Thérapie par les poèmes.
- Robert
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Thérapie par les poèmes.
Callune a cité plus haut un poème de Pablo Neruda pour conforter notre philosophie de l'existence ...
Appelons cela la "poésiethérapie" et pardonnez moi ce barbarisme langagier !
Deux poèmes pour nous remonter le moral :
L’homme et la mer
Charles Baudelaire
Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.
Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.
Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes ;
Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !
Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remord,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !
La maison du berger
A. de Vigny.
A Eva
Si ton coeur, gémissant du poids de notre vie,
Se traîne et se débat comme un aigle blessé,
Portant comme le mien, sur son aile asservie,
Tout un monde fatal, écrasant et glacé ;
S'il ne bat qu'en saignant par sa plaie immortelle,
S'il ne voit plus l'amour, son étoile fidèle,
Eclairer pour lui seul l'horizon effacé ;
Si ton âme enchaînée, ainsi que l'est mon âme,
Lasse de son boulet et de son pain amer,
Sur sa galère en deuil laisse tomber la rame,
Penche sa tête pâle et pleure sur la mer,
Et, cherchant dans les flots une route inconnue,
Y voit, en frissonnant, sur son épaule nue
La lettre sociale écrite avec le fer ;
Si ton corps frémissant des passions secrètes,
S'indigne des regards, timide et palpitant ;
S'il cherche à sa beauté de profondes retraites
Pour la mieux dérober au profane insultant ;
Si ta lèvre se sèche au poison des mensonges,
Si ton beau front rougit de passer dans les songes
D'un impur inconnu qui te voit et t'entend,
Pars courageusement, laisse toutes les villes ;
Ne ternis plus tes pieds aux poudres du chemin
Du haut de nos pensers vois les cités serviles
Comme les rocs fatals de l'esclavage humain.
Les grands bois et les champs sont de vastes asiles,
Libres comme la mer autour des sombres îles.
Marche à travers les champs une fleur à la main.
Appelons cela la "poésiethérapie" et pardonnez moi ce barbarisme langagier !
Deux poèmes pour nous remonter le moral :
L’homme et la mer
Charles Baudelaire
Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.
Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.
Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes ;
Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !
Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remord,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !
La maison du berger
A. de Vigny.
A Eva
Si ton coeur, gémissant du poids de notre vie,
Se traîne et se débat comme un aigle blessé,
Portant comme le mien, sur son aile asservie,
Tout un monde fatal, écrasant et glacé ;
S'il ne bat qu'en saignant par sa plaie immortelle,
S'il ne voit plus l'amour, son étoile fidèle,
Eclairer pour lui seul l'horizon effacé ;
Si ton âme enchaînée, ainsi que l'est mon âme,
Lasse de son boulet et de son pain amer,
Sur sa galère en deuil laisse tomber la rame,
Penche sa tête pâle et pleure sur la mer,
Et, cherchant dans les flots une route inconnue,
Y voit, en frissonnant, sur son épaule nue
La lettre sociale écrite avec le fer ;
Si ton corps frémissant des passions secrètes,
S'indigne des regards, timide et palpitant ;
S'il cherche à sa beauté de profondes retraites
Pour la mieux dérober au profane insultant ;
Si ta lèvre se sèche au poison des mensonges,
Si ton beau front rougit de passer dans les songes
D'un impur inconnu qui te voit et t'entend,
Pars courageusement, laisse toutes les villes ;
Ne ternis plus tes pieds aux poudres du chemin
Du haut de nos pensers vois les cités serviles
Comme les rocs fatals de l'esclavage humain.
Les grands bois et les champs sont de vastes asiles,
Libres comme la mer autour des sombres îles.
Marche à travers les champs une fleur à la main.
- Lolo90
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Re: Thérapie par les poèmes.
Ah la la très beaux poèmes !
Par contre, cela met au grand jour mon ignorance
J'ai beau les relire trois fois, je perds le fil et ne comprends pas le sens de ces poèmes
Je sais juste que sur une galère, quand tu lâches une rame tu tournes en rond, mais c'est mon esprit cartésien qui me le dit
Par contre, cela met au grand jour mon ignorance

J'ai beau les relire trois fois, je perds le fil et ne comprends pas le sens de ces poèmes

Je sais juste que sur une galère, quand tu lâches une rame tu tournes en rond, mais c'est mon esprit cartésien qui me le dit

- Robert
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Re: Thérapie par les poèmes.
Oui Lolo, tu es trop cartésien.Lolo90 a écrit : ↑06 nov. 2020, 10:45 Ah la la très beaux poèmes !
Par contre, cela met au grand jour mon ignorance![]()
J'ai beau les relire trois fois, je perds le fil et ne comprends pas le sens de ces poèmes![]()
Je sais juste que sur une galère, quand tu lâches une rame tu tournes en rond, mais c'est mon esprit cartésien qui me le dit![]()
Prends ton envol sur l'aile des muses, puisque les tiennes ne sont plus en état de te permettre un envol. Ca reviendra.
- Robert
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Re: Thérapie par les poèmes.
Lolo90 a écrit : ↑06 nov. 2020, 10:45 Ah la la très beaux poèmes !
Par contre, cela met au grand jour mon ignorance![]()
J'ai beau les relire trois fois, je perds le fil et ne comprends pas le sens de ces poèmes![]()
Je sais juste que sur une galère, quand tu lâches une rame tu tournes en rond, mais c'est mon esprit cartésien qui me le dit![]()

- callune
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Re: Thérapie par les poèmes.
"marche à travers les champs, une fleur à la main", c'est ce qui me correspond le mieux ! 

- Robert
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Re: Thérapie par les poèmes.
Aujourd'hui, le secours viendra de Musset le romantique :
Créature d’un jour qui t’agites une heure,
De quoi viens-tu te plaindre et qui te fait gémir ?
Ton âme t’inquiète, et tu crois qu’elle pleure :
Ton âme est immortelle, et tes pleurs vont tarir.
Tu te sens le cœur pris d’un caprice de femme,
Et tu dis qu’il se brise à force de souffrir.
Tu demandes à Dieu de soulager ton âme :
Ton âme est immortelle, et ton cœur va guérir.
Le regret d’un instant te trouble et te dévore ;
Tu dis que le passé te voile l’avenir.
Ne te plains pas d’hier ; laisse venir l’aurore :
Ton âme est immortelle, et le temps va s’enfuir.
Créature d’un jour qui t’agites une heure,
De quoi viens-tu te plaindre et qui te fait gémir ?
Ton âme t’inquiète, et tu crois qu’elle pleure :
Ton âme est immortelle, et tes pleurs vont tarir.
Tu te sens le cœur pris d’un caprice de femme,
Et tu dis qu’il se brise à force de souffrir.
Tu demandes à Dieu de soulager ton âme :
Ton âme est immortelle, et ton cœur va guérir.
Le regret d’un instant te trouble et te dévore ;
Tu dis que le passé te voile l’avenir.
Ne te plains pas d’hier ; laisse venir l’aurore :
Ton âme est immortelle, et le temps va s’enfuir.
- Lolo90
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Re: Thérapie par les poèmes.
Tu devrais relire le dernier paragraphe Robert, il te cause le De Musset 
Ce genre de poème est plus à ma portée.
Je ne sais s'il existe des catégories comme avec les mots croisés ?
Pour moi, il me faut des forces 1 ou 2

Ce genre de poème est plus à ma portée.
Je ne sais s'il existe des catégories comme avec les mots croisés ?

Pour moi, il me faut des forces 1 ou 2

- Robert
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Re: Thérapie par les poèmes.
Les poèmes ci-dessus sont clairs comme eau de roche !
Il en existe de beaucoup plus obscurs et sujets à interprétations.
Il en existe de beaucoup plus obscurs et sujets à interprétations.
- Lolo90
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