Si les paroles s’envolent au gré des quatre vents, les écrits restent.
Ces petits récits de bouts de vie ont été réunis dans un opuscule relié ; je le dois à ma fille aînée qui m’a fait ce cadeau il y a déjà quelques lustres.
Voilà le texte qui accompagnait le cadeau :
« Cher petit papa,
Une fois n’est pas coutume, le récipiendaire de ce cadeau en est aussi le principal artisan … Nous avons butiné sur le site « cyberpotes et ailleurs, y avons découvert et re-découvert tes textes qui nous enchantent.
L’occasion était trop belle d’en faire un recueil, sur du beau papier, avec une couverture dessinée par Cécile (ma fille cadette) »
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Suivent quelques observations si flatteuses et imméritées que j’en rougirais si je devais les reproduire !
Je me suis donc replongé dans la lecture de ces modestes écrits ; et me sont revenus des souvenirs en ribambelles, des circonstances, des lieux, des visages un peu oubliés.
Je recopie un petit passage de circonstance intitulé « AUTOMNE »
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AUTOMNE.
J’aime cette saison
J’aime le vélo en automne, à cause d’un reste de douceur de l’air, de sa pureté qui permet les photos les plus belles.
Fini les objectifs annuels, le souci de se préparer à … mais à quoi, au fait ? J’ai déjà oublié.
En automne, le vent même devient un allié.
Je connais les quatre vents de chez moi, les frais et les doux. Je sais les apprivoiser, choisir mes balades en fonction de leurs souffles, avec ces retours où caresser les pédales suffit pour filer à leurs vitesses et même plus, et sans effort, pour arrondir une moyenne qui a souffert un temps sur le trajet aller. Choisir la bonne vallée aux abris protecteurs pour retrouver, une fois hissé sur le plateau, la poussée amicale de l’air.
Et le soleil … le soleil lui-même devenu doux. Il ne m’écrase plus aux bitumes surchauffés ; il a pris ses teintes de miel et sa douceur est un régal.
Douceur, douceur de l’air, douceur de la lumière, douceur des brumes matinales évaporées qui restent en lambeaux accrochées aux collines prochaines, douceur de se sentir vivre encore …
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Après l’automne vient l’hiver …
Et depuis je n’écris plus que pour me plaindre et trouver dans l’actualité les sujets pour des polémiques acerbes.


