), le mini-bus que le service des sports de la ville d'EU nous prête gentiment à chacun de nos besoin. Le départ est fixer à 4h00 et à 3h50, je sors la remorque du garage et la croche au crochet d'attelage du fourgon; 4h05, tout le monde est là, les sacs sont chargés, nous prenons la route, 5mn de retard, ce n'est pas dramatique, à cette heure de la nuit, ça se ratrappe facilement, d'autant que je connais bien la route, l'emplacement des radars fixes et que nous avons accroché un GPS au pare-brise afin de ne pas tourner " en rond " dans Lille. Comme de fait,à 6h35, nous sommes devant le Grand Palais, point de rendez-vous pour retirer les plaques de cadre et le départ, celui-ci se faisant au grè de l'humeur de chacun, nous avions prèvu un départ à 7h30, nous partons avec 10mn d'avance, mais ce qui n'était pas prévu, c'est qu'un copain d'un autre club que nous avons retrouvé sur place, crève au bout de......100ml ! C'est un costaud, donc nous décidons de le laisser à son triste sort, il " rentrera " derrière la voiture qui l'a conduit à Lille et piloté par un cycliste, de fait, il ne mettra pas longtemps pour revenir, ayant roulé à 40km/h dans l'aspiration. Il a du tomber " un grain " dans la nuit, les routes sont mouillées, il ne fait pas chaud, je décide de prendre la route avec un léger coupe vent et des gants longs, comme nous devons retrouver notre mini-bus aux ravitos, je me délesterai de cet équipement au moment voulu.Comme le parcours est plat sur les 2/3, en fait jusqu'à l'attaque des Monts du Boulonnais, je decide de monter mes roues Mavic Cosmic équipées des pneux Vitoria, et je ne suis pas déçu, ça rend bien et c'est tant mieux, car ça roule fort, nous sommes à plus de 30 de moyenne, prenant au passage les roues des " balèzes " du coin qui nous doublent, mais nous ne sommes qu'à 3 sur 9 à pouvoir suivre, alors, nous décidons d'attendre et de reconstituer le groupe et bien nous en pris, car au retour, le " doyen " (68 ans ex 2ème caté et qui roule encore super bien, pousse une " gueulante ! )Nous arrivons au 1er des 4 ravitos, c'est copieux et variè ( fruits secs, bananes, oranges, biscuits, pain d'épices, pâtes de fruits, eau, le tout à volonté, il en sera de même aux autres ravitos), aux 3 ème et 4ème, il y aura même des minis casse-croute jambon/beurre en plus du reste, pas beau ça !
Les km s'enchainant les uns aux autres à bonne vitesse, des potes commencent à donner des signes de faiblesse, c'est inquiétant car nous avons parcouru le plus facile, et effectivement, vers le km90, les petites routes sinueuses que nous empruntont deviennent un véritable tobogan, d'ailleurs, les 1300 de D+ sont concentrés sur les 50 derniers km, puis surgit une des principales difficultés: La côte dite de " La Bergerie ", 800ml avec des passages à 17%, j'avale ça super bien, d'ailleurs depuis le départ je me sens bien, j'ai un plaisir incommensurable, c'est limite " jouissif " et je me dis que le vélo dans ses conditions de forme comme celle de ce jour, c'est facile, enfin, presque ! Puis arrive la dernière difficulté; Le Haut Pichot, une longue montée en plusieurs paliers, pas très pentue, mais suffisamment éprouvante pour qu'au bout de 135 bornes, certains participants éprouvent des difficultés, et avec un autre costaud du groupe, nous nous tirons " la bourre ", au sommet, il y a une ligne blanche d'un classement de meilleur grimpeur d'une course qui a du passer par là, je l'aperçois suffisamment tôt pour le " cogner " sur la ligne, je ne me relève pas, je devine la belle descente qu'il doit y avoir derrière, et effectivement, c' est une comme j'aime, rapide, technique, je fonce à tombeau ouvert, je prends " mon pied " les mecs, je suis " HEUREUX " ! Arrivé en bas, après avoir pris le virage à gauche au carrefour, je me retourne, personne de mon club ! Arrivent les 4 gars que j'avais doublé dans la descente, des jeunots qui relancent sec, n'y une ,n'y deux, je décide de terminer avec eux, à bloc sur 15 bornes, ça doit pouvoir le faire et ça le fait, et je ne me fait pas prier pour passer " mon bout ", vous aller voir les " p'tits loups " que le " vieux en a encore dans la soquette " ! C'est grisant et franchement, je suis étonné de pouvoir finir comme ça au bout de 150 pitons, ça me fait du bien, et subitement je me dis que si il y en a un qui " bouge " pour l'arrivée, je les " tapent " au sprint, je suis euphorique à souhait, maintenant je reste derrière et pan ! un coup de fusil aux 500ml, je l'attendais presque avec impatience, j'y vais avec tout ce qui me reste, j'en " saute " 3 et termine au pédalier du 4ème sous les hourras du publics présent, beaucoup de membres de la famille des coureurs; nous nous congratulons tous les 5, ils me demandent mon âge: 65 dans 2 mois les " minots ", l'un deux dit alors: Putain, j'voudrai bien pédaler comme toi quand j'aurai ton âge ! cela flatte mon égo, je suis content et leur dit que le vélo, c'est: entrainement et vie saine, pas d'alcool, pas de tabac, et tout ça permet de prendre un plaisir fou, ce fut le cas hier et ça me plait bien ! ! !
Aujourd'hui, j'ai rangé le matos en pensant à cette belle journée d'hier, planté les géraniums et vaqué à différentes occupations, le coeur léger, jusqu'au moment ou je suis allé au labo, chercher les résultats de la prise de sang du jour, et là, je suis rentré contrarié, c'est la cata dans toutes les lignes, entre temps, Becquerel a appelé à la maison, et demain, se sera une journée à l'hosto: poche de sang, plaquettes, mais le plus ennuyeux, c'est que maintenant apparait une nouvelle ligne en bas de la feuille, c'est le taux des " petites bébêtes " qui la rongent, je suis très inquiet pour l'avenir, je le redoute même !
Là, il n'y a plus de place pour l'euphorie, mais pour la tristesse.
@cyberpotes + !
