfin le sommet, on n'est plus qu'à 30 km du but. Le plaisir procuré par la descente vers Briançon, très technique sur le haut avec de nombreux virages serrés, plus régulière sur le bas, est indescriptible. Surtout sans voiture ! Je m’en donne à cœur joie, reprenant encore quelques bonshommes du grand parcours (ceux du moyen de 114 km, partis 1 heure après nous, en terminent aussi par là).
A 15 km de l’arrivée, en attaquant une ch’tite bosse de rien du tout, des crampes me tétanisent instantanément les deux cuisses. Aïe aïe aïe ! Une opération moulinage permet de nettement les atténuer. Quatre coureurs que j’avais passés un peu plus tôt dans la descente me rejoignent alors et je prends leurs roues non sans difficulté. Nous filons ainsi vers Briançon et je ne suis pas mécontent d’être parmi eux. Un cinquième gars se joint à nous et la traversée de la ville est effectuée à toute berzingue.
La remontée vers Chantemerle en ligne droite est interminable, surtout sans indication sur le nombre de km restant à parcourir. Dès la sortie de Briançon, l’un des nôtres a pris de l’avance, un autre a décroché. Un deuxième coureur part rejoindre le premier peu avant l’entrée de la station. Malgré toute ma bonne volonté, je ne peux pas suivre, suis exténué, pouh ! Mais je ne me ferai plus dépasser jusqu’à la ligne, que je franchis en 6h08min14s officiellement (6h14min55s au compteur) à une étonnante 33ème place, sur 364 classés. Christine Seiller-Muller termine 2ème féminine, à quelques encablures de l’Italienne, que j’aurais finalement reprise dans la descente de l’Izoard, sans même m’en rendre compte !
Après une descente de vélo problématique (ces fichues crampes à nouveau), je pars me rafraîchir le gosier sur le site d’arrivée en compagnie de Cédric et Jean-Fi qui n’auront pas traîné non plus, se classant respectivement 50ème et 64ème. Bérengère et JP, ayant décidé de profiter un peu plus du paysage, se feront désirer mais nous devanceront pour le coup pour le déjeuner ! Les filous !
