Quand l'hiver se retire ...
Posté : 01 mars 2009, 08:07
Hier, 28 février.
L'aube et ses promesses se pare de rose pour annoncer le soleil. Il y a longtemps que sa lumineuse présence nous fait défaut. Non, je ne rêve pas : Les brumes se déchirent sur un ciel d'azur, l'air est soudain plus doux et la brise n'est qu'une caresse.
Hier, j'ai fait une sortie de presque 90 bornes avec les copains, sous un ciel plombé, dans les souffles rageurs d'une bise hivernale. Un temps de repos serait raisonnable mais l'invitation du soleil est trop forte.
Et me voilà sur la route, seul sans but précis ... Tiens, je vais aller sur la route du Donon. Vous le savez, le modeste Donon est "ma"montagne ... On a le Ventoux qu'on peut ! Je l'ai en point de mire, enveloppé de sa houppelande blanche. J'irai jusque "La Marcarerie", maison forestière inhabitée, à 450 m d'altitude, qui, au terme d'un long faux-plat marque le début de la montée véritable avec ses sept kilomètres à six pour cent qui mènent au col.
Je viens de traverser la petite ville d'Abreschviller qui étire paresseusement ses deux rangées de maisons dans la vallée de la Sarre Rouge. La neige est déjà là, et son ruban devient continu sur les bords de la route parfaitement "noire".
La fatigue de la veille a disparu et j'avale allègrement les longs faux-plats.
Au gré des virages, le soleil radieux ou l'ombre profonde des grands épicéas modulent l'épaisseur du manteau neigeux qui devient continu. Près de la "Marcarerie", je croise "le Claudie", un copain cycliste qui vient de faire demi-tour.
- Salut Robert
- Salut Claudie ...
Courte conversation d'où il ressort que le Claudie est fatigué mais que le Robert, lui, pourrait continuer en sa qualité de vieux de la vieille spécialiste du Donon. Le Claudie reprend la route de la vallée et je me décide à continuer mon ascencion ... Quelques virages, encore.
Comme dans l'Alpe, avec des pentes plus douces, le Donon égrène sept épingles. Je les ai répertoriées, les compte tout haut quand je suis avec les potes, ce qui les amuse beaucoup ! Comme je ne tiens compte que des vraies épingles, ils me disent à chaque courbe : "Et celle-là, elle compte ?" et ils attendent ma réponse.
Aujourd'hui, mon décompte est mental.
Et plus je grimpe, et plus le ciel est bleu, et plus l'air est doux, et plus s'élèvent les murettes de neige qui bordent ma route. Parfois, l'eau des fontes court sur l'asphalte et chuinte sous mes pneus.
Mais déjà le col apparaît. Un émerveillement de lumières et de couleurs. Une douceur infinie émane du moutonnement des "ballons".
Je m'arrête pour un regard circulaire gagné sur cet infini, calme, sans violence ... La vie est là.
J'enfile un imper car la descente est toujours fraîche, même en été ... Et de revenir sans effort aux réalités des civilisations humaines, vite, car ce n'est plus qu'une longue plongée.
Et vous, les cyberpotes de partout, racontez-nous vos reconquêtes.
RD
L'aube et ses promesses se pare de rose pour annoncer le soleil. Il y a longtemps que sa lumineuse présence nous fait défaut. Non, je ne rêve pas : Les brumes se déchirent sur un ciel d'azur, l'air est soudain plus doux et la brise n'est qu'une caresse.
Hier, j'ai fait une sortie de presque 90 bornes avec les copains, sous un ciel plombé, dans les souffles rageurs d'une bise hivernale. Un temps de repos serait raisonnable mais l'invitation du soleil est trop forte.
Et me voilà sur la route, seul sans but précis ... Tiens, je vais aller sur la route du Donon. Vous le savez, le modeste Donon est "ma"montagne ... On a le Ventoux qu'on peut ! Je l'ai en point de mire, enveloppé de sa houppelande blanche. J'irai jusque "La Marcarerie", maison forestière inhabitée, à 450 m d'altitude, qui, au terme d'un long faux-plat marque le début de la montée véritable avec ses sept kilomètres à six pour cent qui mènent au col.
Je viens de traverser la petite ville d'Abreschviller qui étire paresseusement ses deux rangées de maisons dans la vallée de la Sarre Rouge. La neige est déjà là, et son ruban devient continu sur les bords de la route parfaitement "noire".
La fatigue de la veille a disparu et j'avale allègrement les longs faux-plats.
Au gré des virages, le soleil radieux ou l'ombre profonde des grands épicéas modulent l'épaisseur du manteau neigeux qui devient continu. Près de la "Marcarerie", je croise "le Claudie", un copain cycliste qui vient de faire demi-tour.
- Salut Robert
- Salut Claudie ...
Courte conversation d'où il ressort que le Claudie est fatigué mais que le Robert, lui, pourrait continuer en sa qualité de vieux de la vieille spécialiste du Donon. Le Claudie reprend la route de la vallée et je me décide à continuer mon ascencion ... Quelques virages, encore.
Comme dans l'Alpe, avec des pentes plus douces, le Donon égrène sept épingles. Je les ai répertoriées, les compte tout haut quand je suis avec les potes, ce qui les amuse beaucoup ! Comme je ne tiens compte que des vraies épingles, ils me disent à chaque courbe : "Et celle-là, elle compte ?" et ils attendent ma réponse.
Aujourd'hui, mon décompte est mental.
Et plus je grimpe, et plus le ciel est bleu, et plus l'air est doux, et plus s'élèvent les murettes de neige qui bordent ma route. Parfois, l'eau des fontes court sur l'asphalte et chuinte sous mes pneus.
Mais déjà le col apparaît. Un émerveillement de lumières et de couleurs. Une douceur infinie émane du moutonnement des "ballons".
Je m'arrête pour un regard circulaire gagné sur cet infini, calme, sans violence ... La vie est là.
J'enfile un imper car la descente est toujours fraîche, même en été ... Et de revenir sans effort aux réalités des civilisations humaines, vite, car ce n'est plus qu'une longue plongée.
Et vous, les cyberpotes de partout, racontez-nous vos reconquêtes.
RD