06h15, le jour ne va pas tarder à se lever sur Bédoin. La température est déjà clémente, le ciel bien dégagé, pas de vent ou si peu... c'est une belle journée qui nous attend.
Impatiente qu'elle est, Zen part la première en solo à l'assaut du Ventoux. En attendant d'avoir accès à la voiture de Laulau dans laquelle se trouve mon vélo, je tiens compagnie à Bérengère "Schtroumpfette" en train de préparer le sien : un Specialized flambant neuf inauguré à peine trois jours plus tôt. Belle bête !
Une voix familière et je reconnais de suite Denis, en train de saluer les camarades Hautesouris et Steevie à peine arrivés. Denis, levé à 03h30 pour l'occasion, nous fera la gentillesse, outre de nous communiquer sa bonne humeur, de nous faire l'assistance photos - ravito - vêtements de rechange. Un grand merci à lui ! Sitôt les présentations faites, je pars me préparer en compagnie de Laulau, celui-ci ayant enfin décidé de se lever.
Laulesp et Calou à nos côtés, nous sommes tous prêts à partir, après un premier tamponnage de nos cartes de route à la boulangerie. Il est 06h45.
Les 5 premiers kilomètres jusqu'à Saint-Estève sont presque plats et permettent de nous échauffer progressivement. Laulau, Laulesp et Denis commencent à nous mitrailler avec leurs appareils photo. Les sourires illuminent nos visages, le soleil se lève timidement.
Dès les premières rampes dans la forêt, Laulau et Calou prennent le large, on dirait qu'ils ont envie d'en découdre avec le Mont Chauve. Bérengère, Laulesp et moi restons ensemble derrière, Hautesouris et Steevie décrochent et prennent leur rythme. La pente fait maintenant 9 % jusqu'à proximité du Chalet Reynard, situé 10 km plus loin.
Qu'elle est belle cette forêt ! Les couleurs sont magnifiques, pas un bruit (Denis doit être le seul automobiliste !), la température est idéale. La difficulté de la pente se fait vite oublier dans des conditions pareilles. Quel bonheur d'être là !

Le profil des derniers hectomètres en forêt se radoucit, nous voici au Chalet Reynard. Le paysage change alors radicalement, ce n'est que pierrailles et paysage lunaire jusqu'en haut, et les pourcentages reprennent du muscle. 6 km nous séparent du sommet et notre petit trio est solidaire. Nous reprenons bientôt Zen, toute à sa joie de pédaler sur cette route mythique.
La première ascension est finalement bouclée en 1h47. Attente des copains, ravitaillement, habillage pour la descente sur Malaucène, photos... nous sommes presque seuls au sommet.
Et hop, la plongée sur Malaucène, le seul versant qui m'est inconnu. Il paraît qu'on peut y atteindre des vitesses phénoménales... Brrr, les premiers kilomètres sont plutôt glacials pour moi. J'ai bien mis les manchettes mais n'ai pas jugé utile de mettre un coupe-vent. Hé ben ça caille ! Le guidonnage engendré par mes tremblements fait monter l'adrénaline. Mais ça ne dure pas, la température se radoucissant très vite avec la diminution de l'atitude. Houlà, qu'est-ce que ça va vite maintenant ! La route est belle, pratiquement rectiligne, les trajectoires sont faciles à prendre. 93.2 km/h au compteur (spéciale dédicace pour Zen !

Bon, faut freiner maintenant, sinon on entre directement en vélo dans la boutique de Dame Béa ! Tamponnage des cartes pour tout le monde et c'est reparti pour la deuxième ascension.
Il fait déjà plus chaud et le trafic auto et moto croît sensiblement. Il n'en reste pas moins que ce versant offre de splendides paysages, que dire du panorama sur les montagnes de la Drôme !

Le sommet est noir de monde maintenant, que de changements par rapport à tout à l'heure ! Chacun tamponne sa carte de route dans le magasin de souvenirs et une longue pause s'avère nécessaire, le temps de recharger les batteries, d'attendre Zen, Hautesouris et Steevie et de s'habiller en prévision de la longue descente vers Sault. De gros nuages s'amoncellent vers l'est et ne me disent rien qui vaille. Il fait plutôt frisquet, maintenant que le soleil se cache !
Cool, Denis se joint à nous pour la dernière ascension, et donc pour la descente vers Sault. Hautesouris préfère quant à lui faire une pause avant de tenter peut-être la troisième montée plus tard dans la journée ! Le Forum de Vélo Web nous informera le lendemain qu'il aura réussi dans sa tentative !
En raison des rafales de vent, la terreur s'était emparée de moi l'année passée au cours de la descente vers le Chalet Reynard. Cette année, rien de comparable, du pur bonheur, et on s'applique avec style lorsqu'on passe devant le photographe... n'est-ce pas Schtroumpfette ?

Ce versant est clairement le plus facile des trois, seuls les 6 derniers km, communs avec la montée par Bédoin, offrent de la difficulté, les 20 premiers n'étant qu'en faux plat. Les paysages ont aussi "leur charme" ici mais ce doit être vraiment joli fin juin - début juillet lorsque les champs de lavande sont en fleurs...
Trois gouttes de pluie ne viendront pas gâcher la fête. Côté météo, c'était parfait aujourd'hui. Les derniers kilomètres avant le Chalet Reynard voient notre Laulesp s'exciter quelque peu. Voilà qu'il étire le peloton (Bérengère, moi, Laulau, Calou) en file indienne, le bougre ! Lorsque reviennent les pourcentages, notre petit groupe s'assagit, on finira ensemble ! Presque, le Laulesp un peu éreinté craquant dans le dernier kilomètre ("je suis rincé, m'attends pas !"). 1h37 pour la troisième montée.
Attente de Zen, Denis et Stéphane... ça y est, finie la grimpette pour aujourd'hui ! Nous prenons tous le temps de récupérer et de savourer notre exploit, quelle journée !
21 km de descente nous séparent du bercail. Encore du pur bonheur où je me laisse aller à de sublimes sensations, au moins jusqu'à Saint-Estève. Et voilà. 6h48 passées sur le vélo, elles m'ont paru bien courtes, figurez-vous... A refaire, assurément !
Et voici la photo de groupe, prise par Denis !
De gauche à droite : me, Schtroumpfette, Laulesp, Zen, Calou, Laulau, Hautesouris et Steevie.
Ne regardez pas à droite de la photo...
