Que sont nos vélos devenus ...
Posté : 19 déc. 2022, 09:55
Que sont nos vélos devenus
Que de si près avions tenus
Et tant aimés
.........
Le vent je crois les a ôtés
Et il ventait devant nos portes ...
Les emporta.
Que me soit pardonné cette pâle imitation d'un beau poème de Rutebeuf !
Je viens de retrouver dans mes archives d'ordinateur ce texte que j'ai écrit il y a longtemps, peut-être d'ailleurs dans ce forum :
Amour, délice et orgue ... trois mots qui illustrent une trans-sexualité du vocabulaire, masculins au singulier et féminins au pluriel.
Amour ... le mot sans doute qui s’honore de la possibilité d’être complété d’un nombre presque infini de compléments d’objet.
Amours humaines du conjoint, de l’enfant, du père, de la mère ; amour de la liberté, de la patrie, de la nature, des petites fleurs, des animaux, des sites et paysages, inventaire qui ne saurait être exhaustif, qui se termine par des points de suspension, à l’image de celui que Jacques Prévert conclut par ... des «ratons laveurs» ...
Amours matériels, je veux parler de celui que nous portons à nos machines ; on peut aimer une machine neuve que l’on vient d’acquérir pour son modernisme rutilant, ou au contraire, l’amour que l’on porte à une vieille bécane que le temps cruel a couvert de cicatrices mais qu’une longue vie commune a enrichi d’histoires, de joies, de souffrances aussi.
«Objets inanimés avez-vous donc une âme qui s’attache à notre âme et la force d’aimer ?» Monsieur de Lamartine, je réponds par l’affirmative à votre question.
Je pense, dans ma longue «carrière» cycliste, avoir acquis et utilisé une bonne douzaine de montures diverses ; certaines n’ont été que passades, concession aux goûts du moment. Une seule a résisté à l’usure du temps, bicyclette que je n’ai jamais eu le coeur d’abandonner aux araignées d’un garage ou de donner à un proche.
J’ai écrit «bicyclette» sciemment car ce mot me plaît et je suis sensible à la musique des mots. Il est féminin d’abord, sonne en «ette» comme les choses menues que l’on aime. Bicyclette est bien plus joli que vélo, diminutif de vélocipède, mot vulgaire s’il en est, qui fleure la mécanique et le cambouis !
Je l’ai achetée il y a bien longtemps ma bicyclette, à la suite d’un moment introspectif qui m’avait amené à penser qu’il serait souhaitable de revenir à une vie moins sédentaire, ; et cela date d'un demi-siècle !
Aujourd'hui, j'ai une pensée émue pour cette vieille compagne, maintes fois transformée, et qui termine son existence parmi les araignées, dans le cellier d'un immeuble ... à Embrun.
Paix à son âme.
Que de si près avions tenus
Et tant aimés
.........
Le vent je crois les a ôtés
Et il ventait devant nos portes ...
Les emporta.
Que me soit pardonné cette pâle imitation d'un beau poème de Rutebeuf !
Je viens de retrouver dans mes archives d'ordinateur ce texte que j'ai écrit il y a longtemps, peut-être d'ailleurs dans ce forum :
Amour, délice et orgue ... trois mots qui illustrent une trans-sexualité du vocabulaire, masculins au singulier et féminins au pluriel.
Amour ... le mot sans doute qui s’honore de la possibilité d’être complété d’un nombre presque infini de compléments d’objet.
Amours humaines du conjoint, de l’enfant, du père, de la mère ; amour de la liberté, de la patrie, de la nature, des petites fleurs, des animaux, des sites et paysages, inventaire qui ne saurait être exhaustif, qui se termine par des points de suspension, à l’image de celui que Jacques Prévert conclut par ... des «ratons laveurs» ...
Amours matériels, je veux parler de celui que nous portons à nos machines ; on peut aimer une machine neuve que l’on vient d’acquérir pour son modernisme rutilant, ou au contraire, l’amour que l’on porte à une vieille bécane que le temps cruel a couvert de cicatrices mais qu’une longue vie commune a enrichi d’histoires, de joies, de souffrances aussi.
«Objets inanimés avez-vous donc une âme qui s’attache à notre âme et la force d’aimer ?» Monsieur de Lamartine, je réponds par l’affirmative à votre question.
Je pense, dans ma longue «carrière» cycliste, avoir acquis et utilisé une bonne douzaine de montures diverses ; certaines n’ont été que passades, concession aux goûts du moment. Une seule a résisté à l’usure du temps, bicyclette que je n’ai jamais eu le coeur d’abandonner aux araignées d’un garage ou de donner à un proche.
J’ai écrit «bicyclette» sciemment car ce mot me plaît et je suis sensible à la musique des mots. Il est féminin d’abord, sonne en «ette» comme les choses menues que l’on aime. Bicyclette est bien plus joli que vélo, diminutif de vélocipède, mot vulgaire s’il en est, qui fleure la mécanique et le cambouis !
Je l’ai achetée il y a bien longtemps ma bicyclette, à la suite d’un moment introspectif qui m’avait amené à penser qu’il serait souhaitable de revenir à une vie moins sédentaire, ; et cela date d'un demi-siècle !
Aujourd'hui, j'ai une pensée émue pour cette vieille compagne, maintes fois transformée, et qui termine son existence parmi les araignées, dans le cellier d'un immeuble ... à Embrun.
Paix à son âme.