Bonjour les cyberpotes.
Vous qui êtes coutumiers d'exploits en tous genres, je vais vous rendre compte d'une "balade" qui ne mériterait sans doute aucun compte-rendu ; comme je n'ai rien d'autre à vous mettre sous la dent, que sans doute je n'aurai, à l'instar de Karl, Phiphi, Laulau, Denis ...et bien d'autres "vrais" sportifs l'occasion de vous relater une vraie course, je m'exécute en ce dimanche matin. Eh! oui, ça existe les gens qui ont du temps à donner au temps !
Ce dimanche matin, le ciel est d'azur, l'astre du jour n'est contesté que par quelques lambeaux résiduels des brumes nocturnes. J'ouvre ma fenêtre et tout ce qui porte plumes pépie ou gazouille. C'est l'été ! Et je ne puis m'empêcher de proférer un m.... à l'adresse de l'être suprême car hier ...
Car hier, quand mon réveil a sonné, c'est la pluie qui gazouillait aux caniveaux qui se prenaient pour ruisseaux. Il est cinq heures du matin. Je saute dans une tenue cycliste que j'ai soigneusement préparée la veille, une tenue hivernale (adieu belle tenue "cyberpotes" dont je suis contraint, météo oblige, de remettre la glorieuse inauguration).
Petit déjeuner avalé, chargé mon fidèle mulet plus que trentenaire ; je l'ai choisi au grand dam de mon superbe titane, serviteur dépourvu d'efficaces garde-boue ; et tant pis pour le sur-poids.
Il fait encore nuit noire. Je file chez mon pote Alain que je dois prendre en charge. Il est là, m'accueille avec des envies prématurées d'abandon, sous le regard inquiet de Christiane, son épouse qui a poussé le zèle dans sa fonction d'épouse, jusqu'à ce sacrifice méritoire : Se lever en même temps qu'Alain. Je lis une certaine inquiétude dans son regard ! Jean-Noël est là aussi, dont je dois charger la rutilante machine, car je dispose d'une petite camionnette.
- Allez, les gars, peut-être fera-t-il beau cet aprem ! ....
J'ose cet encouragement timide, avant d'aller chez François qui fera le quatrième mousquetaire de notre petite troupe incertaine. Avec François, pas de problème : Pour lui, tout est facile ; c'est tout juste, alors que la pluie crépite sur les carrosseries de nos voitures, s'il ne prétend pas qu'il fait beau.
Nous arrivons à l'heure dite à Hochfelden, imprononçable pour un sudiste (lire Haurfeldène, avec un "h" bien aspiré). Déjà règne, autour du point de départ, une agitation comparable à celle d'une ruche avant l'envolée de la nouvelle reine. Ici, la reine est la petite reine : C'est la bicyclette.
Pour avoir vécu les départs de courses cyclistes, où ne se côtoient que jeunes gens bronzés, musclés, affûtés, épilés, le départ d'un audax relève du plus pur et sympathique folklore ! Des jeunes, des vieux, des minces, des gros, des hommes, des femmes, tous décidés à avancer, dans un ordre presque militaire sur deux cents km de plaines, de monts, de prés, de cultures, de friches, par villes et villages si charmants de l'Alsace éternelle. Pour ceux qui ne connaissent pas, dépêchez vous de faire connaissance avec ce fleuron de notre belle et douce France.
Il y a là tout ce que l'industrie du cycle a pu produire depuis un bon demi-siècle, du dernier cri en matière de coursier, à la plus antédiluvienne machine, marquée des stigmates du temps, peintures incertaines et bosses en tous genres. Un tandem rutilant lui, animé avec énergie par un jeune couple est aussi au départ.
Nous sommes quarante cinq fêlés ; il faut l'être un peu pour s'embarquer dans de qui devient une aventure par une météo aussi affreuse. Car en plus de la pluie battante, le vent s'est invité.
Il a beaucoup tardé mais, à sept heures du matin, le jour gris s'est levé. Et nous voilà lancé pour un périple qui nous mènera, autour de la belle capitale alsacienne, des bords du canal de la Marne au Rhin aux collines des Vosges du Nord, des champs d'asperges de Hoerdt aux coquets villages qui entourent Strasbourg. Parfois, une cigogne majestueuse, oiseau emblématique de l'Alsace s'envole à l'approche de notre bruyant peloton.
Je n'ai pas parlé de nous ... J'ai déjà oublié la pluie, le froid pénétrant, les habits trempés, les machines crottées, le chuintement douloureux des pneumatiques sur les chaussées inondées, les automobilistes impatients, les gerbes d'eau et de boue mêlées qui, de manière permanente s'abattent sur nous. Souvent silencieux, parfois volubiles, nous venons de passer neuf heures penchés sur nos machines. Nous arrivons et ... il pleut toujours !
Quand il masse une de mes articulations douloureuses, mon Kiné me parle, comme pour s'excuser du mal qu'il m'inflige de "douleur exquise". Voilà, j'ai trouvé une conclusion à ce petit compte-rendu. Il est le récit d'une séance de "douleur exquise" !
Et je suis prêt, déjà, à recommencer.
Robert.
Un audax 200 ...
- Robert
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Re: Un audax 200 ...
Félicitations! 200 bornes, faut les faire! Et toujours ton chouette coup de plume!
- Tadkozh
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Re: Un audax 200 ...
....étonnant ce Robert...! Arriver à gloser sur une sortie Audax de 200 bornes tout en y glissant, en "loucedée", une petite note de "Jacobinisme" ...
c'est pas donné à tout le monde...
mais se lancer dans telle entreprise par ce temps mérite le respect...! Bravo l'ancien....ainsi qu'à tes collègues....
Tadkozh



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