Avec du retard mon compte rendu, mais j'ai mis du temps à revenir au train train quotidien. Un ami m'a envoyé cette citation d'un coach et ça résume très bien ce que je ressens après cette course :
"L'Ironman c'est une formidable école de courage et de détermination qui procure à ses "adeptes" un véritable sentiment de plénitude. S'accomplir par l'Ironman, c'est chasser les démons qui hantent nos vies extrasportives. Pratiquer l'Ironman, c'est renier tout autant le doute que la certitude, c'est révéler le caractère authentique de nos valeurs, c'est revendiquer une certaine appartenance à l'intérieur de laquelle chaque Finisher de chaque Ironman se reconnaît. Pratiquer l'Ironman, c'est démontrer que nos limites n'existent que dans nos craintes"
Jeudi 7 : le trajet jusqu'à Roth se fait dans la bonne humeur avec les copains. Arrivé à Roth vers 17 heures. On en profites pour récupérer les dossards, voir le stade d'arrivée (premier coup de pression), petit tour dans le village exposants. Puis direction l'hotel situé à 15 kms de Roth.
Vendredi 8 : la matinée est consacré au remontage des vélos, derniers réglages, mise en place du ravito sur le cadre (je publierai une photo) et de la plaque de cadre. Puis sortie d'1 h 20 pour vérifier que tout fonctionne et faire tourner les jambes. L'après-midi nous nous rendons au parc à vélo n°1 pour reconnaître les lieux et surtout le départ natation : deuxième coup de pression. Puis direction Roth pour la pasta party.
Samedi 9 : petit footing de 20 mn avant le petit déjeuner, puis direction le parc à vélo n°1 pour déposer les vélos, mettre en place le casque et les chaussures.
Dimanche 10 : Réveil à 3 h du matin, et direction l'aire de départ, : petit déj sur place, le nombre de triathlètes et de spectateurs est impressionnant. A 6h40 précise la première vague s'élance, puis petit à petit les vagues s'élancent de 5 mn en 5mn jusqu'à la 12ème vague.
La corne de brume se fait entendre et c'est parti pour 3.800 m de nat. Je trouve tout de suite mon rythme, je prends quelques coups par des concurrents qui vont faire les 3.800 m à la brasse !!! Petit à petit je reviens sur les vagues qui nous ont précédées (bonnets orange, puis bonnets violet, puis bonnets jaune). A mi parcours, je ressens le besoin d'uriner, impossible d'y arriver, je décide de faire avec et d'attendre les toilettes du parc à vélo. La nat se passe bien jusqu'à la sortie de l'eau, où je suis pris d'une crampe au mollet au moment où un bénévole me tire de l'eau. Direction la tente de transition, j'enlève la combi, prends mes lunettes de soleil et direction le parc à vélo au petit trot. Petit passage aux toillettes, j'enfile le casque, prends un gel et le vélo et je sors du parc. A ce moment, j'aperçois Buzz qui rentre dans le parc. Encouragements mutuels. Je regarde mon chrono : 1h20
Je pars prudemment sur le parcours vélo, puis après quelques kilomètres je me mets à mon allure de croisière et prends soin de manger toutes les demi-heures (alternance de gels - barre d'amandes - au 110ème premier sandwich - au 150ème deuxième sandwich). Les sensations dans les jambes ne sont pas terribles. Je me fais dépasser sur les portions plates, je redouble dans les montées et les faux plats montants. Tout cela pendant 75 kms. Arrivé à Greding. C'est la première côte époutail du parcours, que je monte sur la plaque. Encouragements du public. A partir de là le parcours devient cassant marqué par une succession de faux plats montant jusqu'à la montée du solarberg : là c'est une montée digne de l'alpe d'huez. Le public est de part et d'autres des concurrents qui se suivent en file indienne, applaudissements, encouragements, avec un speaker et une sono qui se charge de mettre l'ambiance. Le bruit est tellement important que je n'entends plus le vélo ni ma respiration !. Au 85 ème fin de la première boucle, et entame de la deuxième. Juste avant je me suis fait dépassé par les premiers de la course qui me passent à près de 50 km/h : impressionnant. On traverse une rue où le public est attablé, bière à la main, et regarde passer les coureurs! Le temps se réchauffe, et moi je me sens de mieux en mieux. Vers le 140ème kilo je commence à remonter des groupes entiers de coureurs. Quelques relais me passent : de véritable missiles humains sur leur vélo de chronos!. Lors de la deuxième montée de solarberg, le speaker annonce qu'un français est entrain de passer (moi) et il passe Champs Elysée de Joe Dassin. Redoublement d'applaudissements. Au 165ème kilo, je reviens sur un gars du club. Encouragements. Lui dit de s'accrocher, mais n'arrive pas à tenir le rythme. Juste avant l'aire de transition, je reviens sur mon copain Anto. Je dépose mon vélo, et accolade, on récupère le sac de transition, on rentre dans la tente, et nous tombons nez à nez avec Juju, un autre copain du club.
Nous commençons le marathon ensemble, je cris à Juju de ralentir, il y a encore 41 kilo. Au sixième kilo, Anto nous dit de continuer à notre rythme, dernier encouragement, et avec Juju on poursuit sur notre rythme. Petit à petit, on revient sur le gars du club que j'avais passé à vélo, et qui a profité de la transition pour nous passer sans aucun encouragement. Bref, à oublier

Nous courrons de nouveau à 3, on revient sur un copain le toun qui a mal au ventre, on le dépasse, et à 3 jusqu'au 12 kilos. Là, mon Juju me dit d'y aller, qu'il a besoin de ralentir. Je me retrouve donc seul avec "l'autre gars". Il mène l'allure, je suis. Au 15ème, il me dit qu'il va ralentir. Je poursuis sur mon rythme à 10, 5 -11kms/h. Je croise Buzz, encouragements. Au 17ème pause pipi, et tout va bien jusqu'au 20ème. Au 21ème petite alerte gastrique. Arrêt toilette au 22ème kilo. Bizarrement, je repars les jambes légères et maintient mon allure. Au 30ème idem. Au 33ème idem, et là je me dis que ça va passer, même si les jambes commencent à tirer! Après j'ai fait le vide dans ma tête. Au 37ème j'accélère à 12km/h. Au 40ème kilo l'orage éclate. J'entre dans Roth sous la pluie, le ciel sombre, je maintiens mon allure malgré le dernier faux plat montant. Je vois que je vais sur ma montre que je ne suis pas loin des 4 heures, j'accélère l'allure jusqu'à l'arrivée. Marathon en 4:02! Je n'en reviens pas! Le chrono officiel indique 12h30 et pendant un instant je me dis que mon objectif est rempli (entre 12 et 13). Je m’assoies sous la pluie pendant quelques instants pour récupérer. Puis 1/2 heures plus tard dans la tente de ravitaillement, un copain me fait remarquer qu'il faut retrancher 1h10 pour avoir le temps réel : 11h21.
Après ce sont les accolades avec les copains, les félicitations, le ravito : soupe, lait chocolat, sandwich "bretzel", eau,. Puis des discussions avec des concurrents que l'on ne connait pas ... une ambiance très sympa.
Pendant le trajet de retour à l'hôtel on se raconte la course, pas du tout l'envie de dormir et ce jusqu'à 2h30 du matin.
Le lendemain, nous sommes tous sur notre petit nuage, et dans "notre monde". Le trajet du retour le mardi a été très dur, et le mercredi on avait tous un petit triathlon blues. La redescente vers la vie réelle a été assez compliquée à vivre!
Cette semaine, j'ai accusé le contre coup avec une très grosse fatigue physique, malgré le repos, et toujours l'envie de manger à intervalle régulier.
Aujourd'hui petite sortie vélo très cool qui m'a permis de reprendre un peu le dessus.
En résumé, je ne pensais que cela soit possible, mais je me suis régalé pendant cette course! Avec les copains on s'est inscris lundi dernier pour l'Ironman de Nice 2012... l'aventure continue!