CR de la Marmotte

[Karlito]

La dernière fois que j'ai passé un col s'était lors de la Time et pour la distance j'ai atteind le 148 aussi à cette occasion et le dimanche précédent. Outre cela, la Robert Alban, 123 klm plus 2 entrainements....
En plus j'ai envie de faire un break avec ma famille qui est partie en Normandie, sans vélo. J'en discute avec Guillaume le dimanche, "il ne le ferait pas"....

Nous arrivons chez Laulau avec une heure de retard, pas beaucoup dormi, 3 heures, hâte d'arriver sur place, d'enfourcher ma bécane, de me mettre en jambe...J'ai mal au crâne, comme l'année dernière, l'altitude et le voyage sans doute...

C'est le jeudi après midi, le Col d'Ornon glisse tout seul, j'accélère dans les replats sur la plaque, ça s'avérera bénéfique le samedi "en vrai". Je prend une photo au sommet, je fais demi tour pour retrouver les Laulaux, prises de photos, puis je leur dit que j'ai encore de la route à faire.

Jusqu'au pied des 2 Alpes c'est le chemin retour de la Marmotte, j'observe, j'y repasserais quelques moments après de toute manière...Quand ça commence à grimper à 19klm du but, je vois l'ombre d'un gars dans ma roue, je comprends qu'il y reste un certain moment, je me sens bien...Puis après plusieurs essais nous trouvons un langage en commun : Ca sera finalement le français, il est flamand. Nous recommençons notre conversation du début, mon anglais était trop approximatif, il me croyait italien ou espagnol....
Nous sommes à peu près du même niveau j'aurais bien aimé le retrouver au départ et faire quelques tours de roue ensemble. Dans le retour il m'indique une fontaine, qui pourrait se reveler précieuse pour refaire le plein en évitant les embouteillage aux ravitos. En fait je me base sur le vécu d'Alex l'année dernière qui n'avait pas eu de dossard prioritaire, j'oublie qu'en principe je ne devrais pas rencontrer ce problème. Petite Alpe d'Huez au retour, 1 heure en gros en ayant été arrêté par la gendarmerie, 1 cycliste à terre dans le sens de la descente, ça doit s'appeller la sélection naturelle....Dans la montagne on redevient des animaux, c'est l'instinct de survie qui est privilégié, on est à la mercie des éléments. Comme les animaux il faut rester vigilant...Enfin bref la Marmotte me faisait très peur parce qu'une année un hollandais c'était tué, laissant femme et enfants en bas âge.... Je ne voulais pas laisser le même sort à ma famille juste pour du vélo, je ne la fuis pas, j'ai envie de la voir grandir....

Petite sortie en groupe le vendredi, on se rend à un lac en altitude, j'ai les jambes un peu dures, il faut les faire tourner. Envie de flâner, de se promener, on est bien. C'est vraiment ça le vélo, soleil et montagne, vivement la retraite.

On mange encore pattes/jambon, on prépare nos affaires, puis dodo récupérateur. Le matin j'ai conscience qu'il sera très difficile de se lever encore plus tôt le lendemain pour la Serre Che, pas envie de speeder, j'émets des doutes sur la participation....

Je crois que jamais avant un départ pour n'importe quelle cyclo je n'ai été aussi serein. La descente vers Bourg d'Oisans s'est bien passée, le jambes tournent bien. Je me fais à l'avance la raison d'une crevaison, au pire c'est 5 minutes que je pourrais retrancher de mon temps au final.

Le départ est donné, je me place en tête sans me la prendre, on me dira plus tard que ça roulait entre 45 et 55 km/h. On grimpe les premiers lacets, les jambes ne sont pas encore habituées au petit braquet, pas de soucis, toujours serein.
Le début du Glandon se passe bien, ça n'a pas accéléré vraiment, avant le replat je suis à 20 secondes de la tête, on se regroupe puis les jambes vont de mieux en mieux, je subit de moins en moins. On nous annonce 3 minutes, mais ja sais qu'ils ont max 1h30. Nous reprenons encore du temps sur le sommet....

Je sais que je descends très bien, mais je ne vais pas forcer mon talent, j'ai encore en mémoire ce que ma dit mon beau pére, mari de ma mère, la veille de son décès l'année précédente : "fais attention dans la descente du Glandon, pense à tes enfants". la promesse que je lui ai faite tient toujours. J'ai du mal à rentrer sur 3 gars, mais pas de panique, même si c'est 50 mètres, c'est aussi une tout petite poignée de seconde, un petit sprint sur le plat....Depuis que nous sommes isolés dans la montée, ça sera ma rencontre avec un gars avec un maillot du club de Gex...Je penserais à Eric....

A 5 dans la Vallée de Maurienne nous roulons forts, enfin moi pas trop, à 45 km/h sur le plat j'ai du mal à les aider avec mon 53x13. Je crains aussi d'y laisser des plumes.

Au bout de 3 klm, 3 d'entre nous arrivent à rentrer sur le paquet de tête, je n'arrive pas à m'arracher la gueule à aider les autres, je prendrais un ou 2 relais, mais qui me mettent de travers, j'ai la haine de ne pouvoir aider les autres et de risquer de les faire échouer...

Nous rentrons pourtant sur tous les prétendants de l'épreuve, c'est magique, inespéré pour moi. J'ai pleinement conscience que c'est juste un répis, tellement conscience surtout quand ça roule de manière d'une course 1ère FFC. Ca joue tactique, à 50 à l'heure par moments, ça attaque, bordure, comme si les montagnes n'existaient pas. Effectivement ce n'est pas ma place...

Au pied du Télégraphe, pas de secret, ça roule fort, je n'insiste pas, les jambes vont revenir peu à peu. Je commence à penser à l'hydratation, à mes orteils qui commençaient à me faire mal dès la montée du Galibier. Il faut chaud, il va falloir que je gère tout cela. Le compteur affiche parfois les 20 km/h, je pariais sur 5 mn au klm, mais je suis à 4mn. Ma tactique de laisser filer est vraiment la bonne. A Valloire le rempli mon bidon au robinet, pratique pour se moullier les pieds, je parle un peu avec le Gessien qui jusqu'à présent était sourd à cause de son lecteur MP3, pourtant j'oublierais de le faire. Pas grave je le ferais à Plan Lachat. Avant cet endroit je me surprends à remettre la plaque et enquiller à 30km/h...C'est toujours ça de gagner sur ce faut plat....

Je pose la question à Plan Lachat pour mes pieds, mais je continue....Je prends le risque. La veille j'ai mis des morceaux de mouchoir en papier au bout de la chaussure, ça a l'air d'aller....Je n'oublie pas de me retourner pour regarder le paysage, je prends le luxe de m'offrir ça. Je regarde aussi plus bas pour voir s'il y a des groupes. Je n'en vois aucun, je vais encore, comme pour la Time, m'appliquer à laisser loin ces concurrents, ils n'auront pas ma peau, j'aurais la leur.

Je bascule le Galibier, de ce coté je trouve assez austère. Jusque au bas c'est assez tachnique, je reprends un anglaisqui reste calé sur moi, je ne demande rien jusqu'à ce que nous atteignons le Lautaret. La c'est une autre paire de manches, le vent souffle fort, mon 13 est encore insuffisant, je souffre. Nous reprenons un gars, puis un autre, un 3ième revient sur nous. L'anglais veut faire un perf c'est sur, mais il voudrait arriver frais alors il joue au con dans les relais. Au lieu de prendre les roues correctement car il parait être le plus fraisd'entre nous, au lieu d'emmener les gars il laisse des trous que l'on doit boucher à chaque fois, qui nous empêche de reprendre des relais convenables, de bien tourner tous ensemble.

Il se fera piéger à son propre piège, on arrive à 5 bornes de Bourg D'oisans, il se fait aussi engueuler par les autre, en italien, français, anglais....Il laisse un trou ça accélère devant et je suis donc contraint de placer une mine, je rentre, mais pas lui, quel imbécile !

On arrive au pied de l'Alpe, il revient et nous dépasse....Encore une fois j'attends que les jambes reviennent au bon rythme, nous le reprendrons presque tous. Il me repasse au ravito ou cette fois je mouille mes pieds, je le rejoins et je décide que je vais l'éliminer définitivement, je l'ai assez vu. Je me cale dans sa roue, le vent souffle de face, je suis facile, et j'attends qu'il s'énerve. Je sais qu'il ne supporte pas ça. Au bout de 2 / 3 mn il en a marre fais un gros écart pour me faire passer, juste avant un virage qui va me ramener vent de dos. Je descends 1 dent, puis 2 puis 3.
Puis je reprends mon rythme tranquillement de nouveau en train de surveiller les minutes. Je pense à 6 mn au klm, mais c'est entre 4 et 5, pas plus. Je revois mon copain Gessien qui m'avait laché dans le Galibier, de nouveau il m'encourage avec ses "allez, allez"... Je ne lui demande pas ce qu'il a, il ne m'entendrait toujours pas. S'il le fait c'est que ce n'est pas si grave, qu'il est assis, donc qu'il n'a pas percé...Je le salue, en pensant que je le reverrais à l'arrivée.

Je dois sprinter contre un jeunot qui est revenu sur moi, ça aura été le seul, l'année dernière à cause de mes orteils même des féminines revenaient sur moi et m'encourageaient....Il me passe, mais à l'arrache, je le repasse en faisant tous les intérieurs. C'est bon, mais j'oublie de regarder mon temps, mon compteur s'est arrêté à un moment, je ne sais pas combien de temps. A Fred Pondevie je lui dirais environ 6h50 / 6h55...

Je m'hydrate et un gars s'approche de moi et me parle de notre maillot cyberpotes, me dit que c'est une bonne idée, que c'est très sympa. C'est en fait le gars de l'animation il m'interviera sur le sujet avec le micro. Je lui parle de la façon que ça c'est fait, commun ce projet est né. Malheureusement peu de monde sont arrivés, l'impact n'aura pas été aussi grand si c'était un autre d'entre nous.

Bonne douche, toujours peinard, après l'arrivée de Laulau je redescends. J'ai atteint mon objectif 6h45. Je fais 45ième. J'ai pleinement conscience que pour les 6h30 il me faudrait faire un stage en montagne au préalable, que c'est le meilleur temps que je pourrais obtenir pour mon niveau...Alors heureux.

Par contre le temps passe, Alex projetait 8h00, je prends l'ordi de Laulesp pour passer le temps, je suis très inquiet. Il arrivera vers 19h00, il a pris un gros coup de chaud et est rentré en bus. Je pensais vraiment au pire, sans y croire vraiment quand même. Mais 4h00 d'attente c'est long....

Ce maillot "Cyberpotes" m'aura comme à la Coulainaise porté chance, je ne le penserais pas, je ne le dirai pas....Même si j'ai envie de faire plaisir à Guillaume pour l'aider avec le maillot Cyclo Passion, même si mon club pourrait grincer des dents, je remercie Philippe, pour ses encouragements qui me sont aussi très précieux, à chaque fois avant les cyclos il le fait gentillement. Il participe à ce que je sois serein l'air de rien.

Voilà pour les souvenirs personnels, l'amitié avec les copains, les vrais, Alex, Laulau, Laulesp, et Fred, ceux avec qui nous avons partagé la chambre était vraiment géniale. Et ça c'est encore plus dur à acquérir, plus dur qu'un podium....Ca restera ce qu'il y a de mieux dans ce week end comme souvenir, car chacun de nous est allé au bout de soi même, donc chacun de nous à fait sa perf. Comme Fred comme pour moi nous sommes égaux à ce niveau, nous n'avons pas accompli d'exploit particulier.

Merci Laulau, Laulesp, Alex, Fred....

[sylvain01]

Bravo, respect maitre Karl

Trop beau de lire tout ça

[Karlito]

[Karlito]

Voici mes temps de passage, bien que je n'y sois pas trop attaché :

Glandon : 1h31
Télégraphe : 3h21
Galibier : 4h38

[Denis]

C'est pas des photos, c'est des posters que tu nous mets là! Très bien prises en tout ça!

[Karlito]

Salut Denis,

Un peu feignant pour les redimensionner, elle viennent de Mathieu Istil le photographe de Cyclo Passion !

[Aline]

Bonsoir Karlito,

Félicitation pour ta superbe place, ce n’est quand même pas rien par rapport à des milliers de participants.
J’en profite également pour dire chapeau bas à Laulau pour son excellente place.
Quant à Laulesp, il y a des hauts et des bas, des jours avec et des jours sans.
Je suis sûr qu’il aura tout de même un bon souvenir de cette épreuve et content de l’avoir faite.
Du coup, vous devenez impressionnant tous avec vos résultats.
La prochaine fois que je vous vois, je ne vais pas oser vous saluer ou alors pour vous demander un autographe.
Sinon ton CR est parfait, je revois le trajet dans ma tête. Cette région est si magnifique qu’on ne se lasse pas de ces images.
On voit que tu étais dans un très bon jour cela se ressent à travers ton résumé.
Quant aux photos, j’ai failli explosé l’ordinateur déjà que j’avais perdu mon mot passe ce soir.
Elles reflètent tout le bonheur que tu avais de participer à cette épreuve.
J’ai l’impression que tu ne forces même pas et en plus le sourire commercial.
Allez ! j’arrête les compliments sinon c’est plus un autographe que je vais demander, c’est une autorisation écrite au modérateur du forum pour répondre à tes messages.
Sportivement vôtre

[Denis]

Salut Eric!
J'essaie de faire un petit CR ce soir. Cette fois j'ai baché, ça m'a gonflé.

[Laulau]

Faut que je m'y colle également.
Mais j'ai pas trop envie en ce moment, je n'ai d'ailleurs jamais fait de CR de la Robert Alban

[Frédo92800]

Bravo Karl!

Premier d'entre nous sur la ligne, premier d'entre nous pour le Cr.