L'agriculture biologique a pour base le respect des cycles naturels, de la faune, de la flore. Elle ne peut que se concevoir dans le cadres d'équilibres.
Et j'ai observé des prescriptions certes louables, mais teinté d'un angélisme évident.
En effet tout équilibre est par essence instable et sans cesse remis en cause.
Pourquoi, à un moment donné, survient une invasion d'insectes ravageurs ? Pourquoi la forêt est-elle l'objet d'un assaut de chenilles processionnaires qui détruisent une essence sylvicole ? Pourquoi ma plantation de haricots verts est-elle assaillie par d'innombrables armadas de pucerons noirs qui déciment mes plants amoureusement soignés ? Pourquoi mes choux sont-ils dévorés jusqu'au trognon par des vagues d'invisibles limaces ? Pourquoi des plantes invasives étouffent-elles totalement celles que je tente d'élever et récolter ?
Comment lutter contre ces déséquilibres biologiques intempestifs ?
Les méthodes sûres mais si dangereuses (Bayer-Monsanto) éliminées, restent les méthodes douces : Ramasser les nuisibles à la main, introduire des insectes qui dévorent les ravageurs, utiliser des produits naturels comme les purins, arracher manuellement les plantes indésirables, enfin supporter les partages de nos chères productions légumières ou fruitières avec d'autres éléments du monde vivant, accepter des fruits ou des légumes moins beaux que ceux de nos supermarchés, si riches de nombre de molécules chimiques qui nous empoisonnent.
Une pomme véreuse est invendable, et pourtant elle est très comestible, une fois le ver ôté du fruit !
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Les équilibres naturels sont sans cesse remis en cause ; en matière de déséquilibre, il en est un, fondamental : Celui qui est généré par la croissance exponentielle des populations humaines sur le globe; c'est bien ce déséquilibre qui génère tous les autres.
L'agriculture biologique pour tous est donc, je le déplore, un beau rêve ; il serait le fruit d'un équilibre général du vivant sur notre planète que je pense chimérique. On ne peut à la fois envahir l'espace, domestiquer les sols, les mers, les airs et rêver de partages.
Egoïstement, cultivons ce rêve d'une agriculture un tantinet biologique ... pour nous !
Un rêve, raisonné et raisonnable ...