Chambres d'hôtes

[Robert]

Bonjour à tous.

J'ai eu cette année une grosse mésaventure dans ce domaine. Je laisse passer un peu de temps pour vous raconter ça ; le temps me permettra un peu de recul, le recul nécessaire pour prendre les choses avec la dose d'humour qui gomme un peu la mauvaise humeur. J'attends aussi un jour de pluie pour la bavardage, c'est préférable.
Cette forme d'hôtellerie ne m'avait à ce jour apporté que des satisfactions (avec aussi ce bon souvenir de nos chambres d'hôtes à Barcelonnette). En Périgord, j'ai connu ma première grosse déception, et qui mérite un rapport !

[Robert]

Re bonjour !

Je viens de constater que mon jardin est couvert de rosée et son sol mouillé ... j'ai donc le temps de raconter mes démêlés avec des tenanciers de chambres d'hôtes en Périgord noir.

Au mois de janvier 2009, j'avais décidé d'un séjour en Périgord Noir, région que je ne connaissais pas. Je fais un appel sur vélo 101 aux fins d'avoir des tuyaux sur la région et les chambres d'hôtes. C'est ainsi que je suis orienté par un internaute vers un établissement de La Fagette, près de Sarlat, maison dont le sigle est "EURL Péritrek/sci La Fagette.
A la suite d'échanges, informatiques, téléphoniques et écrits, une erreur de date se produit, dont je persiste à penser qu'elle est imputable, en large partie, à nos "hôtes".
Le dimanche 23 août au matin, je prends la route pour arriver à destination ce même jour à 14 h 30.

C'est là que je reçois, avec mon épouse, un accueil surréaliste !

Ma voiture à peine garée, mal, car il n'y a pas de place convenable pour une voiture, la tenancière survient ; je lui indique mon nom et l'objet de ma visite. Très vite, je comprends que je ne suis pas attendu et que j'ai fait une erreur de date, ce que je m'empresse de contester formellement.

Très vite, le ton monte. La tenancière qui se prétend très "carrée" (sic), donc infaillible, me menace des foudres de la justice ; elle disparaît à deux reprises, afin, dit-elle, de consulter son avocat, avant de me menacer d'appeler la gendarmerie ! (ceux qui me connaissent savent à quel point je puis être confondu avec un gibier de potence !)
Je subis cet assaut avec un calme auquel l'état de fatigue dans lequel je me trouve n'est pas étranger.

En commentaire de ce qui précède, je confirme que mon hôtesse est très "carrée", du moins dans sa manière anguleuse d'accueillir ses hôtes ; pour ce qui est de sa supposée rigueur dans la gestion de son affaire à laquelle elle veut sans doute faire allusion en se prétendant carrée, l'indescriptible capharnaüm qui règne dans ce qui lui sert de bureau laisse peu de chance à un ordre administratif strict. Quant à cette permanente référence à la justice et à un avocat, puis cet appel avorté à la gendarmerie, me laisse deviner l'excellence des rapports que cette dame entretient avec ses clients.

Survient l'épisode qui suit ma demande de restitution du chèque de 462 euros que j'ai versé à la réservation de mon séjour.

Madame la gérante fait alors appel à son mari qui surgit de je ne sais où, en short et torse nu. Il s'installe à l'ordinateur ; nos hôtes se mettent alors en devoir de calculer ce que je leur dois encore. Ils ne sont d'ailleurs pas d'accord sur le montant, se disputent sur les prix. Le gérant reste alors seul devant sa machine (son épouse furibonde a quitté momentanément les lieux). Le mari se lance alors avec son clavier dans des calculs que le plus tordu des apothicaires ne renierait pas ...

Est-il utile de préciser que dans ces conditions, je n'ai eu qu'une hâte : quitter les lieux ! D'ailleurs les gérants ne pouvaient m'accueillir dans les conditions prévues. Je disposais de peu de temps, un dimanche après-midi, après mille km de voiture, pour trouver un hébergement de substitution.

Le hasard et ma bonne étoile m'ont permis de trouver au débotté un hébergement de grande qualité auprès d'hôtes, cette fois, d'une très grande amabilité.
A tout hasard, si vous naviguez et cherchez un hébergement dans ce coin de France, je vous recommande vivement :
- D'éviter "La Fagette et "péritrek" pour les raisons qui sont la suite logique de mon récit
- D'utiliser le cadre superbe et l'accueil de très grande qualité des gîtes et chambres d'hôtes "du chèvrefeuille" à Saint Cyprien (Dordogne).

Les chambres d'hôtes offrent en général toutes les garanties ... se méfier toutefois des adresses qui ne sont pas labellisées (c'est le cas de celle dont je parle) ; il en existe de très folkloriques qui risquent de gâcher vos vacances.

[Denis]

Et ils te l'ont rendu ton chèque, finalement, ces sauvages?
Pas possible qu'on puisse recevoir les gens comme ça. Je serais toi, je porterais l'affaire auprès de l'organisme qui les chapeaute, les gites de France. T'es tombé sur le mouton noir...

[Robert]

Mon chèque, j'y ai renoncé. Il me faudrait aller en justice sans être sûr de rien ... pour 462 euros ...
Quant à m'adresser à l'organisme qui chapeaute mes hôtes, ils n'en ont pas et travaillent en toute indépendance.
Morale de l'histoire, je me dois, à l'avenir, d'être plus méfiant, ce qui n'est pas dans ma nature : Je fais confiance ... et dans ce cas, j'ai eu tort !

[Robert]

Dans l'affaire, je me suis contenté de satisfactions intellectuelles.
J'ai écrit à mes hôtes une jolie lettre ironique pour les féliciter de l'ordre qui règne dans leurs affaires et les remercier de la délicatesse de l'accueil qu'ils m'ont réservé ... en espérant les destinataires sensibles à l'ironie.

[Denis]

Tu es bien gentil, Robert...
L'encaissement du chèque prouverait la reservation du dit gite...

[Karlito]

Tu dois quand même avoir des traces de ta réservation, contrat ou autre ? Tu aurais dû porter plainte ou appuyer l'appel de la gendarmerie. Ca pourrait être considéré comme du vol.

Rien n'empêche de faire comme eux en préchant la mauvaise foi...

J'ouvre un gîte et je prétends que le client se trompe de date.
462 euros pour réserver c'est une grosse somme aussi. Normalement c'est entre 20 et 30 %.

Ils étaient certainement très carrés mais en tant que voleurs, pas en tant qu'hôtes !

[Robert]

Karlito, j'essaie d'expliquer dans le détail les problèmes qui ont engendré l'erreur de date.
En fait, mes logeurs se retranchent derrière le fait qu'ils m'ont envoyé un mail comportant la mention de LEUR date. Ils en ont effectivement la trace.
Il se trouve qu'au moment de l'envoi de ce mail, j'ai eu des ennuis d'ordi, me suis acheté une nouvelle machine (mon MAC actuel et Denis se souvient sans doute de mes appels sur cyberpotes pour avoir des conseils) ; j' ai changé aussi de serveur à ce moment là. En sorte que leur courrier qui fait foi, sur le plan juridique, je ne l'ai jamais reçu.
N'ayant rien d'écrit, j'ai téléphoné et là, une autre date m'a été donnée, et ce à deux reprises ... cependant le téléphone n'a pas de valeur juridique et je ne me suis méfié de rien; ceci explique que pour moi, bien que j'aie raison, je ne puis rien prouver, ne dispose d'aucun document écrit et serais inévitablement débouté en justice.
Il est des gens avec lesquels on peut traiter sans méfiance et sans prendre aucun risque ; ce n'est, hélas, pas vrai dans tous les cas. A l'avenir, je serai plus méfiant et ne me fierai qu'à l'écrit. C'est la morale de l'histoire.
Pour ce qui est de l'importance de l'acompte, il s'explique car il couvrait la réservation de deux chambres, en fait 30% de la transaction. Bien entendu, la note est assez salée, j'ai payé beaucoup moins dans le second gîte (le chèvrefeuille) pour des prestations sans aucun doute supérieures. Là comme ailleurs, on peut se faire "avoir".

[Karlito]

Mince c'était vraiment la galère alors !!

[Robert]

Ben, oui, Karlito, la galère ce fut ! Mais pas trop longtemps.