La chute

Quand j'étais môme, le garde-champêtre tambourinait sur la place du village, criait alentours "Avis à la population !" pour informer et rappeler les règles.

Dans cette rubrique, quelques rappels de l'attitude Cyberpotes. Vous trouverez aussi, à l'occasion des infos destinées à tous !
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Robert
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La chute

Message par Robert »

La vie est là, simple et tranquille.
L’année nouvelle venait de commencer. À l’aube ce matin là le ciel était en deuil. Devant la tasse de mon café noir du petit déjeuner, je me suis dit : encore une journée où me sera imposé un confinement météorologique.
Au midi sonnant, le soleil nous fit un coucou derrière un rideau de nuages blancs.
-Tu ne sors pas, m‘interroge Josette ?
« …. Je ne sais pas, peut être aller faire un tour du côté de la maison forestière dite de Haberhacker. »

Désormais le soleil brille, je suis sur la route, le ciel est bleu, et j’aurais presque envie de chanter en descendant le chemin piétonnier de la vallée des éclusiers.

Alors que j’aborde le passage où mon chemin fait un S pour passer sous le pont de chemin de fer, alors que je suis encore dans mon rêve d’une balade en montagne, le tronc d’un arbre que je n’ai pas deviné se trouve en travers de ma route. En une fraction de seconde, je décide de passer l’obstacle. Las, ma roue est bloquée par l’obstacle, et moi de passer par-dessus mon vélo. Mon casque frotte sur la chaussée et se trouve soudain arrêté.C’est mon corps brutalement projeté qui me brise la nuque. Je suis pleinement conscient de la situation et tente de me relever. Il me faut un instant pour comprendre que je suis complètement paralysé, que je n’ai plus l’usage, ni de mes jambes, ni de mes bras ni de mes mains. Je suis là, affalé sur l’asphalte comme un simple objet.
Je reste ainsi une minute quand survient un cycliste qui se propose de téléphoner aux secours.
-Tu as un téléphone ? Me demande-t-il.
-Oui, au guidon de mon vélo.
Le cycliste inconnu me prévient tout de suite de ne pas bouger de ma position initiale et qu’il attend les secours. En effet, il a téléphoné au 15 et aux pompiers de la localité la plus proche.
Sur ces entrefaits, plusieurs promeneurs se sont arrêtés. Parmi eux, une femme qui me rassure en me disant qu’elle est médecin.
Les minutes me semblent des siècles dans la froidure de ce début d’après-midi de janvier.
Enfin arrivent les secours.
Après avoir découpé soigneusement mes vêtements à l’aide de ciseaux, je suis placé par les pompiers dans une coquille, pour un transport au service des urgences de l’hôpital de Sarrebourg.

Nous étions le 7 janvier.
Quatre mois ont passé. Cette scène de la chute repasse dans ma mémoire depuis ce sinistre jour, et chaque fois que je pense à ce désastreux moment, je trouve 1000 détails
qui auraient pu m’éviter la série de souffrances que le destin m’a imposé.
Je suis passé très près du point final. La mort en ce moment n’a pas voulu de moi. Depuis je pense souvent à elle et de m’efforcer de la chasser de mes pensées. Je m’accroche à la vie avec le petit espoir que les choses reviennent et reprennent leur place comme elles étaient avant ce sinistre 7 janvier.

Et depuis cette date, j’en ai connu des problèmes.
Un premier séjour au service des urgences de l’hôpital de Sarrebourg. Trois jours à attendre une place disponible au service de neurologie de l’hôpital central de Nancy et deux jours d’attente anxieuse dans la douleur.
Un transfert à Nancy au troisième jour après l’accident pour une opération très délicate sur mes vertèbres cervicales, reconnues fracturées. Un réveil après une longue opération avec des douleurs atroces.
Après un séjour d’une semaine à Nancy, j’ai été transféré au centre de réadaptation d’ Abreschviller où je suis encore aujourd’hui. Certes, les soins qui me sont prodigués sont excellents mais que d’attente dans la douleur et l’inconfort. Je n’étais pas d’un naturel patient mais avec le mot patient qui est devenu mon quotidien j’ai appris cette vertu bien plus que nécessaire.

Je survis donc, accroché au maigre espoir qu’un jour je retrouverai l’usage au moins partiel de mes bras et de mes jambes. Écrire ces lignes est pour moi, une grande douleur. En effet, immédiatement après mon accident, j’étais persuadé qu’avant la fin du mois de janvier, je serais redevenu l’homme que j’étais avant cette date fatidique du 7 janvier. Depuis je passe du plus fol espoir, à la plus profonde dépression, du rire aux larmes, et je me dis qu’après tant d’efforts, je n’ai pas le droit d’abandonner la partie ; et ce d’autant que je ne suis pas seul en cause. Toute ma famille est derrière moi qui s’est investie dans mes efforts et qui espère…

Si un jour je redeviens moi-même, je serai enrichi de la connaissance du prix de la vie. Je saurai faire le meilleur usage des bons jours que l’existence voudra bien encore m’accorder.

Garder le moral. Un énorme programme auquel je suis confronté souvent.
Hier matin, Josette m’apporte une funeste nouvelle : ton ami Bernard Migaud est décédé.
Au début du mois de janvier on m’a informé de la mort de mon ami Robert Perlot. Après, Henri, Louis, Gérard, la faux tourne autour de moi. Les jours qui passent enlèvent mes amis. Il en va ainsi de la vieillesse ou lentement mais sûrement nous nous retrouvons seuls. Voilà une bonne raison pour ne pas avoir l’envie de vieillir au delà de certaines limites.

Aujourd’hui, le soleil brille dans un ciel uniformément bleu et demain viendra l’orage et le vent et la pluie. Les jours se suivent et se ressemblent tant … Et sournoisement, l’ennui me guette.
Le ciel est par-dessus le toit, si bleu, si calme,
Un arbre par-dessus le toit, berce sa palme…
J’empreinte ces deux lignes à Verlaine. Il était dans sa prison quand il les a écrites, je suis dans la même situation que lui et mes yeux errent sur le parc ensoleillé du centre de rééducation. Souvent, je rêve d’une évasion, j’abandonne mon fauteuil et mes jambes me portent jusqu’à l’enclos qui emprisonne une harde de daims. Ils broutent une herbe rare dans une errance triste. Un promeneur, parfois, arrache au fossé, une poignée d’herbes folles qui font le bonheur de ces cervidés privés de leur liberté par l’homme qui s’arroge le droit de dominer, la nature, les animaux, les plantes et même ses semblables.
Modifié en dernier par Robert le 27 mai 2023, 19:49, modifié 1 fois.
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Lolo90
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Re: La chute

Message par Lolo90 »

Je suis dévasté après avoir lu ton post et dans le même temps je suis admiratif de ton courage.
Bravo pour tous les progrès que tu fais, et d'avoir pu supporter toutes ces épreuves depuis ton accident.

Le destin a frappé ce 7 janvier et plus rien de pourra y changer :cry:

Comme tu l’écris si bien, tu prends malheureusement connaissance avec douleur du réel prix de la vie et ta famille aussi .

Tu sais que nous les Cyberpotes, nous sommes tous derrière toi pour t'aider.
Nous sommes bien démunis face à cette fatalité, nous n’avons pas de solutions efficaces qui te rendraient ta vie d’avant.
Mais sommes juste présents pour te soutenir.

Voici ta photo prise cet après-midi

Image
Modifié en dernier par Lolo90 le 28 mai 2023, 05:36, modifié 1 fois.
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Denis
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Re: La chute

Message par Denis »

C’est une sacrée épreuve que tu vis là… Et l’écrire, d’une manière ou d’une autre, fait du bien…
Comme le dit Lolo, on est derrière, et on ne doute pas que des progrès sont encore atteignables, au vu de ceux que tu as déjà faits.
De gros bisous, Robert!
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Robert
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Re: La chute

Message par Robert »

J’en suis à ma quatrième tentative pour vous dire à quel point votre soutien m’a été précieux.
Scierie me rendre enragé à chaque fois que je tente une correction tout s’efface. En conséquence, je vais m’abstenir de corriger.
Faut-il le dire, ce long séjour en chambre m’a permis de me remettre en mémoire des myriade de souvenirs. Sans doute les remettras ai-je par écrit sous la rubrique la chute dès que Cécile pourra m’apporter son aide. Corriger mes écrits est très compliqué pour moi qui ne dispose que d’une main gauche, maladroite.
benoit
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Re: La chute

Message par benoit »

Reci poignant qui fait froid dans le dos. Que dire après cela? Simplement comme Denis et lolo que nous sommes tous derrière toi pour te soutenir au maximum dans cette épreuve
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callune
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Re: La chute

Message par callune »

Merci pour ton témoignage Robert qui nous laisse à méditer ...et nous donne une belle leçon de vie.
Quel courage et force de caractère tu as !
C'est sûr que tu ne peux pas t'arrêter là , tu vas y arriver :ko et sûr qu'on est tous derrière toi :P
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callune
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Re: La chute

Message par callune »

Merci lolo pour la photo !!! :D
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béni
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Re: La chute

Message par béni »

Effectivement ce ne sont pas des lignes qui doivent être faciles à écrire mais je pense aussi que le verbaliser doit être libérateur.

Nous ne pouvons malheureusement pas grand chose pour t'aider physiquement mais je suis content de voir que le forum puisse t'aider à surmonter ceci grâce aux mots de tout le monde !
Je suis moi aussi admiratif de ton moral face à cet événement, fusse-t-il "seulement" via forum interposé ; je me doute que ce ne doit pas être pareil dans la vie de tous les jours, mais de mon côté je pourrais difficilement faire autre chose que de me plaindre, même à l'écrit !

En tous cas tant pis pour les éventuelles fautes de frappe ou plutôt de dictée, on s'en fiche de notre côté :lol: !
et la lumière fut
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Robert
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Re: La chute

Message par Robert »

Suite:
Je vais tenter de ne pas m’appesantir sur les jours qui ont suivis ma chute. J’ai d’ailleurs peu de souvenirs de mon bref passage aux urgences de l’hôpital de Sarrebourg. Trois jours d’attente, copieusement drogué, pour ne pas subir des douleurs inhérentes à ce contact avec la chaussée ; trois jours d’attente, anxieuse, pleine d’illusions. J’imaginais parfois qu’au bout d’un petit mois, j’allais remonter sur mon vélo comme je l’avais fait ce sept janvier de l’année nouvelle. Les drogues faisaient leur effet.
Au quatrième jour, j’ai enfin été transféré à l’hôpital Central de Nancy dans le service de neurologie réputé pour être le meilleur de l’Est de la France.
Après deux jours d’attente et de préparation à l’opération, je passerai enfin sur le billard sous le bistouri d’une jeune chirurgienne.
De ce séjour de huit journées pleines je ne retiens que les deux premières nuits au cours desquelles il me fut impossible de trouver le sommeil. Pendant deux nuits, sans discontinuer, j’ai observé par ma fenêtre le passage des soignants dans un escalier éclairé ; sous l’effet de la morphine, je comptais les minutes et les heures inlassablement.
Et j’ai appris avec bonheur mon transfert au centre de réadaptation d’ Abreschviller où je suis à présent pour un temps indéterminé. J’en attends le bonheur de retrouver un peu de mon autonomie.

De longues heures passées à penser. À penser au passé proche et lointain.

Pour commencer, je vais raconter mes amis disparus.


Bernard M.


Josette vient de m’annoncer son décès. Une longue histoire que la sienne. Comme il a été écrivain à ses heures, il a écrit un livre qui raconte son destin hors du commun intitulé « Ma vie à toutes jambes. »
Bernard est né en Bretagne. Il est né d’un hasard, son père ne s’est pas fait connaître et il est né avec un frère jumeau. Une enfance et une jeunesse difficile. Ce qui n’a pas empêché ces deux enfants de faire de brillantes carrières d’ingénieurs: son frère centralien et lui diplômé d’une école du même niveau.
Vers 10 ans, atteint d’une maladie dont j’ignore le nom, il a été amputé de sa jambe droite, juste au dessus du genou.

À son autobiographie, il a donné le titre : « Ma vie a toutes jambes. » Le titre est un programme.
Je n’ai connu Bernard que cycliste unijambiste à la faveur d’une randonnée cyclo, alors que je roulais à côté de lui. Son accueil ne fut pas très chaleureux.
–Mais continue donc ta route, tu vas perdre du temps à mes côtés.
Je ne lui ai pas obéi, je suis resté près de lui et nous sommes devenus des amis au fil des kilomètres. Quelques randonnées mémorables m’ont appris à le connaître mieux sinon complètement. Son handicap lui conférait à ses yeux une sorte de priorité dont il usait sans vergogne. En plus de ses talents d’écriture, il était aussi un excellent photographe et n’hésitait pas à demander à quelqu’un indigène de poser avec lui !
Au cyclo club de Metz, Bernard avait été nommé trésorier. Il lui avait été donné le surnom d’oncle Picsou ! Car sa charge essentielle était de prélever les cotisations.

Bernard, depuis longtemps, tu avais abandonné le vélo pour t’adonner à une nouvelle passion : le bridge. Un jeu de cartes pour intellectuels, pour l’intellectuel que tu n’as jamais cessé d’être.
Bernard, je ne t’accompagnerai pas dans tes derniers moments sur cette terre. Ton caractère bourru manquera sans doute à Annie, ton épouse et à tes deux filles.
Je t’accompagne par la pensée dans ton dernier voyage.


LOUIS L

Encore un compagnon de route inoubliable.
J’ai connu Louis au cyclo club de la ville de Metz.Il en assurait alors la présidence.
Comme il était propriétaire d’une résidence secondaire à Embrun, nous nous sommes retrouvés très souvent dans les Hautes-Alpes.
Louis était cadre dans la grande entreprise de distribution de l’électricité en France. EDF. Avec Louis, nous avons fait beaucoup de randonnées mémorables, dont la cyclo montagnarde de la ville de gap avec ses 14 cols sur 240 km, ou la célèbre balade Gap/Isoard organisée chaque année par le club, Gapençais.
Il nous arrivait aussi, avec notre ami commun Robert, de partir pour deux ou trois jours dans une grande balade à partir d’Embrun. Sacoches et sacs à dos nous partions au petit matin, c’était le bon temps.
Me revient en mémoire notre tour des gorges du Verdon à partir d’Embrun.
Nous avions mangé le soir dans un restaurant de la ville de Moustiers, où nous avions trouvé l’accueil et le menu d’un piètre niveau. Louis méditait une revanche, dont Robert et moi allions bientôt être les témoins.
À la porte de ce triste établissement se trouvait un cuisinier en bois porteur du menu du restaurant. Louis, à notre sortie, s’établit près du cuisinier en bois. Et pendant une demi-heure il s’ingénia à dissuader les clients potentiels d’entrer dans ce restaurant :
–N’entrez pas là-dedans, c’est dégueulasse!
Avec ce manège, il priva l’établissement d’une bonne partie de sa clientèle !

Il était comme ça notre copain Louis, amical et facétieux.

Alors que nous avions fait un dernier séjour avec lui à Embrun, je lui avais proposé une petite balade du côté de la Blanche. Bien vite, il m’avait abandonné sur la route pour rejoindre notre groupe d’amis. Et cela m’avait beaucoup étonné. Comment lui, l’infatigable randonneur, pouvait-il abandonner si vite une promenade projetée.
Nous apprîmes son décès quelques mois plus tard. Il avait été foudroyé par un cancer brutal.

Depuis nous n’avons plus que des contacts téléphoniques avec Simone, sa veuve qui vit à Chambéry.


ROBERT P.


Le nom de cet ami reste attaché aux nombreuses balades et randonnées pédestres que nous avons partagées.
J’ai connu Robert à travers le cyclo-club de Metz, auquel il appartenait de longue date.
Décrire Robert est simple : élancé, sec comme un coup de trique, il avait le profil du vrai grimpeur. En conséquence, lorsqu’il avait l’initiative du trajet, c’était toujours de la montagne. Ainsi, nous nous sommes côtoyés sur le circuit de la montagne de Reims, plusieurs fois, sur la randonnée, Vars Izoard, le circuit des cols gapençais, nombre de randos montagnardes d’Embrun aux gorges du Verdon, d’Embrun à Castellane, un tour en Italie, par Isola 2000 et le col de la Lombarde etc.
Après cette vie active, hélas pour lui, il était dans un EHPAD dans la banlieue de sa ville de Metz.
Je suis allé lui rendre visite plusieurs fois. Hélas, il n’était pas bien dans cette vie là. Alors nous parlions ensemble de notre passé cycliste commun et je lui apportais des photos du bon vieux temps où nous parcourions ensemble les routes de montagne.
Il nous a quittés Robert alors que j’étais moi-même hospitalisé à Nancy.
J’espère que là où tu es maintenant il y a de belles bicyclettes, pour que tu puisses exprimer ton bonheur de pédaler dans la vie, le nez au vent dans la montagne.

TAD.

Tad, tu vas clore mon devoir de mémoire. Tu es le dernier de mes amis car je t’ai connu sur le tard par l’intermédiaire de cyberpote. Te décrire est simple : tu avoisinais le double mètre. Le vélo avait été ton sport favori et tu avais été un coureur régional réputé.
De tous mes amis, tu es celui avec lequel j’ai peu roulé. Juste une bonnette et le célèbre mur de Bretagne.
Par contre, tu es sans doute celui avec lequel nous partagions le plus de passions. Comme moi, tu étais amoureux de la langue française, des vieilles pierres, de la bonne chair, des champignons et au cours de plusieurs séjours, nous avons partagé le charme de nos régions respectives.

Nous nous sommes quittés sur un grand malentendu dont je n’ai pas résolu les détails. Nous avons cessé de nous parler. Je ne sais encore aujourd’hui pourquoi. J’en ai parlé souvent avec Annie, son épouse, sa veuve désormais, et nous n’avons jamais trouvé véritablement les raisons du mutisme de Tad.
Adieu Tad. J’espère que là-haut tu trouveras une bicyclette à ta taille… Je me vois encore à côté de la tienne, bien incapable de me mettre en selle sur ce monument !
Et je te vois encore, au bord du Lié, cuisiner avec amour l’andouille bretonne dont tu t’étais fait une spécialité.
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callune
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Re: La chute

Message par callune »

Un bel hommage Robert, à tes amis disparus !
Bravo pour ton texte qui a dû te couter temps et énergie !

une pensée pour Tad que je n'ai finalement jamais rencontré mais que j'appréciais malgré son caractère de cochon :mrgreen: ;)

Je me suis souvent demandé si Tad ne supportait plus de vieillir et était peut être jaloux de ton dynamisme Robert :roll:
J'ai trouvé qu'au fil du temps, Il devenait aigri, avait de plus en plus de difficultés à sortir sur son vélo alors que toi Robert, tu faisais des 100 bornes tranquillou...enfin, ce ne sont que des suppositions :?
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