Voilà mon CR !
L'Etape Sanfloraine à... Saint-Flour, 152 km pour 2700 m de D+.
Beau temps chaud, une habitude en Auvergne !
Un peu plus de 200 concurrents sur le grand circuit, le parcours intermédiaire de 114 km attirant le double de participants (dont la présence de Monsieur Bernard Hinault), une boucle de 57 km est aussi proposée.
La particularité de Saint-Flour est d'être partagée en deux étages : la ville haute et la ville basse, séparée par la montée des Orgues. Le départ est situé en ville basse tandis que l'arrivée sera jugée en ville haute, après cette fameuse montée, parfait !
C'est à la fin de mon échauffement que j'ai le plaisir de rencontrer Christophe, de mon club, et de faire sa connaissance par la même occasion. Il prend place dans les sas réservés au parcours adolescent, je file tranquillement dans le box de tête, dans lequel se trouve déjà Zen et Calou.
A 9h00, le départ est donné, commun aux 3 parcours du jour. Une fois n'est pas coutume, je tiens assez bien ma place dans le peloton. Vigilance est de mise avec un début de parcours piégeux. La descente vers le Viaduc de Garabit se passe relativement bien, compte tenu du nombre important de coureurs. Bien positionné à l'entame de la côte qui suit, je tiens le choc aisément, alors que ça commence à casser derrière.
Je dois m'employer un peu plus dans la côte de Fridefont, une ascension longue de presque 10 bornes, entrecoupée par une courte descente. Cependant, les pulsations augmentent et diminuent facilement aujourd'hui, c'est bon signe. Je manque quand même de me faire piéger à l'amorce de la seconde partie de la côte, alors qu'un trou énorme s'était formé suite à la descente. Remerciements ici à Calou qui m'a sorti de ma torpeur passagère et qui réussira à rentrer lui aussi.

D'autres resteront sur le carreau, à l'instar d'Yves Simon.
Nous fonçons alors sur Chaudes-Aigues, toujours une chouette ambiance dans cette ville. L'an dernier, la longue côte située en sortie de la commune m'avait été fatale, m'ayant contraint à laisser filer un groupe conséquent. Cette année, je compte bien rester avec la tête... mais les jambes ne suivent pas, une fois de plus ! Décroché avec Calou, Pierre-Marc Lamontagne et quelques autres coureurs, on se démène tant bien que mal pour recoller une fois au sommet. L'écart n'est pas énorme mais ça file vite devant ! Allez, une descente à fort pourcentage suivie d'un virage à droite et nous voilà revenus, il était moins une...
S'amorce alors la longue descente vers le Pont de Tréboul, étroite, sinueuse et gravillonnée par endroits. Le peloton s'étire du coup en file indienne. Il devient très périlleux de tenter des dépassements dans ces conditions, alors je prie pour que celui qui me précède ne laisse pas d'espace trop important avec les gars de devant. Mais tout se passe bien et la traversée du pont, signifiant la fin de la descente, est un soulagement.
Regroupement général donc au début de la montée sur Pierrefort. Nous devons être 40 ou 50 mais beaucoup ont des dossards supérieurs à 1000, ceux-là vont bientôt bifurquer sur le 114 km. L'ascension n'est pas effectuée à un rythme effrenné, mais bon faut pouvoir suivre déjà ! Le ravito offert à Pierrefort, dans un pif-paf, sème un peu de confusion, c'est tout juste si notre groupe n'éclate pas. La bifurcation des 2 circuits arrive enfin au carrefour des 4 routes de Cézens, vers le km 80. Houla, il n'y a plus beaucoup de monde tout d'un coup, je passe la bifurcation en 7ème position... Si ça pouvait durer comme ça jusqu'au bout, me dis-je !
Une descente plus tard, les comptes sont rapidement faits : nous ne sommes plus que 15, pour la gagne (!). Comme têtes connues, je retrouve Calou, Pierre-Marc Lamontagne, Pascal Guernut, Didier Dupuis et Monsieur Coudre. La vallée de Brezons est vraiment superbe et on en profite en ralentissant l'allure. Quelques-uns se ravitaillent au Bourguet d'Oueil mais nous attaquons de concert le long col de la Grifoul, principale difficulté du jour : 7 km à 6 %. D'emblée, des groupes se forment. Environ 7 gars prennent le large. Je suis à distance, en compagnie de Didier Dupuis et de 2 autres coureurs. Calou, Pierre-Marc et un ou deux autres sont décrochés.
Je maintiens une bonne allure sur ces premiers kilomètres... mais je finis par être lâché au train par mes compagnons, dont le Didier qui pourtant soufflait comme un boeuf ! J'aperçois un Pascal Guernut qui ne peut plus suivre devant et qui se retrouve esseulé. Je me rapproche très très lentement de lui sans pouvoir le rejoindre pour l'instant. Ce n'est pas le cas de Calou qui revient du diable vauvert ! Il m'encourage en passant à ma hauteur, mais malgré toute ma bonne volonté, je ne peux pas m'accrocher. Je me hisse enfin au sommet avec 3'48'' de retard sur la tête me signale le pointeur.
A l'aise dans les descentes, je profite des quelques kilomètres offerts par celle du col de la Grifoul pour tenter de refaire mon retard... mais je ne peux reprendre que Pascal Guernut au pied de la difficulté suivante : le Plomb du Cantal - Prat de Bouc. Pouh ! Fait chaud ! Ces 3 km de montée font bien mal aux jambes. Là encore, je ne peux suivre le rythme de mon compagnon, qui prend plusieurs dizaines de mètres d'avance... et s'arrête un long moment au ravito du sommet. Je décide de poursuivre en solo.
Beaucoup de plaisir dans la descente sur Albepierre, malgré les quelques gravillons. A l'entame de la côte de Laveissenet, je suis repris par Pascal en compagnie d'un autre gars. Ce dernier nous dépose alors littéralement dans ce petit mur, on ne le reverra plus. A nouveau en compagnie de Pascal, nous voici maintenant sur la route qui mène à Valuéjols, lieu de l'avant-dernier ravitaillement. Bzzzzz... Une bestiole vient percuter ma tempe droite, sous les lanières de mon casque. Douleur vive !!! Je pense à une guêpe. Comme si le vélo n'était pas assez dur, voilà qu'il faut faire avec les piqûres d'insectes.

Mamma mia !
Je passe les 3/4 d'heure suivants dans un état semi-comateux. Cependant je ne ménage pas ma peine pour faire ma part de travail avec Pascal. Celui-ci, très peu à l'aise dans les descentes en raison d'une mauvaise chute l'année passée sur cette même épreuve, se rattrape dans les montées et effectue du bon boulot sur les parties plates. Mais ses démons le reprennent dans la descente technique après Sériers et le voilà loin. On ne compte plus désormais les participants du 114 km qui en terminent. Des débuts de contracture aux jambes m'empêchent de tout donner dans la côte qui suit. Pascal n'est toujours pas en vue et il doit rester à peine 5 km avant l'arrivée.
Voilà un faux-plat montant et revoilà Pascal. Décidément, il ne veut pas me quitter... Ah ben si, il prend le large et je lui dis "A tout à l'heure à l'arrivée !". Mais la route redescend sur 1 km et nous voilà encore ensemble !
La panneau Saint-Flour, enfin. On en termine par la montée des Orgues. Pascal prend une avance certaine dans cette dernière ascension et je me dis que j'aurai bien du mal à ne pas terminer derrière lui (nous sommes dans la même catégorie d'âge). J'accélère néanmoins le rythme à 300 m de l'arrivée, on ne sait jamais. Il ne réagit pas et me voilà déjà à sa hauteur avant le rond-point, à 50 m de la ligne. Toujours pas de réaction de sa part, alors je passe la ligne en premier, récoltant de précieux points pour le Trophée Label d'Or, lui étant intouchable pour la victoire finale.
Des litres d'Auvergnat Cola plus tard, alors que fais part à mon collègue de club Christophe de ma mésaventure avec un hyménoptère, celui-ci remarque le dard encore enfoncé dans ma tempe. C'était donc une abeille ! J'ai la chance de croiser une infirmière qui fera le nécessaire, merci à elle.
Mon diplôme indique 12ème au scratch et 4ème de ma catégorie d'âge. Un peu déçu sur le coup de ne pas avoir pu décrocher un 2ème podium d'affilée après Courir pour la Paix... Mais c'est lors de la cérémonie que j'apprends que je monte finalement sur la 3ème marche, erreur de catégorie pour le 1er des 40-49 ans qui était devenu l'espace d'un instant 2ème des 30-39. Heureusement que j'avais le maillot du club à portée de main !
J'aurai eu auparavant le plaisir d'assister à l'arrivée de Zen entourée de ses lièvres Callune et Veloblan, forumeurs sur le site des Cyclotafioles. Zen, t'es pas cinglée de faire plus de 7h de vélo par une chaleur pareille !!

Copyright de la photo : Laulesp !
