Re: Lecture et littérature ...
Posté : 12 janv. 2021, 10:16
Oui, les amis, le temps s’y prête.
J’ai commencé ma relecture du "pain au lièvre" de Joseph Cressot, un livre qui est de la veine de ceux signés Louis Pergaud un autre auteur qui m’est cher. Louis Pergaud est connu pour avoir écrit « la guerre des boutons » mais dont l’oeuvre si riche ne se limite pas à ce récit d’une guerre entre les enfants de deux villages voisins et dont le cinéma a fait un scénario …
Comme j’ai du temps devant moi et que la météorologie se prête à ce genre d’exercice, je vais vous infliger un compte-rendu de lecture.
« Le pain au lièvre » est le seul récit connu de Joseph Cressot, ce qui fait de lui un auteur très confidentiel. Cet auteur, d’abord instituteur de formation, d’origine très modeste comme l’étaient souvent « les hussards noirs » de la troisième république, a gravi les échelons de la hiérarchie. Inspecteur primaire, puis directeur de l’école normale d’instituteurs que j’ai fréquentée, il a terminé sa carrière prenant un poste d’inspecteur général de l’éducation nationale.
………………………..
J’ai commencé ma lecture par celle de la préface signée de Jean Guéhenno ; image de mon inculture, je n’ai jamais rien lu de cet auteur, que cette préface.
Je me suis promis de lire quelque chose de Jean Guéhenno tant cette préface m’a captivé.
Je vous en livre les premières phrases :
J’ai toujours pensé que tout homme portait en lui un livre qu’il pourrait écrire rien qu’en parlant tout près de lui-même, de ce que furent ses rapports avec les choses et les êtres, de ses amours, de son travail, de son métier, à la condition bien sûr qu’il ait eu la chance d’avoir un peu appris à mettre en ordre ses souvenirs, à reconnaître ce qui l’a fait, lui, un individu entre tous les autres ….
Quelle émouvante bibliothèque composeraient des livres de cette sorte, des témoignages directes, authentiques et sincères.
Le livre de Joseph Cressot est sûrement l’un de ces livres-là.
(Jean Guéhenno)
Voilà une vérité qui m’avait échappé. Chacun de nous porte bien en lui le vécu de son existence propre qui pourrait être un véritable roman. Que de romans auto-biographiques se perdent ainsi dans l’espace virtuel !
………………………..
J’en reviens au livre de Cressot.
Bien mieux qu’une explication de mon cru, Joseph Cressot introduit son récit par une explication du titre qu’il a choisi pour son livre.
Le pain au lièvre …
Quand nous étions petits, le soir, nous guettions le retour du père.Qu’y avait-il pour nous, dans sa hotte, sous l’herbe des lapins ?
C’était, au gré des jours et des saisons, la poignée de mousserons, le bouquet de fraises, la grenouille ficelée de joncs, la plume de geai, les noix fraîches …c’était presque toujours le mystérieux PAIN AU LIEVRE.
Croûton durci, reste d’un goûter dans la vigne, nous le grignotions avec délices. Son nom furtif et sauvage le parfumait d’inconnu ; son nom le faisait friandise pour notre créance ingénue.
Dans la hotte aux souvenirs, j’en ai retrouvé des miettes : Les voici.
Et commence une série de récits brefs intitulés « mon village », les chasseurs », « vie et mort du cochon », « l’école » … Ils ont pour moi les saveurs délicieuses des nourritures campagnardes, du pot au feu, du boudin aux pommes ; j’y retrouve aussi la musique discrète des chants de passereaux aux buissons, le cri tonitruant du coq triomphant sur son empire qu’est son tas de fumier ou le murmure des quatre vents dans les grands arbres ; les odeurs aussi dont celles si délicates des fleurs ou des foins fraîchement coupés et aussi celles moins suaves des fumiers des usoirs …
J’ai commencé ma relecture du "pain au lièvre" de Joseph Cressot, un livre qui est de la veine de ceux signés Louis Pergaud un autre auteur qui m’est cher. Louis Pergaud est connu pour avoir écrit « la guerre des boutons » mais dont l’oeuvre si riche ne se limite pas à ce récit d’une guerre entre les enfants de deux villages voisins et dont le cinéma a fait un scénario …
Comme j’ai du temps devant moi et que la météorologie se prête à ce genre d’exercice, je vais vous infliger un compte-rendu de lecture.
« Le pain au lièvre » est le seul récit connu de Joseph Cressot, ce qui fait de lui un auteur très confidentiel. Cet auteur, d’abord instituteur de formation, d’origine très modeste comme l’étaient souvent « les hussards noirs » de la troisième république, a gravi les échelons de la hiérarchie. Inspecteur primaire, puis directeur de l’école normale d’instituteurs que j’ai fréquentée, il a terminé sa carrière prenant un poste d’inspecteur général de l’éducation nationale.
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J’ai commencé ma lecture par celle de la préface signée de Jean Guéhenno ; image de mon inculture, je n’ai jamais rien lu de cet auteur, que cette préface.
Je me suis promis de lire quelque chose de Jean Guéhenno tant cette préface m’a captivé.
Je vous en livre les premières phrases :
J’ai toujours pensé que tout homme portait en lui un livre qu’il pourrait écrire rien qu’en parlant tout près de lui-même, de ce que furent ses rapports avec les choses et les êtres, de ses amours, de son travail, de son métier, à la condition bien sûr qu’il ait eu la chance d’avoir un peu appris à mettre en ordre ses souvenirs, à reconnaître ce qui l’a fait, lui, un individu entre tous les autres ….
Quelle émouvante bibliothèque composeraient des livres de cette sorte, des témoignages directes, authentiques et sincères.
Le livre de Joseph Cressot est sûrement l’un de ces livres-là.
(Jean Guéhenno)
Voilà une vérité qui m’avait échappé. Chacun de nous porte bien en lui le vécu de son existence propre qui pourrait être un véritable roman. Que de romans auto-biographiques se perdent ainsi dans l’espace virtuel !
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J’en reviens au livre de Cressot.
Bien mieux qu’une explication de mon cru, Joseph Cressot introduit son récit par une explication du titre qu’il a choisi pour son livre.
Le pain au lièvre …
Quand nous étions petits, le soir, nous guettions le retour du père.Qu’y avait-il pour nous, dans sa hotte, sous l’herbe des lapins ?
C’était, au gré des jours et des saisons, la poignée de mousserons, le bouquet de fraises, la grenouille ficelée de joncs, la plume de geai, les noix fraîches …c’était presque toujours le mystérieux PAIN AU LIEVRE.
Croûton durci, reste d’un goûter dans la vigne, nous le grignotions avec délices. Son nom furtif et sauvage le parfumait d’inconnu ; son nom le faisait friandise pour notre créance ingénue.
Dans la hotte aux souvenirs, j’en ai retrouvé des miettes : Les voici.
Et commence une série de récits brefs intitulés « mon village », les chasseurs », « vie et mort du cochon », « l’école » … Ils ont pour moi les saveurs délicieuses des nourritures campagnardes, du pot au feu, du boudin aux pommes ; j’y retrouve aussi la musique discrète des chants de passereaux aux buissons, le cri tonitruant du coq triomphant sur son empire qu’est son tas de fumier ou le murmure des quatre vents dans les grands arbres ; les odeurs aussi dont celles si délicates des fleurs ou des foins fraîchement coupés et aussi celles moins suaves des fumiers des usoirs …