La chute (suite)

Quand j'étais môme, le garde-champêtre tambourinait sur la place du village, criait alentours "Avis à la population !" pour informer et rappeler les règles.

Dans cette rubrique, quelques rappels de l'attitude Cyberpotes. Vous trouverez aussi, à l'occasion des infos destinées à tous !
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Robert
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Re: La chute (suite)

Message par Robert »

Karlsruhe, le 20 octobre

Claire chérie,


Je viens de franchir le poste de garde du quartier Elseneur. C'est dur de partir ainsi, et pour longtemps, sans avoir eu ce bref instant de bonheur, celui de te prendre une fois encore dans mes bras.
Je t'écris depuis la chambre que je partage avec Daniel dont je t'ai longuement parlé déjà. Il n'est pas encore rentré mais ça ne saurait tarder. Il va arriver par le train car, cette fois-ci, il n'aura pas sa voiture à cause de notre imminent départ pour l'Algérie.
C'est un mérite du service national de permettre à des individus complètement étrangers de se rencontrer et de se connaître de s'apprécier parfois et de tisser ainsi des liens d'amitiés qui perdurent bien au-delà du service militaire.
Daniel et moi sommes très différents et pourtant, nous nous sommes liés d'amitié pour des raisons que j'essaie de comprendre. Tout d'abord, nous avons, face aux institutions qui tentent d'une manière insidieuse de nous briser, je veux parler de l'église, de l'école, de l'armée, une approche commune. Nous croyons , l'un et l'autre, appartenir à la grande famille des "gens de gauche"; Jamais, depuis que nous avons eu accès à la citoyenneté, à notre majorité, n'avons eu le plaisir de voter pour un futur élu. Nous nous sommes arc-boutés l'un et l'autre contre notre environnement proche, confinés dans une opposition systématique aux institutions; ainsi les militaires de carrière et tous ceux qui sont servilement entrés dans leur jeu sont-ils , à priori nos adversaires. Nous sommes des révoltés, révoltés par la connerie qui de toute part nous environne, nous encercle pour nous asservir.
Nous sommes commandés par des cons, pensons-nous.

Tu me pardonneras, mon petit chevreau bleu de te raconter peut-être des moments que tu connais déjà, de me répéter, mais j'ai très envie de passer cette dernière soirée de service militaire en Allemagne avec toi. Demain ce sera l'inconnu et le passage, sans transition, de la vie de caserne à la vie pour laquelle ces dix-huit mois ont servi de préparation, de l'état de militaire en temps de paix à l'état de militaire en temps de guerre.


Daniel vient de rentrer. Il n'a pas le moral. Pendant que je bénéficiais de ma permission avant le grand départ, Daniel a consulté le professeur Lévy, spécialiste parisien en oto-rhino-laryngologie à l'hôpital militaire de Neuilly. Il devra subir une délicate opération des sinus. Cela retarde son départ pour l'Algérie, peut-être même coupera-t-il même complètement à cette obligation guerrière. Demain, alors que le train nous emmènera vers Marseille, il sera hospitalisé. Nous allons donc nous dire "adieu" après ces douze mois de galère commune.


Je m'endors en pensant très fort à toi,ma chérie.

Pierre
Claire avait oublié Arroubange. Elle était avec lui, là-bas, dans ce monde étranger et étrange qui, du jour au lendemain, était devenu celui de Pierre.

Pierre avait écrit à Claire, souvent. Combien de fois avaient-elles lues ces missives venues d'une autre planète? Celle-ci était la dernière qu'elle ait reçue. Elle la plia, longuement, dans les plis que Pierre lui avait donnés au moment de la mettre sous enveloppe, puis elle glissa le pli dans sa boîte à secrets, sous des dizaines d'autres feuillets qu'elle entreprit de relire, ce soir là
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Lolo90
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Re: La chute (suite)

Message par Lolo90 »

Je n’ose imaginer les sentiments que Pierre pouvait ressentir avant le départ pour le grand voyage pour défendre une cause qui n’était pas la sienne

Et pour couronner le tout, le déchirement de la séparation :cry:

J’ai passé aussi un an en Allemagne à Pfortzheim non loin de Karlsruhe (le train y passait) mais je n’ai pas vécu la même angoisse que Pierre.
Il n’y avait pas de guerre qui se profilait et n’avais pas de bien aimée.
J’avais juste le vague à l'âme avec le sentiment de perdre une année de ma vie.
J’avais préféré arrêter mes études après le bac technique en poche , plutôt que de continuer sur un DUT qui était à l’époque la continuité sur le secteur de Belfort pour alimenter les besoins des grosses entreprises du coin qu’étaient Alstom à Belfort et Peugeot à Montbéliard ainsi que les PME sous-traitantes
Modifié en dernier par Lolo90 le 29 juil. 2023, 11:21, modifié 1 fois.
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Robert
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Re: La chute (suite)

Message par Robert »

Oui , lolo, tu as connu le service militaire, ramené à une année en temps de paix.
J’ai choisi la forme de lettres échangées pour illustrer cette période vécue. Je voulais d’abord modifier mes textes pour une autre forme. Finalement j’ai tout laissé en l’état. Je me contente de la copie de mes écrits au moment où je les ai écrits. Tu me diras si cela donne des difficultés de compréhension.
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Lolo90
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Re: La chute (suite)

Message par Lolo90 »

Robert a écrit : 29 juil. 2023, 11:06 Oui , lolo, tu as connu le service militaire, ramené à une année en temps de paix.
J’ai choisi la forme de lettres échangées pour illustrer cette période vécue. Je voulais d’abord modifier mes textes pour une autre forme. Finalement j’ai tout laissé en l’état. Je me contente de la copie de mes écrits au moment où je les ai écrits. Tu me diras si cela donne des difficultés de compréhension.
Oh non je trouve cela très romantique cette façon d’avoir les sentiments et l’histoire de chacun par lettres.

Et laisser ce récit dans son « jus » nous permet de nous imprégner de l’état d’esprit que tu avais au moment de son écriture.
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Robert
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Re: La chute (suite)

Message par Robert »

CHAPITRE 2
LES QUILLARDS
ça puait fort ça braillait
il était tant de fois des jeunes gens
- pas d’emphase je vous supplie-
avons-nous saigné dans des rêves ensemble
dans la carrée nue où nous sommes coagulés ?
(avec le goût des cigarettes dans la fumée des capotes)
têtes vides burnes pleine
.............................................................................
je dormirai mieux si je m’en fous
si je me branle aussi
- si j’écrivais un livre de haine
pourrai-je enfin me débarrasser de l’amour ?
Daniel BIGA
LETTRES D'OUTRE-RHIN

Lors de notre incorporation, notre capitaine, le capitaine Sanchis qui sévira longtemps, je le crains, dans mon environnement militaire, a réuni les incorporés dans l'austère cour du quartier, balayé par un frisquet vent du nord. Il est six heures du matin ; il a une importante communication à nous faire, le capitaine. Il est petit, noiraud, ventripotent, rougeaud, et jouerait plus facilement le rôle du charcutier cocu dans un vaudeville que celui d'un guerrier dans le "Pont de la rivière KWAI(,)". En résumé, son discours voudrait nous faire prendre conscience de l'importance de notre rôle nouveau depuis que nos pieds ont chaussé les misérables brodequins militaires, ceux déjà portés par les soldats de la tranchée du chemin des dames et baptisés du vocable irrévérencieux de "chaussettes à clous". Depuis que nous nous déplaçons dans un bruit de ferraille dans les couloirs et escaliers du quartier Elseneur, nous sommes devenus, comme par enchantement, des gens importants. Et l'armée va nous prendre en main pour nous apprendre, en quelques mois , un métier nouveau et fondamental pour que vive notre Patrie, la douce France éternelle. « Il a fallu des années et des années à l'école des civils pour vous apprendre un métier », s'exclame, lyrique, le charcutier de vaudeville. Il ne faudra que quelques mois à l'armée pour vous apprendre le plus beau métier du monde : le métier de tuer ! » (sans doute veut-il dire de tueur).
Daniel et moi avons échangé un regard. Nous nous sommes regardés, ébahis et surpris, et nos yeux ont ri, interminablement, à la pensée que l'institution militaire allait faire de nous des tueurs, en quelques mois ! Et nous avons compris, immédiatement que de concert, nous allions entrer en résistance, que nous allions mener une sorte de guerre larvée à une puissante machine à broyer les hommes, que nous ne passerions pas aussi aisément de l'état de paisibles civils à celui de tueurs!



Nous allons errer douze mois ensemble, les douze mois les plus longs de mon existence. Et me reviennent en mémoire les menus faits de la première semaine de ma vie où je n'ai pas eu la maîtrise de moi-même: Je n'ai plus rien choisi de ce qui allait être mon quotidien.


Je t'ai dit que l'institution militaire, dont le rôle est de nous préparer à la guerre, agit en sorte de casser tout individualisme, de façon à fondre tous les soldats dans un moule où ils deviendront malléables à merci. L'une des techniques utilisées consiste à humilier l'homme. Le port de l'uniforme, la coupe des cheveux dite militaire, et toutes les petites vexations subies au quotidien vont dans ce sens.
Lors de mon incorporation, à la caserne du quartier Gautier à Metz, le sergent fourrier du lieu m'a fourni une paire de "chaussettes à clous" dont je n'ai, malheureusement pas pu faire une photographie. Ces brodequins ont dû chausser des générations de soldats de deuxième classe depuis les tranchées où croupirent les "poilus" à l'aube de ce siècle! Leurs semelles avaient la souplesse d'un cul de bouteille, leurs tiges et empeignes étaient agrémentées de boursouflures diverses et leurs extrémités remontaient d'une manière tout à fait comique. Elles avaient la masse qu'auraient eue une réplique en plomb. Je dois cependant à la vérité de dire que les clous des semelles et l'un deux lacets étaient neufs, l'autre étant constitué des vestiges de ses prédécesseurs. J'ai eu la bonne volonté de les essayer, de les garder à mes pieds jusqu'à ce que de multiples meurtrissures et ampoules ne m'entraînent à les quitter pour chausser avec délice les chaussures civiles qu'indûment j'avais conservées dans mon paquetage.
Elles allaient causer ma perte, à tout le moins être responsables d'un premier contact rugueux avec l'institution militaire.
Un train brinquebalant nous a conduit de Metz à Karlsruhe, notre point de chute. Et nous avons été conduits, à pleins camions, à travers cette ville allemande encore en ruines, dans la caserne de la "Kaiser allee" qui va abriter nos premières évolutions militaires. Nous venons de nous installer dans nos chambrées d'une dizaine d'occupants, lorsque le caporal de service entre.
- Qui est Pierre Desarmoise?
- C'est moi!
- Le Capitaine veut te voir.
Sans doute la première lettre de mon nom me valait-elle d'être le premier sur la liste du peloton des "Elèves Officiers de Réserve" et par conséquent, je bénéficiais de l'insigne faveur de faire connaissance avec l'officier chargé de mener au grade de sous-lieutenant les quelques incorporés bacheliers de ce contingent.
- Viens, m'indique le caporal, c'est par là. Tu vois c'est la porte brune au fond du couloir.
Je frappe civilement à la porte indiquée.
- Entrez!
....................Long silence. Je me sens longuement détaillé, toisé, de la tête aux pieds et le rouge monte aux bajoues du bouledogue vautré dans son fauteuil, derrière son bureau et qui m'observe avec insistance. J'ai la très désagréable impression d'être nu comme le jour du "conseil de révision" qui m'a embarqué dans cette galère du peloton des élèves officiers.
- Mais alors, crétin! On ne vous a pas appris à vous présenter! Garde à vous , non de Dieu....
Ces ordres assortis de jurons me laissent totalement pantois.
- Dites : « 2ème CST Desarmoises! A vos ordre mon Capitaine ».(Tu vois, ma chérie, point n'est besoin de savoir s'exprimer, ici, il suffit de répéter!)
Pris au dépourvu, je répète servilement ce que m'indique le capitaine Sanchis, avec lequel je viens de faire connaissance, sans grand plaisir. J'apprenais dans la foulée que j'étais "2ème CST"...sigle éminemment ésotérique dont la signification devait m'être bientôt révélée : « canonnier servant tireur de deuxième classe ».
- Mais dites donc, Desarmoises, vous vous foutez du monde...
Le bouledogue est cramoisi et je n'ai encore rien compris.
.....?
- Vous vous foutez du monde, Desarmoises. Qui vous a autorisé à mettre ces godasses ridicules!
L'officier extrait soudain sa bedaine du fauteuil avec une insoupçonnable agilité ; il tourne autour de moi à présent comme un chien tourne autour du réverbère sur lequel il tient à apposer sa signature en forme de jet d’urine qui marque son territoire. Cet examen fait encore monter sa pression artérielle si j'en juge au teint écarlate de mon tortionnaire. Il se dirige enfin vers la porte et hurle à s'en rendre aphone:
- Caporal watrin !...Caporal Watrin !...
L'intéressé accourt aussi vite que peuvent le porter ses courtes pattes, se met au garde à vous:
- Caporal Watrin ! A vos ordres, mon capitaine.
- Caporal, vous avez en face de vous, là dans mon bureau, une élégante dont je tiens à sanctionner l'indiscipline. Ses initiales sont PD et je le soupçonne d'en être. En attendant notez pour cette nuit, il a droit à « une tenue de campagne » soignée. Et, j'oubliais, pour lui ce sera la « boule à zéro ».
- A vos ordres, mon capitaine !
Comme j'ignorait la signification du sigle 2ème CST, ou du vocable « garde à vous », je viens d'enrichir mon vocabulaire de la périphrase « tenue ce campagne », dont je pensais qu'elle ne pouvait que correspondre à une sanction, celle que le capitaine a jugé utile de m'infliger. Quant à la seconde sanction,  « la boule à zéro », j'imagine facilement en quoi elle consiste pour avoir observé quelques appelés au crâne lisse comme une boule de pétanque.
Retour dans la chambre. Mes compagnons dont j'ignore tout m'interrogent.
- Qu'est-ce-qu'il t'a dit? On l'a entendu hurler dans le couloir...
Les gars, je n'y comprends rien. Il m'a vertement engueulé parce que j'ai mis mes chaussures de ville...
Les autres n'y comprennent rien non plus, sauf un grand escogriffe d'alsacien nommé Joseph Waechter qui a fait sa préparation militaire et qui, par conséquent, a été initié avant l'heure à tout ce vocabulaire connexe à notre nouvel état. Lui aussi trouve qu'il est offensant, pour un capitaine, de recevoir une nouvelle recrue en chaussures de ville...Hélas, et c’est l’illustration du fait qu’aucune culture n’est vraiment complète, mon collègue ne sait pas ce que signifie « tenue de campagne » et la sanction qui m'est infligée demeure mystérieuse.
Tandis que nous rangeons, tant bien que mal le contenu de nos paquetages dans l'armoire métallique branlante qui nous a été attribuée, le caporal Watrin est investi de la mission de nous enseigner l'ordre ménager des chambrées de caserne. Le maître mot est « au carré ». Tout doit être « au carré ». Ainsi le lit que nous nous devons de faire en priorité doit être « au carré ». Je fais spirituellement observer au caporal qu'un lit a la forme d'un pavé et qu'au mieux on peut en obtenir un « parallélépipède rectangle », le gradé se fâche, comme tout à l'heure s'est fâché le capitaine.
- Desarmoises, t'es pas à l'armée pour faire de l'esprit de chiottes!
En fait, je soupçonne fortement le caporal Watrin de tout ignorer du vocabulaire mathématique. Il veut tout « au carré » , un point, c'est tout. J'ai compris rapidement que nous étions entrés dans un royaume où l'on ne connaît qu'un seul angle, le droit, celui que seule une équerre peut certifier. Nous nous exécutons donc. Les lits sont « au carré ». Les effets militaires sont rangés dans les armoires « au carré ». Il nous indique que tout doit rester en permanence « au carré » et que cet état géométrique sera constaté tous les matins, après la sonnerie du clairon, par le major Zacher chargé de notre réveil. Nous apprendrons encore que demain, nous passerons chez le coiffeur et que nous serons initiés à la gestuelles militaire qu'il convient de reproduire servilement et sans fioritures lorsque l'on vit dans un casernement.
Le soir, nous nous couchons, ivres d'être militarisés, et j'ai, quant à moi, presque oublié qu'une « tenue de campagne » est suspendue au dessus de ma tête comme une mystérieuse épée de Damoclès. Et je vais pourtant m'endormir comme s'endormirait un innocent.
Bonne nuit, mon petit chevreau. La lune est pleine et me nargue à présent. Si tu la regardes en même temps que moi, elle créera, entre nous un lien dans l'espace et le temps. Je pense si fort à toi....
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Re: La chute (suite)

Message par Lolo90 »

Je n’ai jamais compris pourquoi ils s’évertuaient à nous casser le moral lors de ce premier mois d’incorporation.
Pour nous faire perdre nos repères ?
Pour nous transformer en mouton ?

Chez certains cela a fonctionné car juste grâce à un petit galon, ils devenaient encore plus vicieux que les engagés.

J’ai appris aussi le maniement des armes pendant ce premier mois, j’avais peur du maniement de ces armes, du bruit assourdissant, du recul du fusil sur l’épaule.
Mais heureusement je savais que je n’allais jamais devoir tirer sur quelqu’un durant mon service militaire.
Je ne me suis donc jamais posé la question: est-ce que je tirerais ?
Comme mes balles allaient souvent proches du centre de la cible, mes supérieurs m’ont laissé assez tranquille pendant ces entraînements comparé à d’autres qu’ils avaient pris comme tête de turcs.
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Robert
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Re: La chute (suite)

Message par Robert »

Les premiers mois de service militaire étaient destinés à préparer à la guerre. Ça s’appelait« faire ses classes ».
Le personnage dont je raconte l’histoire est en plus destiné à suivre une formation d’officier. Ça s’appelait E. O . R. (école des officiers de réserve.) tous les titulaires du bac passaient par ce moule.
N B :
Bien entendu, un bon petit soldat ne doit pas trop réfléchir et surtout doit une obéissance totale à ses chefs. Cela explique la formation que l’on recevait.
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Re: La chute (suite)

Message par Lolo90 »

Robert a écrit : 30 juil. 2023, 13:53 Les premiers mois de service militaire étaient destinés à préparer à la guerre. Ça s’appelait« faire ses classes ».
Le personnage dont je raconte l’histoire est en plus destiné à suivre une formation d’officier. Ça s’appelait E. O . R. (école des officiers de réserve.) tous les titulaires du bac passaient par ce moule.
N B :
Bien entendu, un bon petit soldat ne doit pas trop réfléchir et surtout doit une obéissance totale à ses chefs. Cela explique la formation que l’on recevait.
Cela n’avait pas changé.
Au trois jours à Macon, j’avais refusé de faire les EOR car je me savais pistonné par le président de mon club de vélo et qui était le maire de Belfort à l’époque, pour faire mon armée à Belfort
Tu vois ? Cela a bien fonctionné !
Mais n’étant pas admis à ces trois jours car ils avaient vu une anomalie sur mon cœur sur la radio des poumons.
Ce qui m’a valu une semaine à l’hôpital militaire de Dijon.
Examen sans suites car après une semaine à me morfondre et à attendre, ils ont tamponné : Apte.
Mais peut-être qu’ils avaient mis le doigt sur quelque chose
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Robert
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Re: La chute (suite)

Message par Robert »

Et puis il y avait aussi le fichage politique. Et il ne m’était guère favorable, un peu marqué à gauche j’etais déjà ! Ça n’était pas bien vu !
Si la médecine militaire avait détecté chez toi une anomalie cardiaque, elle serait peut-être allé plus loin ? Et comme ce n’était plus en temps de guerre, tu aurais été réformé. À mon époque pour être réformé, il fallait être unijambiste et aveugle… Au moins !
benoit
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Re: La chute (suite)

Message par benoit »

J ai eu de la chance de faire le service militaire en tant qu eor.J en garde un souvenir mitigé ,on voyait bien ,comme le décrit tres bien robert ,que surtout il fallait bien rester dans le rang,ne pas déborder d un poil ne pas réfléchir, Etc...je n aimais pas du tout non plus le système hiérarchique ou le petit galon en plus permettait de traiter comme de la merde en toute impunité les galons inférieurs .Et sur le plan politique , c était plutôt la droite extrême.
Non l armée c était pas mon truc ,après comme le disait Phiphi pour certains c était peut être une bonne occasion apprendre l ordre et la discipline
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