Correspondances

[Robert]

J’ai écrit longtemps et souvent sur ce forum. J’entretiens aussi une correspondance avec des anciennes élèves, mon pote Léo…etc.
Ci-dessous le mail que j’ai envoyé la semaine dernière en réponse au mail d’une ancienne élève prénommée Claire. Elle était au cours élémentaire alors que j’avais 50 ans. Aujourd’hui elle est médecin à Mulhouse, en couple et jeune maman de deux enfants de 5 et 8 ans.
Note : je lui ai fait un envoi de mon livret qui relate mes« mémoires de guerre.»
Ceci pour mieux situer cette correspondance.

……….


Bien chère Claire


Je te remercie pour ta réponse faite dans la foulée de la réception du livret dont je t’ai faite destinataire. Comme tu l’as compris, il ne s’agit pas d’un roman, mais plutôt d’un recueil de mémoires. Mes écrits relatent des faits réels; j’ai changé les noms et les lieux parfois. Par exemple, la Claire de mon histoire ne portait pas ce prénom dans la réalité! j’ai fait ce choix bien avant que nous ne correspondions… J’aime beaucoup les prénoms de lumière comme Claire ou Lucie.
Le temps, plus ou moins selon les individus, marque son empreinte sur les visages. Sur les photos du livret, j’avais un peu plus de 20 ans. Il est normal que tu ne m’y reconnaisses pas toi qui ne m’as connu qu’à 50 ans ! Pas très reconnaissable, non plus, je figure sur l’image de couverture : j’y tiens le téléphone de campagne dans une opération dans le bled algérien.
La guerre d’Algérie, comme toutes les guerres, a généré son lot d’horreurs. J’ai eu la chance d’échapper au pire.
Je n’ai tué personne !

Effectivement, la pratique du ski alpin dans les Vosges ou le Jura est très compromise par le réchauffement climatique. Seules résisteront les stations alpines de haute altitude.
Pour ma part, je n’ai jamais pratiqué que le ski de fond. Je l’ai fait avec constance et application. Nous disposons d’un studio dans les Hautes-Alpes, à Embrun précisément. Il y a 30 ans, à 1800 m d’altitude, au mois d’avril, l’enneigement était assuré et important.

La randonnée en famille, celle que t’ont imposée tes parents, me semble une activité à privilégier. Bien entendu, les enfants n’apprécient pas toujours ! il faut avoir une bonne pédagogie de l’encouragement et persévérer… sans rien faire qui puisse assimiler les parents à des bourreaux d’ enfants !
Il en va de même pour le vélo.

Dans mes souvenirs d’enfance, le zoo de Mulhouse garde une place privilégiée. Bien entendu j’y ai emmené aussi mes élèves en excursion. Il faut effectivement une surveillance appuyée car on peut facilement perdre un élève dans le dédale des allées… un vrai labyrinthe ! Une année, avec les élèves d’Arry, nous avions perdu un petit groupe d’élèves au moment de repartir avec le bus. Je ne te dis pas la panique à bord !
Épilogue : nous avions retrouvé les égarés assez rapidement.

Pour le jardinage, il existe de nombreuses écoles, d’où des conflits qui sont un peu aussi des conflits de génération. Je le reconnais humblement je fais partie de la vieille école. Tout doit être aligné. Je fais une chasse continue aux mauvaises herbes. Loin de moi la permaculture ! et pour tout arranger, je suis toujours persuadé d’avoir raison ! un état d’esprit éminemment conflictuel.

Pour revenir à la pédagogie et à la répartition du temps de travail des enfants sur l’année, les semaines et les journées, je suis complètement pour la semaine de cinq jours qui permet de mieux organiser les journées de travail.
J’ai bien entendu connu les deux, les semaines à quatre ou cinq jours de travail. Comme j’ai regretté mon samedi matin de travail ! Le passage à quatre jours a été un désastre pédagogique pour favoriser un long week-end donc le tourisme et ses lobbies.
Il faut le regretter, mais bien souvent le calendrier scolaire est tributaire d’impératifs économiques au détriment de la chronobiologie. le retour à la semaine de cinq jours me semble très compromis !

Je suis complètement désolé de t’imposer la lecture (de t’imposer, de manière détournée) du livret d’un auteur inconnu et dépourvu de ce talent qui attache le lecteur à sa lecture. Un pensum en quelque sorte. D’avance, je t’en demande pardon.

Je t’ai envoyé une image de l’invalide que je suis devenu « À l’insu de mon plein gré ». Dois-je préciser que je n’aime pas beaucoup cette image ! Plutôt que de pleurer sur ce que je n’ai plus, il convient de me réjouir de ce que j’ai récupéré.
Oui, j’ai progressé plus que ce que me prédisait la médecin du centre de réadaptation. Elle était d’une douloureuse objectivité en étant dépourvue de la pédagogie humaine nécessaire quand elle m’a annoncé que je ne remarcherai plus jamais. À cette époque, j’étais persuadé du contraire.
J’en souris aujourd’hui : elle portait le nom de Kubik ! Un patronyme prémonitoire, quant à la façon de s’exprimer de la dame qui le portait ! La doctoresse Kubik était cubique.

Mes bises avec mes vœux de réussite dans votre rôle conjoint de parents.

[Lolo90]

C'est vraiment chouette de pouvoir correspondre ainsi avec une de tes anciens élèves
Mulhouse c'est tout proche de Belfort
Avec l'accent alsacien en plus

[Robert]

C'est vraiment chouette de pouvoir correspondre ainsi avec une de tes anciens élèves
Mulhouse c'est tout proche de Belfort
Avec l'accent alsacien en plus

Oui, c’est assez extraordinaire après tant d’années. Aujourd’hui j’ai une lettre à laquelle je n’ai pas répondu encore. J’essaie de retarder mes réponses, car mes correspondants ont bien d’autres choses à faire que d’écrire des mails à leur vieux maître !
Je dois écrire à Mireille que j’ai eue comme élève à l’école primaire d"Arry, et qui, désormais est grand-mère plusieurs fois. Son prénom la prédestinait à émigrer de sa Lorraine natale à la Provence, où elle réside en ce moment. nous étions allés la voir lors d’un séjour dans le sud.