3ème Louis Pasteur d'affilée, 3 fois du beau temps !
Arrivé à Dole le samedi en fin d'après-midi, j'ai pris grand plaisir à dîner dans un chouette restau en compagnie de quelques zamis : Gillou, Yves Simon, Pascal Guernut et sa compagne Claudine. Excellente, ces tagliatelles au saumon ! Il faut bien ça pour faire face au menu du lendemain : un looooong circuit de 177 km dans le Jura, avec une partie vallonnée, une partie montagneuse et une partie "plate" pour finir.
Nous voici donc dimanche. Après un échauffement bien mené dans la relative fraîcheur matinale, je rejoins tranquillement le sas privilégié des 40 prioritaires, parmi 250 concurrents environ. J'y retrouve là le Gillou, Yves Simon, Gilles Morisset, Cédric Laurent, Lionel Lemour... des têtes bien connues.
Le petit speech d'un Raymond Poulidor toujours souriant puis les fauves sont lâchés. Les quelques kilomètres pour sortir de Dole sont neutralisés, une bonne chose.
Très rapidement, j'aperçois Calou (camarade Cinglé du Ventoux !), motivé par la possibilité certaine d'un podium final dans sa catégorie d'âge au Trophée Label d'Or. Je ne savais pas s'il allait participer à cette cyclo... et du coup je suis bien content de le voir lui aussi !

La première petite côte de Menotey au km 9 est vite avalée, pas de souci pour rester non loin de la tête de course. Malgré tout, une vingtaine d'éléments parvient à creuser un léger écart sur les kilomètres qui suivent, faute à l'inattention de quelques uns. Sous l'impulsion de quelques courageux, dont Yves Simon et moi-même, la jonction va vite se refaire. Dommage d'avoir laissé un peu d'énergie ici, mais on va dire que ça a permis de parfaire l'échauffement !
Au km 20 arrive la deuxième difficulté, la côte d'Offlanges avec ses 3 km de montée. Là encore, ça monte assez vite, mais pas suffisamment pour faire une énorme sélection. Les cadors ont décidé d'en garder sous la pédale. Il est vrai que toutes les grosses difficultés de cette cyclo sont concentrées en milieu de parcours, sur les contreforts du massif jurassien, avec pas moins de 4 ascensions sérieuses entre les km 90 et 120 !
Pour le moment, on a encore droit a de longues portions plus ou moins planes... et le peloton reste conséquent, une centaine de concurrents peut-être. 4 éléments (pas sûr du nombre) se font la malle entre-temps, tous des coureurs Elite. Le futur vainqueur, Jean-Charles Martin, est avec eux.
Presque gêné par le rythme trop tranquille, je finis par montrer le bout de mon nez devant et participe activement à la prise des relais alors que nous traversons une première fois la Forêt de Chaux. Mais devant le manque d'entrain général, je finis par me résigner avant Arc-et-Senans.
Quelques kilomètres avant Arbois, qui marque le début de la partie montagneuse et donc des véritables hostilités, voilà qu'un deuxième petit groupe commence à prendre le large, 5 coureurs peut-être. Parmi eux, il y a Cédric Laurent. Bien que le garçon soit charmant, il n'en reste pas moins un concurrent direct pour le Label d'Or... Et me voilà du coup bien énervé !

Enfin la première des 4 côtes qui vont se succéder : celle menant d'Arbois à la "table d'orientation". Ici, ce sont 7 km d'ascension qui s'offrent à nous. Du sérieux. Nul doute que ce gros peloton va exploser de partout. C'est bien ce qui se passe d'ailleurs, comme chaque année. Je reste au contact de la tête un bon moment mais finit par lâcher prise peu à peu. Un instant encore à portée de la quinzaine qui s'échappe, je me fais reprendre par Romain Boudot, cyclosportif local de l'étape (et connu via Vélo 101), qui m'encourage au passage. Hélas, je n'arrive plus à suivre son rythme infernal. Il arrivera à recoller, pas moi.
Je me retrouve dans un groupe de 6-7 jusqu'au sommet. Il y a là Thibaud Coudriou de l'ACBB, qui me paraît bien frais. Son leader et président Lionel Lemour est bien sûr devant. Au bas de la descente, nous sommes 12, Calou a réussi à revenir... puis 15.
La côte suivante débute au village des Planches, après une courte zone de plat. Elle est abordée bien moins rapidement que la précédente, il faut quand même souffler et reprendre ses esprits. Pas bien longue cette montée, 2 km à peine, mais elle fait bien mal aux pattes.
Et les difficultés s'enchaînent. Voici la côte menant d'Arbois à Pupillin, 3 bornes. Pfff, fait chaud ! Une descente vertigineuse, un virage serré à gauche, et nous voilà à l'abordage de la côte de Chamole et son passage de 300 m à 14 %

Notre groupe s'est quelque peu étoffé, on est maintenant une petite vingtaine. Sur les longs bouts droits qui s'offrent à nous dans la Forêt de Chaux, 3 coureurs très actifs prennent mine de rien une petite avance. On ne recollera pas, trop peu de motivation dans notre peloton. Ce sont toujours les 5-6 mêmes qui bossent. Ca roule, ça ne roule plus... Bof ! Les 2 premiers tiers du parcours ont été bien agréables niveau paysage, dénivelé... les 50 derniers kilomètres sont vraiment monotones et me vident psychologiquement et physiquement. Je me fais alors plus discret dans le peloton, je commence à être bien fatigué !
A 20 bornes de l'arrivée, agacé par l'allure irrégulière de notre groupe, Pierre-Marc Lamontagne me demande si je me sens d'attaque pour partir avec lui et finir à deux... Houla, je me sens bien carbonisé ai-je le regret de lui dire. Des routes toutes droites en forêt, quelques toboggans, du vent de face, rien de tel pour m'achever ! Peut-être ai-je laissé passer ma chance, pense-je alors. Mais bon, Jean Peupu !

Interminable, cette fin de cyclo. Je compte sans arrêt les kilomètres restants et ça descend vraiment lentement. A 10 km de l'arrivée, Pierre-Marc part enfin, il est seul dans sa tentative. Mais il n'aura jamais plus de 100 mètres d'avance, avalé au bout du compte par la meute qui commence à s'exciter. Les derniers hectomètres en ville sont très sinueux. Je ne réussis pas à remonter assez tôt vers les premières positions, assez craintif des brusques changements de direction et n'ayant pas une idée assez claire de la distance restant à parcourir...
Lorsque la dernière ligne droite se révèle, il est déjà trop tard pour réagir, les positions restent quasi-figées. J'échoue en milieu de paquet. Heureusement pour moi, il n'y avait qu'un seul (surprenant !) autre trentenaire dans notre groupe de 17, qui se classe juste derrière moi.
Une 32ème place au scratch (sur 227 classés) et 13ème de catégorie, c'est dans la lignée des 2 éditions précédentes. Néanmoins, la présence de 7 coureurs de 1ère et 2ème catégorie FFC parmi les 12 trentenaires classés devant moi me permet de faire une bonne récolte de points pour le Trophée Label d'Or. Satisfaction comptable !
Calou, lui, a réussi à se hisser à la 26ème place (6ème de sa caté). Il se place idéalement maintenant à la 2ème place de sa catégorie d'âge au général. Il tient le bon bout ! Bon, et je comptais bien voir encore Zen... mais Calou m'annonce à l'arrivée qu'elle n'est pas venue, because fatigue. Quelle fatigue, Zen ? T'as rien fabriqué au mois d'août !!!
