Lecture et littérature ...

[Robert]

Hier, notre petit cercle de lecture organisait sa rencontre mensuelle autour du livre de Fred Vargas intitulé "l'homme à l'envers". C'est un roman policier.
J'ai lu ce livre avec intérêt ... cependant, je m'interroge sur un point : De tous ces livres qui paraissent chaque année, lesquels passeront à la postérité ? Lesquels seront encore étudiés à la fin du siècle en cours ou au 22 ème siècle dans nos lycées, comme nous avons étudié Balzac, Zola ou Stendhal au temps où nous étions potaches ?

Et plus j'avance en âge, et plus ma "culture" en matière littéraire, la seule que j'ai un peu entretenue, me semble fragile, déstabilisée par la diversité de l'offre actuelle. Errant parfois dans les rayons de livres des espaces spécialisés, FNAC, librairies ou espaces culturels, le nombre des oeuvres proposées me sidère et m'effraie. Jamais je ne pourrai me familiariser, ne serait-ce qu'avec le millième des ouvrages offerts à mon choix. Reste la mode, les prix dits littéraires (Goncourt, Fémina ou autres), ceux que recommande la presse écrite ou télévisée pour alimenter l'espoir que nous lisons ce qui sera LA littérature de demain, celle qui résistera au temps et qui jamais n'entrera dans l'obscur oubli, celle qui modélisera la pratique de notre langue ... Tant de choses imprimées sont vouées au pilon ou au feu destructeur du temps qui passe.
Malgré l'envahissante vague des écrans qui nous submerge, l'écrit fait de la résistance. Pour combien de temps ?

Le roman dit policier a, depuis peu, disons depuis un bon demi siècle, mais qu'est-ce qu'un demi siècle dans le temps historique, pris une place important dans les rayons des libraires. C'est un "genre" littéraire particulier qui a ses auteurs dont certains ont indéniablement atteint la notoriété. Souvent traduits en films, le "policier" intéresse et occupe les écrans.

Sans connaître la réponse, je m'interroge. Le "genre" policier passera-t-il le seuil élevé qui mène à la postérité ?
Autre question : Sont-ce les oeuvres les plus dignes d'intérêt qui résistent au temps ?

[Tadkozh]

...je lisais des "policiers" à "l'école", Bob Morane, San Antonio...Actuellement, c'est toujours plus politique, économique, institutionnel, encore un peu juridique et beaucoup de "B.D" ...
Le niveau de vie ayant quand même notablement évolué, les livres se sont multipliés et sont maintenant pléthore. Qu'en restera-t-il ?
Les prix littéraires ne sont, à mon sens, que business ...

Tadkozh

[Robert]

Je n'ai , et j'ai sans doute tort, jamais recherché la lecture des romans policiers.

Le seul qui avait trouvé grâce à mes yeux d'adolescent était "Le mystère de la chambre jaune" de Gaston Leroux ...
Toute une culture à revoir.

Pour les prix littéraires, tu as complètement raison, mais ils donnent tout de même (parfois) une indication.
Souvent j'ai apprécié le "Goncourt des lycéens" ... mais il est exact que certains livres primés m'ont copieusement ennuyé !
Qu'ils soient l'objet de marchandages d'éditeurs ne fait aucun doute.

[Robert]

D'un roman policier contemporain, me voilà dans la littérature du XIX ème siècle ...
Et c'est moi qui ai proposé le titre et l'auteur : "Le rouge et le noir" de Stendhal ...

Ce faisant, j'avais oublié que ce roman est un joli "pavé" de plus de 700 pages avec une petite typographie !
Image de l'évolution des moeurs, sans doute : En lectures aussi, nous avons pris goût à n'avoir plus de temps pour rien. Il nous faut des livres courts, condensés, qui se lisent vite. Il en allait sans doute très différemment dans le passé où l'évolution avaient cette délicieuse lenteur que je regrette parfois.

Sans en avoir la certitude, je pense que les productions littéraires du XIX ème siècles étaient rares ; le lecteur plus rare aussi car au temps de Stendhal le savoir lire n'était pas courant ! Le livre ne s'adressait alors qu'à une élite.
Et j'imagine le lecteur de l'époque confronté à cette surabondance de productions contemporaines.

J'entre sans trop de peine dans cette écriture du passé, la langue de Balzac, Zola, Stendhal est celle qui a nourri mon lointain apprentissage de notre langue commune, ciment de notre identité.
Je fais le constat du fossé profond qui nous sépare de ce siècle, à la fois proche et rendu lointain par l'évolution rapide de nos modes de vie et de nos moeurs.

[Tadkozh]

Lors de notre récent séjour à la ferme, je suis tombé sur un livre ne payant pas de mine mais remarquable : LA TERRE !! de Zola est-il besoin de le préciser, édition originale de 1887, date de ses rédaction et parution. Sa lecture est commencée mais ses 519 pages résisteront quelque temps........

Tadkozh

[Tadkozh]

...j'en suis toujours aux "Rougon-Macquart", "La terre"...prémonitoire ou vécu, cette phrase :
"...on pouvait le frapper longtemps, l'affamer, lui voler tout, sans qu'il sortit de sa prudence, de cet abêtissement où il roulait des choses confuses, ignorées de lui même; et cela jusqu'à une dernière injustice, une souffrance dernière, qui le faisait sauter à la gorge de ses maitres ..."
Méditons mes frères, méditons....

Tadkozh

[callune]

Hier, notre petit cercle de lecture organisait sa rencontre mensuelle autour du livre de Fred Vargas intitulé "l'homme à l'envers". C'est un roman policier.
J'ai lu ce livre avec intérêt ... cependant, je m'interroge sur un point : De tous ces livres qui paraissent chaque année, lesquels passeront à la postérité ? Lesquels seront encore étudiés à la fin du siècle en cours ou au 22 ème siècle dans nos lycées, comme nous avons étudié Balzac, Zola ou Stendhal au temps où nous étions potaches ?

Et plus j'avance en âge, et plus ma "culture" en matière littéraire, la seule que j'ai un peu entretenue, me semble fragile, déstabilisée par la diversité de l'offre actuelle. Errant parfois dans les rayons de livres des espaces spécialisés, FNAC, librairies ou espaces culturels, le nombre des oeuvres proposées me sidère et m'effraie. Jamais je ne pourrai me familiariser, ne serait-ce qu'avec le millième des ouvrages offerts à mon choix. Reste la mode, les prix dits littéraires (Goncourt, Fémina ou autres), ceux que recommande la presse écrite ou télévisée pour alimenter l'espoir que nous lisons ce qui sera LA littérature de demain, celle qui résistera au temps et qui jamais n'entrera dans l'obscur oubli, celle qui modélisera la pratique de notre langue ... Tant de choses imprimées sont vouées au pilon ou au feu destructeur du temps qui passe.
Malgré l'envahissante vague des écrans qui nous submerge, l'écrit fait de la résistance. Pour combien de temps ?

Le roman dit policier a, depuis peu, disons depuis un bon demi siècle, mais qu'est-ce qu'un demi siècle dans le temps historique, pris une place important dans les rayons des libraires. C'est un "genre" littéraire particulier qui a ses auteurs dont certains ont indéniablement atteint la notoriété. Souvent traduits en films, le "policier" intéresse et occupe les écrans.

Sans connaître la réponse, je m'interroge. Le "genre" policier passera-t-il le seuil élevé qui mène à la postérité ?
Autre question : Sont-ce les oeuvres les plus dignes d'intérêt qui résistent au temps ?

Belle analyse Robert
Que restera-il de tout ces nouveaux romans en effet ? Vargas, j'en ai lu quelques uns.. divertissant mais ce ne sera à mon avis comme tant d'autres qu'un effet de mode... Qu'elles seront donc les figures littéraires qui représenteront notre génération ? Je pense qu'il y a actuellement un appauvrissement de la litterature au niveau de l'écriture même, de la richesse de la langue mis à part quelques auteurs comme le Clézio par exemple.
Me suis régalée récemment avec" l'oeuvre au noir "de Marguerite Yourcenar, pour moi un des meilleurs ouvrage lu ces dernières années. Et que dire de Giono ou Henri Bosco, mes préférés Mais ils ne font pas partie des nouveaux romans
il y a également toute la littérature étrangère ,par exemple, l'islandaise avec Stefansson (entre ciel et terre), excellent et tant d'autres encore... Pas facile de choisir le bon livre parmi les centaines de nouveaux romans publiés chaque année
Je reviens donc et relis régulièrement mes classiques: Balzac, Flaubert, Rousseau cette année. ..des valeurs sûres pour la qualité de la langue

[callune]

...je lisais des "policiers" à "l'école", Bob Morane, San Antonio...Actuellement, c'est toujours plus politique, économique, institutionnel, encore un peu juridique et beaucoup de "B.D" ...
Le niveau de vie ayant quand même notablement évolué, les livres se sont multipliés et sont maintenant pléthore. Qu'en restera-t-il ?
Les prix littéraires ne sont, à mon sens, que business ...

Tadkozh

Oui busines business Souvent déçues par les primés

[callune]

Je n'ai , et j'ai sans doute tort, jamais recherché la lecture des romans policiers.

Le seul qui avait trouvé grâce à mes yeux d'adolescent était "Le mystère de la chambre jaune" de Gaston Leroux ...
Toute une culture à revoir.

Pour les prix littéraires, tu as complètement raison, mais ils donnent tout de même (parfois) une indication.
Souvent j'ai apprécié le "Goncourt des lycéens" ... mais il est exact que certains livres primés m'ont copieusement ennuyé !
Qu'ils soient l'objet de marchandages d'éditeurs ne fait aucun doute.

Ah, le mystère de la chambre jaune !! Joyeux souvenirs d'enfance

[Robert]

Le meilleur livre que j'ai lu cette année est le bouquin intitulé "Réparer les vivants" de Maylis de Kerangal.
Je le recommande à ceux qui aiment lire.
Les goûts étant très variés, il est difficile de recommander une lecture.
Le sujet traité est le don d'organe, un sujet grave ; dit ainsi, cette lecture peut laisser penser à un livre austère, difficile à lire. Mais non, vous trouverez à mon sens une écriture de qualité, une histoire qui tient en haleine ... un très beau roman.