Comment attendre ?

[Robert]

Attendrrrre…..



Attendre… voilà un verbe que j’ai appris à connaître dans toutes ses formes et à toutes ses conjugaisons possibles, temps et modes.

Le verbe attendre entre en catimini, puis s’installe dans la vie de l’ invalide. J’attends… J’ai attendu…
Que peut attendre un invalide ? Réponse : tout !

La fenêtre de ma chambre du centre de rééducation est ouverte ; le joli mai m’ offre le trésor d’un beau ciel bleu et du soleil. Le rideau frissonne. Étendu sur mon lit, mes yeux n’ont que le plafond de ma chambre pour horizon.

J’attends que le soignant de service me porte jusqu’aux toilettes ; Il y a longtemps que j’ai tiré la sonnette pour avertir de mon besoin… J’attends. J’écoute les bruits de couloir. Avec l’espoir d’une prochaine délivrance. J’attends. J’entends des voix filtrées par l’espace et dont je ne comprends pas le propos. Puis un chariot qui roule.

À vrai dire je m’emmerde. Et dans ce cas courant, j’essaie d’occuper mon esprit, enclin à vagabonder dans les champs infinis de l’ennui ; aujourd’hui je compte.
Le plafond de ma chambre est constitué de plaques isolantes en forme de carrés dont j’estime les côtés à 50 cm. Enrichi de cette donnée, j’essaie de calculer la surface de la chambre. Comme sa forme est irrégulière, le calcul est compliqué. Dans une première estimation, je trouve une surface de 12,5 m². 14 mètres carrés dans une seconde estimation. Lorsque ma troisième estimation est en cours, avant que j’en ai trouvé la mesure le soignant entre enfin pour m’installer sur le trône éphémère.

Le transfert s’opère sans trop de difficulté. Mais le soignant s’éloigne et me laisse seul monarque sur mon trône très inconfortable. Me manquent couronne et sceptre.
J’attends que l’on vienne me récupérer. J’ai tiré sur la sonnette il y a un bon moment et…
J’ai attendu.
Chacun le sait. Le temps s’écoule de manière inégale ce qui illustre parfaitement la locution : « tout est relatif ». À présent, dans l’inconfort de ma position monarchique, les minutes sont des heures.
Pour occuper mon esprit toujours vagabond, j’ essaie de me remémorer un texte que j’ai connu, il y a longtemps, quand ma mémoire mémorisait. Un poème de Gérard de Nerval.

«Puis une dame à sa haute fenêtre
Blonde aux yeux noirs en ses habits anciens
Que dans une autre existence, peut-être
J’ai déjà vu et dont je me souviens..»

Le bord de la cuvette inflige une belle douleur à ma cuisse droite et se réveille dans mon dos des douleurs vertébrales anciennes. J’essaye d’imaginer la dame citée plus haut.
Heureusement et sur ces entrefaits une soignante fait son entrée et me libère de la monarchie. Elle n’est pas blonde, elle n’a pas les yeux noirs ! Elle me transfère sur mon lit ; j’attends d’être transporté en salle de kinésithérapie.

Me revoilà à nouveau sur mon lit. Mes yeux errent sur le sempiternel plafond, et le poème revient dans ma mémoire pour tromper mon attente.
Car j’attends…

« Puis un château de brique à coin de pierres
Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs
Ceint de grands parcs avec une rivière.
Baignant ses pieds qui coule entre des fleurs. »


Mais voilà qu’ arrive la dame chargée de véhiculer les invalides à travers les couloirs jusqu’à la salle de kiné.
Je suis déposé dans un recoin d’attente avec d’autres patients qui comme moi attendent leur prise en charge par un kinésithérapeute. Mais ici pas d’ennui. J’ai le spectacle des autres et même celui d’un poste de télévision auquel je jette un coup d’œil distrait de temps à autre.
J’ échange quelques mots avec un autre patient, mais…

Me voilà aux mains expertes de Laura, ma kinésithérapeute .j’ose un possessif, car
Laura s’occupe de moi. Nous parlons littérature. Elle me donne un exercice et doit m’abandonner car elle doit simultanément s’occuper de quatre patients.
Au bout d’un certain temps, après avoir répété l’exercice donné une vingtaine de fois, au bord de la crampe, et comme me l’a autorisé Laura, je cesse l’exécution de l’exercice. Dans la position couchée qui est la mienne, j’observe les autres patients. Certains comme moi sont immobiles. Et puis me revient le poème de Gérard de Nerval, que tout à l’heure, je n’ai pas réussi à mémoriser totalement.

« il est un air pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber
Un air très vieux,languissant et funèbre
Qui pour moi seul a des charmes secrets. »

Me vient l’envie d’écouter Mozart, Rossini, Beethoven …

Mais me voilà de nouveau en attente.

J’attends dans le couloir, la soignante chargée de me ramener dans ma chambre. J’attends.
J’attends et je compte. Je compte les dalles du couloir et j’évalue leur nombre total. Je me heurte à un obstacle: Le couloir est trop long, et mes yeux ne portent pas assez loin.346 …
Mais bientôt, je suis promené jusqu’à ma chambre.
Je vais attendre mon repas en jetant par la fenêtre un œil distrait sur le parc du château.

………….


J’avais la réputation de ne pas aimer attendre. L’invalidité m’a appris la vertu de patience.

[callune]

je pense que personne n'aime attendre Robert
Alors comme tu dis , la patience s'apprend par la force des choses.
Merci pour ce témoignage qui nous invite encore une fois à réfléchir

[Robert]

je pense que personne n'aime attendre Robert
Alors comme tu dis , la patience s'apprend par la force des choses.
Merci pour ce témoignage qui nous invite encore une fois à réfléchir

Je suis navré de livrer un texte qui comporte beaucoup de répétitions. Il me serait facile de le corriger mais à quoi bon… Ça m’apprendra à le relire avant de poster un texte !
La vie ne m’a pas encore parfaitement enseigné la vertu de patience. !…

[Lolo90]

je pense que personne n'aime attendre Robert
Alors comme tu dis , la patience s'apprend par la force des choses.
Merci pour ce témoignage qui nous invite encore une fois à réfléchir

Je suis navré de livrer un texte qui comporte beaucoup de répétitions. Il me serait facile de le corriger mais à quoi bon… Ça m’apprendra à le relire avant de poster un texte !
La vie ne m’a pas encore parfaitement enseigné la vertu de patience. !…

T'inquiète pour les "fotes de saint Thèse" , nous on ne les remarque même pas tu sais ?

[callune]

je pense que personne n'aime attendre Robert
Alors comme tu dis , la patience s'apprend par la force des choses.
Merci pour ce témoignage qui nous invite encore une fois à réfléchir

Je suis navré de livrer un texte qui comporte beaucoup de répétitions. Il me serait facile de le corriger mais à quoi bon… Ça m’apprendra à le relire avant de poster un texte !
La vie ne m’a pas encore parfaitement enseigné la vertu de patience. !…

T'inquiète pour les "fotes de saint Thèse" , nous on ne les remarque même pas tu sais ?

c'est pas sainte Thèse, c'est Saint Tax