Liberté

[Robert]

Liberté
Paul Eluard


Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom
.........................................................................

J'emprunte l'introduction de ce post à un poète qui est pour moi un contemporain, pour d'autres appartenant au cercle des poètes disparus du tout proche 20 ème siècle ... Paul Eluard, tu as tout dit avant moi.

Partir sur la mer immense à la barre d'un frêle esquif, voler suspendu à une aile fragile comme Icare en son rêve, rouler sans fin sur un asphalte lisse ou sur les chemins de montagne, sans contrainte .. images d'un paradis fuyant !
Las, j'ai eu cette chance de chevaucher un vélo au temps où cette médication divine inscrite au second rang de notre devise républicaine, LIBERTE, avait encore un sens !

C'était au temps, pourtant déjà marqué du sceau contraignant du modernisme, c'était au temps des vélos soudés dans les aciers communs, des cinq pignons, des guidons plats, des pédales simples, des têtes nues !
Bien sûr, il était déjà loin le temps des engins du baron Von Drais, des grands bis, celui de l'invention géniale des frères Michaux ...
Mais, bonheur divin, encore tu étais un peu là, liberté chérie de mon enfance ...

Depuis, l'inventif mercantilisme a tant rétréci ton petit espace ! Et sont arrivés, dans le désordre, pour nous contraindre :
- Les pédales automatiques qui nous attachent à la machine dite autrefois vélocipède au point de faire de nous une annexe d'une mécanique complexe et rétive ...
- Les cadres de plus en plus légers, en alu, carbone ou titane, de plus en plus fragiles, qui font de nos bicyclettes des compagnes éphémères qu'un rien relègue aux toiles d'araignées d'un fond de garage ...
- Les transmissions sans limites, dix, vingt, trente ... rapports avec des chaînes aux vies bien brèves tant elles sont fines : Il convient de surveiller leur allongement au moyen d'un instrument et de les changer deux, voire trois fois dans l'année ...
- Et puis, venu d'Amérique, le casque, protecteur, certes, mais aussi contraignant ; son port accélère les calvities, nous prive de la sensation si agréable de l'air à nos oreilles, nous maintien dans les miasmes de nos transpirations, nous donne des coiffures surréalistes de zombies extra-terrestres
- Enfin et pour en terminer avec les carcans, les compteurs ; de plus en plus perfectionnés, les voilà qui nous renseignent sur notre biologie intime par rythme cardiaque interposé et précisément mesuré, en plus de nous contraindre par notre moyenne complaisamment affichée à pédaler plus fort, plus vite, plus ...

"Oh! temps, suspends ton vol" et offre moi une pause dans ce modernisme de contraintes accumulées.

Et j'ai rêvé hier de me lancer libéré dans le silence et le vent, sans casque et sans compteur, à l'aventure, dans un eldorado imaginaire et forestier d'où auraient disparus les moteurs, les contraintes, les religions et les cons !

..........................................

Là-bas, à Embrun, dans une minuscule cave d'immeuble, sommeille ma plus vieille bicyclette encore en vie ... A l'origine elle était violine comme celle qu'utilisait Raymond Poulidor. Elle porte sur son cadre les impacts de mes premières chutes alors que, la quarantaine sonnée, je me remettais à aimer le vélo. Réémaillée en noir, pourvue de gros garde-boue rouges et d'un guidon plat, un peu modernisée, nous nous baladons encore de concert sur les routes pentues des Hautes-Alpes. Je l'aime. C'est ma petite reine. Je lui ai donné un nom : Elle s'appelle ... Anarchie !

[Robert]

Pardon pour cette digression dont je me suis rendu, encore une fois, coupable.
Pour vivre heureux, chassons nos nostalgies ! ... ce que j'oublie souvent. Honte à moi !

CARPE DIEM !

[Paillon]

Liberté
Paul Eluard


Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom
.........................................................................

J'emprunte l'introduction de ce post à un poète qui est pour moi un contemporain, pour d'autres appartenant au cercle des poètes disparus du tout proche 20 ème siècle ... Paul Eluard, tu as tout dit avant moi.

Partir sur la mer immense à la barre d'un frêle esquif, voler suspendu à une aile fragile comme Icare en son rêve, rouler sans fin sur un asphalte lisse ou sur les chemins de montagne, sans contrainte .. images d'un paradis fuyant !
Las, j'ai eu cette chance de chevaucher un vélo au temps où cette médication divine inscrite au second rang de notre devise républicaine, LIBERTE, avait encore un sens !

C'était au temps, pourtant déjà marqué du sceau contraignant du modernisme, c'était au temps des vélos soudés dans les aciers communs, des cinq pignons, des guidons plats, des pédales simples, des têtes nues !
Bien sûr, il était déjà loin le temps des engins du baron Von Drais, des grands bis, celui de l'invention géniale des frères Michaux ...
Mais, bonheur divin, encore tu étais un peu là, liberté chérie de mon enfance ...

Depuis, l'inventif mercantilisme a tant rétréci ton petit espace ! Et sont arrivés, dans le désordre, pour nous contraindre :
- Les pédales automatiques qui nous attachent à la machine dite autrefois vélocipède au point de faire de nous une annexe d'une mécanique complexe et rétive ...
- Les cadres de plus en plus légers, en alu, carbone ou titane, de plus en plus fragiles, qui font de nos bicyclettes des compagnes éphémères qu'un rien relègue aux toiles d'araignées d'un fond de garage ...
- Les transmissions sans limites, dix, vingt, trente ... rapports avec des chaînes aux vies bien brèves tant elles sont fines : Il convient de surveiller leur allongement au moyen d'un instrument et de les changer deux, voire trois fois dans l'année ...
- Et puis, venu d'Amérique, le casque, protecteur, certes, mais aussi contraignant ; son port accélère les calvities, nous prive de la sensation si agréable de l'air à nos oreilles, nous maintien dans les miasmes de nos transpirations, nous donne des coiffures surréalistes de zombies extra-terrestres
- Enfin et pour en terminer avec les carcans, les compteurs ; de plus en plus perfectionnés, les voilà qui nous renseignent sur notre biologie intime par rythme cardiaque interposé et précisément mesuré, en plus de nous contraindre par notre moyenne complaisamment affichée à pédaler plus fort, plus vite, plus ...

"Oh! temps, suspends ton vol" et offre moi une pause dans ce modernisme de contraintes accumulées.

Et j'ai rêvé hier de me lancer libéré dans le silence et le vent, sans casque et sans compteur, à l'aventure, dans un eldorado imaginaire et forestier d'où auraient disparus les moteurs, les contraintes, les religions et les cons !

..........................................

Là-bas, à Embrun, dans une minuscule cave d'immeuble, sommeille ma plus vieille bicyclette encore en vie ... A l'origine elle était violine comme celle qu'utilisait Raymond Poulidor. Elle porte sur son cadre les impacts de mes premières chutes alors que, la quarantaine sonnée, je me remettais à aimer le vélo. Réémaillée en noir, pourvue de gros garde-boue rouges et d'un guidon plat, un peu modernisée, nous nous baladons encore de concert sur les routes pentues des Hautes-Alpes. Je l'aime. C'est ma petite reine. Je lui ai donné un nom : Elle s'appelle ... Anarchie !

Tu l'as appelée comme ça en pensant au vrai sens du mot , à l’étymologie ,ou au sens que l'on donne généralement, désordre,pagaille?

" L'anarchie est la plus haute expression de l'ordre" Elisée Reclus

Bravo pour la "digression",mais on n'est pas obligé de foncer tête baissée dans le soi-disant progrés.

[Tadkozh]

...gast...!! parler de Reclus sur le fofo...je n'aurais pas parier un liard...!!
Il me semble que ta citation est incomplète mais c'est bien de lui. Ne pas perdre de vue que pour lui, de tête, "voter c'est renoncer à sa propre souveraineté" Ce ne sont sans doute pas les mots exacts mais l'idée est là...je n'appliquerai certainement pas ce "concept" dimanche prochain... Quant à ne pas foncer tête baissée dans le modernisme, rien n'est moins "Reclusien"...!!

Tadkozh

[Robert]

A propos d'anarchie, je dois à la vérité de dire que je ne suis pas du tout converti à cette philosophie de l'existence collective ! Je serais plutôt amateur d'un état assez fort pour imposer l'application des lois qu'il édicte ...
Si j'ai donné à ma très vieille bécane le sobriquet "d'anarchie", ce n'est pas par amour de l'anarchie politique mais simplement à cause de ses couleurs (le rouge et le noir) et l'idée aussi de m'affranchir un temps de toute contrainte grâce à elle.

Et pour répondre à Paillon, si je brocarde le modernisme mercantile qui nous ruinerait sans vergogne, réducteur de nos libertés, il faut bien dire et je l'avoue piteusement, j'utilise, ce modernisme ! Je pédale avec des pédales automatiques, porte un casque à visière dernier cri, roule avec un "titane", utilise à fond les possibilités de mes trente rapports de vitesse !
J'essaie juste, vertu récente, de traîner un peu les pieds.
En exemples :
- Je ne passerai jamais en roue libre à 11 pignons, dix me suffisent amplement ! Ni en transmission électrique source d'emmerdements en tous genres.
- En chaussures/pédales, je suis en automatiques, certes, mais je tiens absolument à pouvoir marcher ... donc avec des cales intégrées à la semelle des chaussures.
- Pour les roues, je reste à l'alu et ne suis pas du tout tenté par des trucs en carbone à 3 000 euros, sensibles au vent et d'une remarquable fragilité.

En résumé, le modernisme avec désormais beaucoup de circonspection ! Signe de l'âge ?

[Tadkozh]

...Robert "Jacobin"..."Stendhalien" ...!!!
Rassure-toi, tu n'es pas seul à traîner les pieds mais sans doute les miens trainent-ils un peu plus : je n'ai pas de cadre "sloping", mes vitesses sont restées à huit, mes roues sont encore rayonnées à trois avec trente six rayons et mes chaussures vélo datent bien d'une vingtaine d'années...

Tadkozh

[Robert]

...Robert "Jacobin"..."Stendhalien" ...!!!
Rassure-toi, tu n'es pas seul à traîner les pieds mais sans doute les miens trainent-ils un peu plus : je n'ai pas de cadre "sloping", mes vitesses sont restées à huit, mes roues sont encore rayonnées à trois avec trente six rayons et mes chaussures vélo datent bien d'une vingtaine d'années...

Tadkozh

Nous partageons un jacobinisme certain !
Mais tout de même, Tad, tu pourrais aussi céder parfois un petit pouce de terrain ... au modernisme.
Le casque, par exemple : Il m'a sauvé deux fois de séquelles de chutes qui auraient été graves. Les pédales automatiques sont un plus indéniable etc ...
Et puis, le désir d'essayer un truc un peu novateur.

[Paillon]

A propos d'anarchie, je dois à la vérité de dire que je ne suis pas du tout converti à cette philosophie de l'existence collective ! Je serais plutôt amateur d'un état assez fort pour imposer l'application des lois qu'il édicte ...
Si j'ai donné à ma très vieille bécane le sobriquet "d'anarchie", ce n'est pas par amour de l'anarchie politique mais simplement à cause de ses couleurs (le rouge et le noir) et l'idée aussi de m'affranchir un temps de toute contrainte grâce à elle.

Et pour répondre à Paillon, si je brocarde le modernisme mercantile qui nous ruinerait sans vergogne, réducteur de nos libertés, il faut bien dire et je l'avoue piteusement, j'utilise, ce modernisme ! Je pédale avec des pédales automatiques, porte un casque à visière dernier cri, roule avec un "titane", utilise à fond les possibilités de mes trente rapports de vitesse !
J'essaie juste, vertu récente, de traîner un peu les pieds.
En exemples :
- Je ne passerai jamais en roue libre à 11 pignons, dix me suffisent amplement ! Ni en transmission électrique source d'emmerdements en tous genres.
- En chaussures/pédales, je suis en automatiques, certes, mais je tiens absolument à pouvoir marcher ... donc avec des cales intégrées à la semelle des chaussures.
- Pour les roues, je reste à l'alu et ne suis pas du tout tenté par des trucs en carbone à 3 000 euros, sensibles au vent et d'une remarquable fragilité.

En résumé, le modernisme avec désormais beaucoup de circonspection ! Signe de l'âge ?

Ben moi aussi j'utilise le modernisme , la preuve je suis sur le net mais je fais le tri et j'essaie de ne pas en être dépendant , surtout ne pas l'avoir parce que "ça se fait" comme dit ma nièce.

[Paillon]

...gast...!! parler de Reclus sur le fofo...je n'aurais pas parier un liard...!!
Il me semble que ta citation est incomplète mais c'est bien de lui. Ne pas perdre de vue que pour lui, de tête, "voter c'est renoncer à sa propre souveraineté" Ce ne sont sans doute pas les mots exacts mais l'idée est là...je n'appliquerai certainement pas ce "concept" dimanche prochain... Quant à ne pas foncer tête baissée dans le modernisme, rien n'est moins "Reclusien"...!!

Tadkozh

Quand on vote, on donne notre avis parce que on nous le demande, et la moindre des correction serait de respecter l'avis de la majorité, je crois.
2002 J.Chirac élu avec 82% des voix dans les conditions que l'on sait, applique son programme, ce qui était tout à fait son droit,je ne le conteste pas, approuvé au 1er tour par moins de 20% des votants: 60 % des votants cocus.
2005, référendum , cocus
2012, F.Hollande élu sur un programme de gauche , et on se retrouve avec un reniement et M.Valls et E.Macron baptisés socialistes! cocus Jaurès doit rigoler dans sa tombe.
Alors pour avoir nos voix on nous fait peur avec le F.Haine , on nous culpabilise en disant que les anciens se sont battus pour le droit de vote,qu'il y a des pays qui se battent pou pouvoir voter, tout cela est vrai,mais j'aimerai que ma voix soit respectée et pas utilisée comme un Kleenex, je n'ai pas la mentalité d'une victime consentante.
Je ne dis pas qu'il faut voter ou pas, mais il y a vraiment de quoi s'interroger, et je m'interroge.
Là j'écoute Barbara,super.

[Robert]

Il en va ainsi de la démocratie si chèrement acquise :
Il est fréquent ... et par ailleurs improbable que les gens pour qui tu votes agissent très exactement comme ils l'ont annoncé ; le monde est en éternelle mouvement. Ce qui était vrai lundi ne l'est plus samedi.

Une mesure envisagée avant un scrutin s'avère parfois inapplicable pour la simple raison qu'elle générerait un cataclysme ... (Exemple : les mesures que Mitterrand envisageait - et avait annoncées - pour supprimer les lois Debré favorables à l'enseignement privé ; il a renoncé devant le tollé soulevé à l'époque) ...

J'ai l'air de prendre la défense des hommes politiques ... oui, car enfin, je conçois qu'il n'est pas simple de gérer une république constituée de presque soixante cing millions de râleurs qui tous, sont persuadés de détenir la vérité et d'avoir la capacité de gérer le pays ! Les grands "y'a qu'à" gèrent la France depuis tous les zincs des bars de France et de Navarre ...

Le post s'intitulait "Liberté" ... Ca s'applique à notre république. Voter ou ne pas voter chacun choisit. Moi je vote !