Quand l'hiver se retire ...
- Robert
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- Enregistré le : 21 janv. 2009, 20:38
- Localisation : SARREBOURG
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Quand l'hiver se retire ...
Hier, 28 février.
L'aube et ses promesses se pare de rose pour annoncer le soleil. Il y a longtemps que sa lumineuse présence nous fait défaut. Non, je ne rêve pas : Les brumes se déchirent sur un ciel d'azur, l'air est soudain plus doux et la brise n'est qu'une caresse.
Hier, j'ai fait une sortie de presque 90 bornes avec les copains, sous un ciel plombé, dans les souffles rageurs d'une bise hivernale. Un temps de repos serait raisonnable mais l'invitation du soleil est trop forte.
Et me voilà sur la route, seul sans but précis ... Tiens, je vais aller sur la route du Donon. Vous le savez, le modeste Donon est "ma"montagne ... On a le Ventoux qu'on peut ! Je l'ai en point de mire, enveloppé de sa houppelande blanche. J'irai jusque "La Marcarerie", maison forestière inhabitée, à 450 m d'altitude, qui, au terme d'un long faux-plat marque le début de la montée véritable avec ses sept kilomètres à six pour cent qui mènent au col.
Je viens de traverser la petite ville d'Abreschviller qui étire paresseusement ses deux rangées de maisons dans la vallée de la Sarre Rouge. La neige est déjà là, et son ruban devient continu sur les bords de la route parfaitement "noire".
La fatigue de la veille a disparu et j'avale allègrement les longs faux-plats.
Au gré des virages, le soleil radieux ou l'ombre profonde des grands épicéas modulent l'épaisseur du manteau neigeux qui devient continu. Près de la "Marcarerie", je croise "le Claudie", un copain cycliste qui vient de faire demi-tour.
- Salut Robert
- Salut Claudie ...
Courte conversation d'où il ressort que le Claudie est fatigué mais que le Robert, lui, pourrait continuer en sa qualité de vieux de la vieille spécialiste du Donon. Le Claudie reprend la route de la vallée et je me décide à continuer mon ascencion ... Quelques virages, encore.
Comme dans l'Alpe, avec des pentes plus douces, le Donon égrène sept épingles. Je les ai répertoriées, les compte tout haut quand je suis avec les potes, ce qui les amuse beaucoup ! Comme je ne tiens compte que des vraies épingles, ils me disent à chaque courbe : "Et celle-là, elle compte ?" et ils attendent ma réponse.
Aujourd'hui, mon décompte est mental.
Et plus je grimpe, et plus le ciel est bleu, et plus l'air est doux, et plus s'élèvent les murettes de neige qui bordent ma route. Parfois, l'eau des fontes court sur l'asphalte et chuinte sous mes pneus.
Mais déjà le col apparaît. Un émerveillement de lumières et de couleurs. Une douceur infinie émane du moutonnement des "ballons".
Je m'arrête pour un regard circulaire gagné sur cet infini, calme, sans violence ... La vie est là.
J'enfile un imper car la descente est toujours fraîche, même en été ... Et de revenir sans effort aux réalités des civilisations humaines, vite, car ce n'est plus qu'une longue plongée.
Et vous, les cyberpotes de partout, racontez-nous vos reconquêtes.
RD
L'aube et ses promesses se pare de rose pour annoncer le soleil. Il y a longtemps que sa lumineuse présence nous fait défaut. Non, je ne rêve pas : Les brumes se déchirent sur un ciel d'azur, l'air est soudain plus doux et la brise n'est qu'une caresse.
Hier, j'ai fait une sortie de presque 90 bornes avec les copains, sous un ciel plombé, dans les souffles rageurs d'une bise hivernale. Un temps de repos serait raisonnable mais l'invitation du soleil est trop forte.
Et me voilà sur la route, seul sans but précis ... Tiens, je vais aller sur la route du Donon. Vous le savez, le modeste Donon est "ma"montagne ... On a le Ventoux qu'on peut ! Je l'ai en point de mire, enveloppé de sa houppelande blanche. J'irai jusque "La Marcarerie", maison forestière inhabitée, à 450 m d'altitude, qui, au terme d'un long faux-plat marque le début de la montée véritable avec ses sept kilomètres à six pour cent qui mènent au col.
Je viens de traverser la petite ville d'Abreschviller qui étire paresseusement ses deux rangées de maisons dans la vallée de la Sarre Rouge. La neige est déjà là, et son ruban devient continu sur les bords de la route parfaitement "noire".
La fatigue de la veille a disparu et j'avale allègrement les longs faux-plats.
Au gré des virages, le soleil radieux ou l'ombre profonde des grands épicéas modulent l'épaisseur du manteau neigeux qui devient continu. Près de la "Marcarerie", je croise "le Claudie", un copain cycliste qui vient de faire demi-tour.
- Salut Robert
- Salut Claudie ...
Courte conversation d'où il ressort que le Claudie est fatigué mais que le Robert, lui, pourrait continuer en sa qualité de vieux de la vieille spécialiste du Donon. Le Claudie reprend la route de la vallée et je me décide à continuer mon ascencion ... Quelques virages, encore.
Comme dans l'Alpe, avec des pentes plus douces, le Donon égrène sept épingles. Je les ai répertoriées, les compte tout haut quand je suis avec les potes, ce qui les amuse beaucoup ! Comme je ne tiens compte que des vraies épingles, ils me disent à chaque courbe : "Et celle-là, elle compte ?" et ils attendent ma réponse.
Aujourd'hui, mon décompte est mental.
Et plus je grimpe, et plus le ciel est bleu, et plus l'air est doux, et plus s'élèvent les murettes de neige qui bordent ma route. Parfois, l'eau des fontes court sur l'asphalte et chuinte sous mes pneus.
Mais déjà le col apparaît. Un émerveillement de lumières et de couleurs. Une douceur infinie émane du moutonnement des "ballons".
Je m'arrête pour un regard circulaire gagné sur cet infini, calme, sans violence ... La vie est là.
J'enfile un imper car la descente est toujours fraîche, même en été ... Et de revenir sans effort aux réalités des civilisations humaines, vite, car ce n'est plus qu'une longue plongée.
Et vous, les cyberpotes de partout, racontez-nous vos reconquêtes.
RD
- Manyairs
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Re: Quand l'hiver se retire ...
Bonjour Robert
Pas de reconquête pour moi, si ce n'est la reconquête d'un pur délice à te lire !
Quelle plume !... J'ai monté " ta " montagne un peu ce matin sous un ciel bas et gris parisien et franchement cela m'a fait un bien fou !
Quel jolie Post !
Merci pour ça.
Pas de reconquête pour moi, si ce n'est la reconquête d'un pur délice à te lire !
Quelle plume !... J'ai monté " ta " montagne un peu ce matin sous un ciel bas et gris parisien et franchement cela m'a fait un bien fou !
Quel jolie Post !
Merci pour ça.
- Denis
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Re: Quand l'hiver se retire ...
Pour moi, la reconquete du Corobin se fit... en voiture!
Un matin ou je ne travaillais pas, je me décidais à aller faire un tour dans "mon" col, pour voir s'il était pratiquable. Je m'armais de mon appareil photo, d'une feuille, et de mon polar pour me servir de l'inclinometre. A chaque changement de pente, ou curiosité je faisais une photo. Je remarquais ainsi plein de choses que je ne voyais pas en vélo (sources cachées, débuts de sentiers...). Il faut que je prenne le temps de mettre ça en ligne sur le blog que j'ai et qui sommeille un peu, en ce moment.
Manque de bol, les chutes de neige ne m'ont pas permis d'arriver jusqu'en haut, mais le plaisir d'etre là, tout seul, ou presque, car je fus surpris de rencontrer deux mouflons qui s'étaient approprié le col du fait du non passage des voitures. Promis je mets tout ça en ligne rapidement.
Robert, des fois tu me fais penser à Pagnol...
Un matin ou je ne travaillais pas, je me décidais à aller faire un tour dans "mon" col, pour voir s'il était pratiquable. Je m'armais de mon appareil photo, d'une feuille, et de mon polar pour me servir de l'inclinometre. A chaque changement de pente, ou curiosité je faisais une photo. Je remarquais ainsi plein de choses que je ne voyais pas en vélo (sources cachées, débuts de sentiers...). Il faut que je prenne le temps de mettre ça en ligne sur le blog que j'ai et qui sommeille un peu, en ce moment.
Manque de bol, les chutes de neige ne m'ont pas permis d'arriver jusqu'en haut, mais le plaisir d'etre là, tout seul, ou presque, car je fus surpris de rencontrer deux mouflons qui s'étaient approprié le col du fait du non passage des voitures. Promis je mets tout ça en ligne rapidement.
Robert, des fois tu me fais penser à Pagnol...
Re: Quand l'hiver se retire ...
Salut Robert
Comment veux tu que je prenne la plume après un récit pareil ? magique, magnifique émerveillement devant tant de poésie, comme c'est bon de te lire
de plus, chez moi dans la Somme, je n'ai pas de Donon !
Amitiés
Comment veux tu que je prenne la plume après un récit pareil ? magique, magnifique émerveillement devant tant de poésie, comme c'est bon de te lire

Amitiés
- Denis
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Re: Quand l'hiver se retire ...
Phiphi!
Tu me croirais si je te disais qu'il m'a donné envie de relire les souvenirs d'enfance de Pagnol?
Tu me croirais si je te disais qu'il m'a donné envie de relire les souvenirs d'enfance de Pagnol?
- Robert
- Messages : 26762
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Re: Quand l'hiver se retire ...
Pagnol.
Denis, tu me fais trop d'honneur !
Dans ma bibliothèque, soigneusement alignées, je dispose des oeuvres complètes du grand Marcel, tous ses romans, pièces de théâtre, correspondances etc ... Une mine d'optimisme et de joie de vivre, avec tous les parfums de la jolie Provence.
Si je t'ai donné une envie de relecture de "A la gloire de mon père" ou "le château de ma mère" ou "le temps des amours", ne t'en prive pas ! ce sont des mines d'or.
Amicalement et ... bonnes lecture bien que j'aie des doutes ; entre le Corobin, ta vie de famille, tes soucis professionnels ... dur, dur d'être omnipotent !
Denis, tu me fais trop d'honneur !
Dans ma bibliothèque, soigneusement alignées, je dispose des oeuvres complètes du grand Marcel, tous ses romans, pièces de théâtre, correspondances etc ... Une mine d'optimisme et de joie de vivre, avec tous les parfums de la jolie Provence.
Si je t'ai donné une envie de relecture de "A la gloire de mon père" ou "le château de ma mère" ou "le temps des amours", ne t'en prive pas ! ce sont des mines d'or.
Amicalement et ... bonnes lecture bien que j'aie des doutes ; entre le Corobin, ta vie de famille, tes soucis professionnels ... dur, dur d'être omnipotent !
- Robert
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Re: Quand l'hiver se retire ...
Bonjour Richard.
Je sais, pour le vélo, Paris n'est pas idéal. Je ne pense pas que j'aurais beaucoup de plaisir à tourner autour de l'hippodrome de Longchamp. Mais la capitale a bien d'autres charmes.
Comme j'ai toujours été un "rural", je ne sais pas grand chose des grandes villes.
En tous les cas, bonnes sorties si tu en as terminé avec les études.
Robert.
P.S.: J'espère que ma mémoire ne m'a pas trahi pour ton prénom !
Je sais, pour le vélo, Paris n'est pas idéal. Je ne pense pas que j'aurais beaucoup de plaisir à tourner autour de l'hippodrome de Longchamp. Mais la capitale a bien d'autres charmes.
Comme j'ai toujours été un "rural", je ne sais pas grand chose des grandes villes.
En tous les cas, bonnes sorties si tu en as terminé avec les études.
Robert.
P.S.: J'espère que ma mémoire ne m'a pas trahi pour ton prénom !
Re: Quand l'hiver se retire ...
Slt Robert
Le Donon se trouve où par rapport à Rohrbach
Bien sur Denis que je te crois, par principe, je ne mets jamais la parole de quelqu'un en doute, mais le jour ou il y a un blâme, là, c'est finit
Le Donon se trouve où par rapport à Rohrbach

Bien sur Denis que je te crois, par principe, je ne mets jamais la parole de quelqu'un en doute, mais le jour ou il y a un blâme, là, c'est finit

- Robert
- Messages : 26762
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Re: Quand l'hiver se retire ...
Bonsoir, Philippe.
Tu parles de Rohrbach-les-Bitche ... ça fait une trotte pour aller au Donon qu'à vue de nez j'évalue à 110 km, soit 220 km pour un aller et retour, au moins . Moi, je trouve que ça fait beaucoup, surtout à la sortie de l'hiver, de la moyenne montagne et des conditions météo pas forcément clémentes.
Depuis Sarrebourg, ça fait une boucle de 80 bornes, et ça c'est plus envisageable. Si tu peux venir à moi, je t'accompagne.
Amicalement,
RD
Tu parles de Rohrbach-les-Bitche ... ça fait une trotte pour aller au Donon qu'à vue de nez j'évalue à 110 km, soit 220 km pour un aller et retour, au moins . Moi, je trouve que ça fait beaucoup, surtout à la sortie de l'hiver, de la moyenne montagne et des conditions météo pas forcément clémentes.
Depuis Sarrebourg, ça fait une boucle de 80 bornes, et ça c'est plus envisageable. Si tu peux venir à moi, je t'accompagne.
Amicalement,
RD
Re: Quand l'hiver se retire ...
Hello Robert !
Je serais très heureux de rouler avec toi vers le Donon, mais plusieurs paramètres ne me permettent pas de te fixer un RV sûr; En effet, je ne connais pas le programme des " réjouissances " concoctées par ma grande soeur et la météo ne s'annoncent pas des plus clémentes hélas ! Si toutefois cela peut se faire, ce que j'espère bien, es-ce possible le jeudi 12 Mars après-midi
Nous partons pour Enchemberg, (( à coté de Rorbach les Bitchtes )), Samedi matin.
Pour me joindre: aubergerphilippe@wanadoo.fr ou 02.35.86.40.52 ou 06.03.62.36.80
@ cyberpotes +,
Phiphi
Je serais très heureux de rouler avec toi vers le Donon, mais plusieurs paramètres ne me permettent pas de te fixer un RV sûr; En effet, je ne connais pas le programme des " réjouissances " concoctées par ma grande soeur et la météo ne s'annoncent pas des plus clémentes hélas ! Si toutefois cela peut se faire, ce que j'espère bien, es-ce possible le jeudi 12 Mars après-midi

Nous partons pour Enchemberg, (( à coté de Rorbach les Bitchtes )), Samedi matin.
Pour me joindre: aubergerphilippe@wanadoo.fr ou 02.35.86.40.52 ou 06.03.62.36.80
@ cyberpotes +,
Phiphi